— Je préfère éviter les soirées avec alcools, je soupire.
— C'est à cause de Klaus, c'est ça ? Me demande Diego sans préambule.
Je ne réponds pas, cela n'est pas nécessaire. Mon inquiétude pour mon frère n'est pas à débattre : j'ai toujours été très proche de lui, et faire la fête sans lui... Non, ça ne me dit pas.
— Gaby... Toi et Klaus, vous êtes si proches que s'en est bizarre, parfois. Vous êtes comme liés.
— Je confirme, rajoute Luther dans un haussement d'épaules.
— Ce que je veux dire c'est que... Si le Kugel l'avait emporté, tu le saurais.
Je fronce les sourcils, touchée par ses paroles. Il est vrai que j'ai comme une connexion avec mon frère. J'ai toujours su lorsqu'il était sur le point de craquer ou en danger, je le sentais au plus profond de moi, comme un mauvais pressentiment. Mais là... Malgré mon inquiétude, une grosse partie de moi s'efforce à se dire qu'il va bien et je préfère me pencher dessus. Mon intuition ne m'a jamais fait défaut, après tout.
— Puis Klaus, c'est un peu comme une sale maladie, rajoute-t-il dans un doux ricuts. On s'en débarrasse pas si facilement.
Je souris, un gloussement éreinté m'échappant malgré moi, et hausse nonchalamment les épaules.
— C'est d'accord.
— Youpiii ! Crie Lila en enroulant son bras autour de mon cou.
Elle plonge sa main contre mon cuir chevelu, frottant ce dernier vigoureusement, et je lâche un gloussement en la repoussant, évitant d'user de ma main blessée pour le moment. Nous remontons alors dans le grand salon et, ma main de soignée et bandée, je matérialise une enceinte tandis que Ben fait exploser une bouteille de champagne.
La douleur se dissipe lentement, bien que toujours présente, mais la quantité astronomique d'anti douleur que je viens d'avaler aide bien à la tâche.
— Que la fête commence !
Je glousse, laissant mon esprit se faire emporter par l'humeur festif de chacun de nous. Après tout, nous venions de sauver une nouvelle fois le monde, alors autant lâcher prise !
Nous dansons comme des idiots, riant et nous amusons comme des gamins immatures et, l'espace de quelques secondes, j'oublie tout ce qui peut me faire péter un plomb. J'attrape les mains de Sloane, dansant avec elle une valse approximative qui nous fait mourir de rire et, lorsque je remarque Viktor tout seul, tends ma main vers lui pour l'inviter à notre petite danse.
— Non, ça ira...
— Allez, viens ! Je m'exclame en le prenant de force.
Il sourit faiblement, son air triste collé au visage, et finit par se lâcher, suivant Sloane et moi dans ces pas idiots qui me réchauffent presque le cœur.
Quand le soir tombe enfin, je suis presque calmée, débarrassée de mes pensées trop tenaces et terrifiantes. Allongée dans le lit d'Ange, ma tête posée contre son torse brûlant, je m'amuse à dessiner des formes abstraites sur son torse tandis qu'il s'affaire à me donner sa liste pour des prénoms d'enfants, si jamais il devait en avoir.
— Tu peux rêver, je claque avec moquerie.
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il a, mon choix de prénom ?
Je roule des yeux, amusée par sa moue enfantine, et relève la tête vers lui pour déposer mes lèvres contre les siennes.
— Parce que c'est un prénom de vieux.
— Quoi ?! Pas du tout, sache que c'est le prénom du huitième enfant de la lignée des Bridgerton. Tu m'entends, le huitième ! Si c'est pas un signe pour qu'on appelle notre fille comme ça, alors je ne comprends plus rien à la vie !
Je roule des yeux, sans prendre la peine de cacher le sourire amusé qui décore mes lèvres. Bien sûr que cette idée de prénom ne pouvait venir que d'une série idiote pour laquelle mon petit ami est accro !
— Ma fille ne s'appellera pas Hyacinth, Ange.
— Hm, on verra ça...
L'air coquin, il dépose ses lèvres contre mon cou, dévorant ce dernier de petits bisous baveux qui m'arrache un gloussement si doux qu'il caresse presque mes cordes vocales. Je souris, passant mes mains dans ses cheveux quand ses baisers deviennent plus sensuels. Il m'embrasse, lèche et dévore ma peau, et je ferme les yeux dans un soupir de bien être, me laissant aller entre ses doigts experts.
Soudain, un vrombissement sonore se fait entendre, alertant d'un seul coup toutes les petites loupiotes de mon esprit.
— Qu'est-ce que c'est ?
Il se redresse, les sourcils froncés, alors que ce vrombissement s'accentue davantage. J'écarquille les yeux, une sensation de déjà-vu me revenant en pleine face, et attrape sa main brutalement. L'atmosphère se durcit, rendant l'air presque irrespirable, et les murs se mettent dangereusement à trembler autour de nous.
— Il faut qu'on se tire !
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe, s'enquiert-t-il avec panique.
— J'en sais rien mais la dernière fois que j'ai ressenti ça, mon frère a détruit la maison.
Les murs tremblent davantage, le vrombissement s'accentue et, soudain, un "boum" se fait entendre, si dur qu'il ne peut vouloir dire qu'une seule chose : que la mort nous attend à coup sûr si nous ne déguerpissons pas.
— Cours !
Ma main enserre la sienne si fort que j'en souffre alors que nous quittons le lit d'un bond. Je fonce sur le balcon, passage plus rapide pour fuir l'académie, et enserre sa main plus fort en tournant mon regard vers le sien.
— Tu me fais confiance ?
Sans même hésiter, Ange acquiesce, serrant à son tour ma main, et nous escaladons la balustrade pour sauter par dessus. L'explosion s'intensifie, faisant voler nos corps plus loin et, ignorant le picotement de douleur contre mes mains, je concentre mes forces autour de nous. Le même champ magnétique que j'avais réussi à former la dernière fois nous entoure, comme un cocon protecteur, alors que nous retombons au sol.
Mon regard s'accroche à l'académie ainsi qu'à la boule de feu énorme qui se forme autour, et mon souffle se coupe douloureusement.
— Merde.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 40
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