Je grimace devant la métaphore. Jamais Hargreeves ne pourrait être une bonne personne, j'en suis persuadée. Peu importe l'univers. Bordel, il a privé Viktor de ses pouvoirs, a enfermé Klaus dans un cimetière pour lui faire battre sa peur des revenants et me laissait pendants des semaines entières enfermée dans un sombre placard sans personne avec qui parler. Quelle bonne personne pourrait faire cela à des enfants ?

— Ecoute, Klaus, je soupire, les gens comme lui ne changent pas. Je ne lui fais pas confiance et tu ne devrais pas non plus.

— Mais...

— Hep, hep, hep, je le coupe en plaçant mon doigt contre ses lèvres pour le faire taire. Je t'aime Klaus, plus que tout, mais le sujet est clos.

Je ne veux pas me lier à ce monstre qui m'a terrifié toute mon enfance. Je ne veux pas non plus avoir à lui parler, ou même à le regarder trop longtemps. Il me reste au maximum une journée à vivre, et je refuse de la passer en compagnie de cette ordure.

Dans une moue abattue, Klaus finit par hocher la tête. Il pose ses lèvres sur son front, m'embrassant avec douceur, et je souris.

— Amuse toi, petite sœur.

— Toi aussi.

Il s'éloigne et, lorsque mon regard croise celui de Ange, je ne peux retenir mon roulement de paupières.

— Non, pas toi !

Mon petit ami sourit, visiblement amusé par ma réaction, et prend une gorgée de son verre de vin blanc avant de parler. Son coude posé sur la table, Ange enfouit son menton contre sa main et m'offre un regard doux qui n'arrivera cependant pas à me faire changer d'avis. Pas sur ce sujet-là.

— Tu sais... Klaus a peut-être raison, tu devrais lui laisser sa chance. C'était peut-être un connard dans ton enfance...

— "Connard", c'est un euphémisme.

— Ouais, peut-être. Mais tu m'as dis que Klaus était celui qui avait le plus souffert à cause de lui. Alors s'il dit qu'il a changé... Peut-être qu'il dit vrai ?

Je roule des yeux et secoue la tête, intransigeante.

— Klaus est trop émotif, il se fait manipuler par cette ordure.

— Mais...

— KLAUS ! Entends-je soudainement hurler Luther.

Un sourire satisfait glisse sur mes lèvres alors que je soulève ma coupe en leur direction dans un "tu vois ?" silencieux. Ange sourit, défaitiste, et hausse les épaules en s'attaquant à nouveau à son assiette.

— Bah, j'aurais essayé !

— Ouais, t'auras essayé.

Je glousse et passe l'une des serviettes sur sa bouche pour essuyer tout le gras qu'il s'y trouve. Il me sourit, approchant ses lèvres vers les miennes et, lorsqu'il stoppe son mouvement, je comprends sans problème la raison de cet acte.

Je me tourne, les nerfs à vif, et me dois de compter jusque dix pour ne pas me lever et exploser mon poing contre le visage de notre paternel lorsqu'il ose arriver à notre fête.

— Nan, mais quel culot putain...

— Bien que j'aime quand tu te l'as joues sauvage, me murmure Ange en attrapant ma main, essaye de ne pas le frapper, d'accord ?

Je ne réponds même pas, la mâchoire si serrée que je m'étonne de ne pas sentir mes molaires se briser. Un blanc terrifiant s'installe alors que papa traverse la salle pour observer la décoration que les filles et moi avons pris du temps à installer, et je ne peux que serrer davantage la main d'Ange pour ne pas péter un cable.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now