— C'est la fin du monde, là, c'est sûr, ricane Diego alors que je lui offre une œillade noire. Oh, la vache !
Cependant, Diego n'a pas tout à fait tord. Papa nous a si souvent rabâché que Klaus et moi étions ses plus grandes déceptions que l'entendre dire cela n'approuve que davantage que c'est l'apocalypse, aucun doute !
— Et en ce qui vous concerne, votre entraînement doit reprendre prestement. Le temps est compté et nous avons encore une mission à accomplir.
— J'suis prêt, s'exclame alors Ben, j'vous suis !
Je roule des yeux, agacée. Bordel, notre paternel est arrivé il y a à peine quelques minutes et il a déjà réussi à effilocher tout le calme dont je puisse faire preuve. Si j'essaie toujours de contenir mon côté trop sanguin, avec lui, c'est mission impossible.
— Laissez-moi deviner, claque Cinq avec son ton supérieur, projet Oblivion ?
— Comment êtes-vous au courant ?
— J'ai eu une discussion avec Pogo.
— Voilà un nom que je n'ai pas entendu depuis un moment, grommelle-t-il.
— Et il m'a confirmé ce que j'ai toujours suspecté à votre sujet.
— C'est-à-dire ?
— Que vous êtes un sadique lunatique qui prévoit de mettre nos vies en danger pour une autre mission vouée à l'échec.
Un sourire si acide qu'il me brûle les lèvres s'étirant sur mon visage, j'écoute avec attention la discussion entre ces deux doyens. Le dos droit, papa l'observe comme s'il s'agissait d'un misérable insecte et, bon sang, je rêverais de lui faire goûter le sol, histoire de lui rappeler sa place.
— Et vous accordez plus de crédit à un vieux singe renfrogné qu'à votre propre père ?
Alors, dans un sourire moqueur, Cinq se téléporte juste devant son visage, observant ce dernier avec cet air si hautain qui me le rappelle, souvent.
— Sans hésiter la moindre seconde.
— Juste pour savoir, je demande dans un ton faussement innocent, qui est le singe, dans l'histoire ?
Le regard de mon père se tourne vers moi, brûlant de cette même fureur que j'ai toujours connu, et je souris, perfide. Un gloussement s'échappe d'entre les lèvres de Diego, et j'ai soudain cette foutue impression d'être redevenue la petite numéro Huit qui ne souhaitait qu'une chose : lui faire regretter de m'avoir adopté.
— Est-ce ainsi que je vous ai élevé ? À vous pavanez, un sourire fier aux lèvres, sans jamais vraiment agir ou effectuer quoique ce soit ?
Ma mâchoire se resserre devant ce regard glacial que j'ai trop connu, et je me déteste à voir que ses mots me font toujours aussi mal, même après tant d'années.
— Vous êtes une honte pour votre famille, alors, par pitié, cessez de sourire de cette manière.
Je le déteste, je le déteste, je le déteste...
— Hé ! Commence Ange avant d'être coupé par Diego.
— Fermez là, putain de merde ! Vous ne savez strictement rien ! La seule chose dont vous avez toujours été capable, c'est nous rabaisser et vous servir de nous alors, par pitié, fermez votre putain de gueule ou je vous le ferais faire par moi-même !
Je ne dis rien, la gorge si serrée que j'en souffre. Mon sang bouillonne, mes yeux me brûlent, c'est une sensation que je ne voulais plus jamais ressentir. Mais elle est bien là, et je ne le haïs que davantage.
— Personne ne veut de vous ici, papa, crache à son tour Luther. Vous devriez partir.
— Hé, se mêle Ben, tu devrais parler pou toi, mon gros.
— Tu peux te joindre à lui.
— D'accord, je vois clair dans votre petit jeu. C'est une insurrection !
Je roule des yeux, lâchant un rire acide qui me décape la gorge, lorsque Klaus s'approche de ce dernier pour calmer les tensions.
— C'est pas trop le genre d'érection qu'on recherche ici, d'accord ? Tout le monde devrait respirer un grand coup, hein. Vos chakras sont clairement sur des fréquences différentes... Papa, allons prendre une bonne tasse de thé dans la suite, hein...
Il encercle son bras, un sourire figé aux lèvres, avant de s'éloigner dans des grands gestes.
— Lâchez-moi !
— Luther, Sloane, tous mes vœux de bonheurs, j'suis heureux pour vous. Oh, vous êtes magnifiques ! Allez, et faites moi péter la liste de mariage !
Un soupir douloureux m'échappe et je secoue la tête avant de poser ma main sur le bras de Luther. Il me faut un effort surhumain pour lui sourire après tout ça, mais le doux sourire que m'offre en retour Sloane réussit à me calmer un tant soit peu.
— Tu vas avoir le meilleur des mariages, Luther. Je te le promets.
Il acquiesce, la mâchoire serrée, et je prends la fuite comme si le Diable lui-même était à mes trousses.
Si je ne veux pas craquer et lamper tout un buffet, il me faut me poser quelques instants, me baser sur des choses optimistes, comme ce mariage ! Et commencer à préparer l'enterrement de vie de jeune fille de Sloane Hargreeves peut être un moyen merveilleux.
Toute ma vie, papa a fait cela : m'énerver, me rendre folle et me créer des terreurs. Je ne veux plus que cela arrive. Pas lorsqu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Ces derniers, je veux les passer avec ma famille, à rire et à m'amuser, parce que je n'ai jamais été une putain d'héroïne, ou l'objet de Hargreeves. Je suis une personne à part entière, et mes derniers moments me seront entièrement dédiés.
~☆~
Hey !
Juste un petit message pour vous annoncer que, après avoir remarqué qu'il y avait trop peu de scènes entre Diego et Gaby, j'ai décidé de modifier quelques chapitres ; le 11 et le 14 !
Bisous ! ♡
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 41
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