Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 41

— Ouais, mais c'est parce que son plan était stupide, intervient Diego. Moi, j'ai une meilleure idée. 

— Evidemment...

Je roule des yeux et lance un regard effaré à Luther et Sloane, dont le bijou décorant son annulaire me rappelle que tout n'est pas si merdique, finalement. Si seulement ces idiots arrêtaient de se disputer pour un rien.

— On va au grand accélérateur de particule d'étron. Vous, vous faites votre truc scientifique et... Tac ! On envoie le Kugelblitz valser dans l'espace. Vous pensiez pas que je savais ça, hein ? C'est en Suisse.

Les sourcils froncés, je relève mon regard vers Ange, ce dernier articulant le mot "étron" comme s'il s'agissait d'un nouveau mot. Je hausse les épaules, marquant mon incompréhension, quand la voix moqueuse de Ben s'élève à nouveau.

— C'est "hadron", pas "étron", espèce de pauv' con !

— Hé, s'écrit Lila. Au moins, lui il essaie, connard de calamar. Et toi, qu'est-ce que t'as fais au juste ?

— En fait, il a fait exploser la moitié de sa famille.

— Oh, tu veux qu'on parle de problèmes de famille, mec ? Parce que ce qui aurait dû exploser, c'est ta cervelle de débile !

Alors que ces deux-là commencent une dispute on ne peut plus ridicule, je lève mes doigts au dessus de ma tempe pour y mimer un pistolet sur lequel je presse la détente. Ange roule des yeux, son sourire revenant délicatement sur ses jolies lèvres rosées et, lorsque nos frères haussent le ton en s'insultant dans leur langue  d'origine, il passe ses dernières près de mon oreille.

— Si tu me laisses frapper ton numéro Deux, je te laisse le mien.

— Vendu.

 — Hé ! Crie alors Cinq, les faisant stopper leurs âneries. C'est fini ? L'univers est en train de disparaître. Alors vous pouvez très bien réarrangez les chaises longues sur le pont du Titanic autant que vous voulez, mais une chose ne changera pas : c'est qu'il est trop tard. 

— Arrête, Cinq, se mêle alors Luther, dis pas ça.

— Il a raison, je soupire alors. On a échoué, et en beauté. 

— Ça peut pas être terminé, terminé ! S'écrit alors Viktor.

— On peut trouver une solution, rajoute Ange.

Un soupir m'échappe malgré moi. Cette dernière année, j'ai bien plus échappé à la mort que ce qu'un être humain lambda pourrait supporter. C'est fini, il faut savoir s'avouer vaincu. Nous allons mourir.

— Oui, y'a toujours une solution, s'élève Diego, le timbre plus dur. Y'en a forcément une !

— OK... Alors, prenons du recul un peu, et regardons le problème dans son ensemble ! Clame Cinq dans un sourire amer, La plupart d'entre nous avons passé les 28 derniers jours à empêcher la fin du monde. Et qu'avons nous réussi à accomplir au juste ?

Devant le silence de ma fratrie, un sourire acide m'échappe quand je lance.

— Nada.

— Exactement, Gaby. Rien. Tout ce que nous avons fait, c'est empirer les choses à chaque fois !

— J'suis bien d'accord, approuve numéro Trois.

— Mais si ! S'écrie alors Luther, on s'est de nouveaux amis, c'est pas rien !

— Je suis d'accord avec lui, ronronne Ange en embrassant mon cou, m'arrachant un gloussement.

Un soupir s'échappe des lèvres de Cinq lorsqu'il baisse les bras, visiblement à deux doigts de nous hurler dessus sans véritable raison.