— Si on m'aurait dit que j'aurais le droit à une danse avec toi.
— T'y avais le droit, quand on était gamins.
— Mais ni toi ni moi n'en avions envie, je souffle.
Danser avec Diego n'était pas ce qui me gênait, c'était plus de le faire sous l'ordre de notre père. Mais désormais, tout a changé, tout est différent. À commencer par nous.
— J'aimais danser avec toi, princesa, réfute-t-il alors. Même quand tu me marchais sur les pieds.
Je souris, me remémorant ces moments de notre enfance, alors que mon âme s'éveille sous ce surnom que j'aime tant entendre entre ses lèvres.
— Ce n'est quand même pas de ma faute si tu as de grands pieds !
Mon frère hausse un sourcil, l'air faussement, et ressert sa prise sur ma taille. Sa main se loge dans le creux de mes reins et il me fait basculer en arrière, rapprochant son visage si proche du mien que je ressens son souffle contre ma peau. Je glousse, le souffle court, et me redresse en suivant ses pas. Un en avant, deux en arrière. L'exact définition de notre relation.
On avance, on s'éloigne, pour se retrouver plus fort et mieux se détruire.
— Luther a l'air heureux, reprend-t-il.
— Sloane le comble de bonheur.
— Et toi ? Tu es comblé de bonheur ?
Ma première envie est de dire "oui", mais les mots ne me viennent pas. Ils meurent sous ma langue alors que je me perds dans le regard de Diego, à la fois si pareil et différent que celui qu'il m'offrait, quand nous étions plus jeunes. Mon cœur s'accélère, tout s'effondre, et mes mots s'envolent.
Je suis heureuse, oui, mais sous le toucher de Diego, c'est comme si j'étais incapable de le prononcer à voix-haute.
Soudain, comme si l'on perçait une bulle de savon, tout me revient, à l'instar d'un atterrissage brutal. La main de Ange se pose délicatement sur mon épaule, son souffle brûlant vient se poser contre ma peau et, automatiquement, je me détache de la prise rassurante de numéro Deux.
— Tu viens ? On va s'asseoir ?
— Hm, oui, j'arrive.
Nous nous asseyons tous à table, débutant notre festin, et je lâche un rire devant la manière dont Cinq enchaîne les shot. Son corps d'adolescent ne suivra pas la cadence, c'est certain, et j'ai hâte de voir mon frère complètement bourré à un putain de mariage.
— Hm, s'extasie Ange en dévorant son agneau, ça déchire putain ! Goûte !
Il me tend le morceau de viande, le visage tâché de gras, et je mords contre la chair de l'agneau sans hésiter. Les saveurs m'explosent en bouche et je roule des yeux avec extase.
— C'est une tuerie !
— Ah, tu vois !
— Gaby, ma petite salope adorée !
Un verre de champagne à la main, Klaus s'avance vers nous et tire bruyamment une chaise pour s'asseoir à mes côtés. Il pioche dans mon assiette pour me voler mon morceau de viande, un sourire stressé aux lèvres, et je ne connais que trop bien mon frère pour savoir ce qu'il va me demander.
— C'est non.
— Allez ! Je te jure, Gaby, il n'est plus du tout le même que celui qu'il a été pour nous. Il m'a aidé à vaincre les peurs de mon enfance...
— Oh, tu veux parler de celles qu'il a lui-même créer ?
— Oui, bon... Il a rectifié le coup, c'est bien de le dire ! Et on a même joué à la balle ! Je te jure, Gaby, il n'est plus le même Hargreeves : là, il est comme une tortue, dur à l'extérieur et tout mignon et fripé à l'intérieur !
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 42
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