Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 40

— On dirait bien, oui, je soupire, angoissée.

— On doit s'y mettre, alors, réclame Diego avec dureté.

Je hoche la tête et me recule d'un pas, laissant Sloane, Viktor, Lila et Christopher s'approcher du Kugelblitz.

— On commence par quoi ? Questionne alors mon frère. 

— Vous avez déjà bouger un essaim d'abeilles ? Ça se bouge pas comme ça, explique Sloane d'un ton sévère. Il faut que les abeilles soient calmes pendant qu'on monte une boîte autour de l'essaim, c'est comme ça qu'on les piègent !

Alors, dans un grognement incompréhensible, Christopher prend la parole. Sloane hoche la tête, un air si sérieux collé sur son visage, et je n'ai même pas le temps de demander une traduction à Ange que cette dernière s'élève dans les airs, ouvrant grand ses bras au dessus du Kugel. 

— Chaque trou noir qui est là-dedans vibre à un rythme différent des autres, nous explique Fei.

— Ouais, je les sens vibrer, confirme Viktor.

— Bon. Quoi qui se passe, le rythme ne doit pas changer, sinon ça fera tout sauter. 

— Ne pas secouer les abeilles. D'accord.

Il active alors son pouvoir, enroulant une sorte de dôme au dessus de la boule, et les battements frénétiques de mon organe vital s'acharne contre ma cage thoracique. Je n'ai certes jamais eu peur de la mort mais, d'aussi près, il faut bien admettre que c'est loin d'être agréable à vivre.

— Lila. Quand tu seras prête, reproduis ce que fais Viktor.

Cette dernière obéit instantanément, imitant la magie de mon frère comme pour renforcer le dôme. Alors, me coupant dans ma réflexion, le chuchotement bruyant de Luther me parvient.

— Hé. Qu'est-ce qu'elle fait ?

— Elle utilise sa gravité pour le condenser, lui explique Ben d'un ton étrangement calme. 

— C'est vachement cool, hein ? 

Le regard que lui offre Ben en retour manque de me faire exploser de rire. J'appuie mon poing contre ma bouche, le retenant de justesse, tandis que Ange ne s'en prive pas.

— T'es drôle quand tu l'as joues frère protecteur, le charrie ce dernier.

— La ferme, l'homme invisible, crache-t-il en réponse.

— Vous ne m'aviez pas dit que vous construisiez une prison pour Dieu.

Je sursaute à l'entente de la voix de maman, à la fois si pareille et différente de mon souvenir, lorsque cette dernière s'élève dans le sous-sol. D'un même mouvement, Diego et moi nous tournons vers cette dernière, et mon regard se met à la rechercher désespéremment.

— Maman ? L'appelle-t-il.

— Vous n'avez aucun droit de faire ça.

Elle s'avance vers nous, son œil manquant brillant au loin, et je n'hésite même pas lorsque je m'avance vers elle, imitée par Diego. 

— Hé, tente de me retenir Ange, reviens.

— On a pas vraiment le temps là, Grace, gronde à son tour Luther.

— Car le jour de la vengeance était dans mon cœur...

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je demande, les sourcils froncés.

Mon regard se tourne alors vers l'objet qu'elle a dans la main et j'écarquille les yeux en discernant enfin de quoi il s'agit. Elle le lève vers nous, terminant son monologue, et j'ai à peine le temps de réagir. Mon cœur se resserre, mon esprit se met en alerte, et tout se teinte d'une vive couleur rouge en mon sein.