Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 43

— Ah, tu veux sauver le monde, maintenant ?

— Je veux rétablir l'ordre des choses !

— Allison, tu crois pas en ces conneries, quand même ? Se mêle Cinq.

— En quoi un gardien qui protège des cloches c'est plus choquant que des mallettes pour voyager dans le temps et des tueurs masqués ?

— Elle a pas tord, pour le coup, appuie Luther.

Un soupir m'échappe alors que je croise mes bras sous ma poitrine, effarée.

— Vous pensez tout de même pas à aller là-bas ? Ce truc à arracher deux doigts à Diego !

— Elle marque un point, m'appuie Lila.

Alors, Ben se lève à son tour, se plaçant à la droite de notre paternel en m'adressant un regard hautain qui ne me donne qu'une envie : lui exploser la cervelle.

— J'suis partant.

— Bah bien sûr, je grommelle. 

— Moi aussi, lance Diego en se levant brusquement. 

J'écarquille les yeux, surprise qu'il puisse être d'accord, et roule des yeux avec agacement.

— Sérieux ?

— Mais je pense pas qu'on ait besoin de tout le monde, reprend-t-il, l'air sérieux. Lila, par exemple.

— Euh, ou toi tu restes et j'y vais, d'accord ?

Mon cœur se serre douloureusement à cette vue. Jamais je ne m'étais sentie si seule, si abandonnée par mes propres frères et sœurs. Par Diego.

— Nan, se mêle numéro Trois. Désolée, personne peut rester ou on fera pas le poids. 

— Vous, mes enfants, appuie Reginald, êtes le seul et unique obstacle entre nous et 'Oblivion'. Etes-vous prêts à partir ?

— C'est peut-être notre seul moyen, tente de me convaincre Ange.

Je peste malgré moi. J'ai l'impression d'être à nouveau enfermée dans le silence, seule contre notre père...

— Je propose un vote, lance Viktor.

— Ça n'a rien d'une démocratie, crache Ben. C'est papa qui décide.

— Il a peut-être l'ascendant sur toi, je grince avec fureur, mais il ne l'aura jamais sur moi. Alors ça sera un vote, ou vous pourrez aller vous faire foutre. 

— Je suis d'accord, m'appuie Cinq. On vote.

Mon cœur se desserre soudain et un léger sourire fier m'échappe. Je croise les bras, requinquée, et redresse le menton.

— C'est la fin du monde et vous voulez un vote à main levée ? Crache papa, sa personnalité merdique pointant alors le bout de son nez.

— Vous venez de nous demander de risquer nos vies, rétorque Luther. Alors la moindre des choses, c'est qu'on en discute, je crois.

— En privé, j'appuie avec mesquinerie. 

Sa bouche s'entrouvre, sa mâchoire se contracte, et lorsqu'il soupire en s'éloignant, je suis à deux doigts de l'insulter dans toutes les langues que je connaisse. À la place, je campe sur ma position, les sourcils froncés, et me tourne vers les autres.

— On à qu'à se retrouver ici dans une heure, propose Diego.

— Mon choix est déjà fait, je grince.

— D'accord, appuient alors les autres.

Je soupire, agacée, et pars d'un pas furieux, lorsque la voix d'Ange me parvient. Il me suit alors que je sors de l'hôtel, à deux doigts d'exploser, et attrape mon poignet pour me retenir.