Je fronce les sourcils, les nerfs à vif. Mais Ange n'a pas tout à fait tord : même Klaus, lui qui a tant souffert par sa main, m'a dit que cette version de Hargreeves était bonne. Bien sûr, je ne suis pas mon frère, Klaus est un éternel émotif et si je suis quelqu'un de très sensible, j'ai une fierté bien trop conséquente pour pardonner à cet énergumène. Il ne peut pas avoir changé du tout au tout et rien ne me fera changé d'avis sur ce sujet.
Papa est un monstre et il le sera toujours.
— Je ne te demande pas de lui pardonner, reprend le Sparrow d'un ton doux, simplement d'écouter ce qu'il a à nous dire, tu penses en être capable ?
Voyant que j'hésite, il dépose ses lèvres sur mon nez, puis ma joue, et enfin sur mes lèvres, m'arrachant malgré moi un sourire. Je grogne, vaincue, et le repousse sans ménagement en roulant des yeux.
— Bon, c'est d'accord ! Mais je te préviens, je ne me retiendrais pas de lui éclater la gueule si nécessaire !
— Oh, je n'en attendais pas moins de toi, glousse-t-il.
Son éternel sourire scotché au visage, il attrape mon menton entre ses doigts tatoués et capture mes lèvres, effaçant d'un seul coup la moindre trace d'agacement en mon sein. Je souris contre ses lèvres, faible face à lui, et me perd entre ses baisers experts.
Quand midi sonne enfin, nous nous retrouvons dans le hall de l'hôtel, attendant que le grand Sir Reginald Hargreeves daigne enfin faire son entrée. Une sucette à la bouche, je profite de la caresse de Ange contre ma chevelure pour tenter d'apaiser la colère qui gronde déjà en moi quand la silhouette de Cinq nous apparaît, accompagné par ce dernier. Un sourire moqueur m'échappe devant mon frère, aussi fier qu'il ne l'a toujours été malgré son état pitoyable d'hier, et je me joins de ce fait aux cris et aux applaudissement des autres (hormis Allison et Ben) vers ce dernier.
— Bravo ! Crie Luther, L'homme de la soirée !
— C'était un bête de discours ! Rajoute Diego.
— C'est clair !
— J'en ai presque versé une larme, je me joins.
— Oh, la même, poursuit Lila, espèce de gros nounours !
— Mon passage préféré, c'est quand t'as dit qu'on était une famille unie par le destin et l'amour, l'enterre Viktor.
Notre frère roule des yeux, s'avançant vers nous pour s'asseoir vers l'un des fauteuils, et je lâche un gloussement lorsqu'il évite royalement les bras tendus de Lila.
— Ah, le bon vieux Cinco est revenu, glousse-t-elle, moqueuse.
— Bon, ça suffit, claque-t-il enfin. J'étais complètement torché. Maintenant que je suis sobre, vous êtes lamentable.
— L'alcool libère les paroles, mon bichon, je me moque.
Soudain, la voix de papa s'élève devant nous, et mon sourire s'efface presque aussitôt. Les bras d'Ange se resserre autour de moi, comme pour me retenir d'attaquer immédiatement, et j'enfonce le bâton de ma sucette dans ma bouche pour retenir le flot d'insultes qui me vient à l'esprit par sa simple existence.
— Et ce jour va prendre une mauvaise tournure. Dans la religion chinoise, il y avait un groupe que l'on nommait les "Huit Immortels", composé de huit divinités luttant contre le Mal. Le chiffre 'huit' représente le pouvoir, la justice, tout ce que vous représentez. Et, dans mon enfance, j'ai découvert la légende des huit cloches. Toutes ces histoires se ressemblent : un village est menacé par une inondation, un incendie ou une nuit éternelle. Un chaman emmène ses disciplines dans une grotte sacrée et, ensuite, il leur apprend que s'ils sonnaient les huit cloches avant l'heure fatidique, le village serait sauvé, chaque chose retrouverait sa place et tout rentrerait dans l'ordre.
YOU ARE READING
Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 43
Start from the beginning
