Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 39

— Tu parles d'une famille, grince Ben avec colère, quand cet abrutit que l'on appelle un "frère" a choisi une fille plutôt que sa famille.

— Ouah, relax Benny, chantonne Ange d'un ton moqueur. Gabriella a raison, une pipe te ferait pas de mal !

— Là, c'est moi qui suis jalouse, je me moque.

Il me sourit, l'un de ceux qui me fait fondre à chaque fois, et embrasse ma tempe avec tendresse. Alors, l'espace de quelques secondes, ma rage s'estompe. Quelques instants à peine, mais suffisamment pour apaiser mon âme. 

Un soupir colérique s'échappe de la gorge de Ben alors qu'il reprend la parole, nous observant avec un dédain que je n'hésite pas à imiter.

— Je sais bien qu'il y a pas mal de rancune entre nous jusqu'ici mais bon... Mieux vaut oublier, hein ?

Un rire nasal m'échappe, si acide que j'en souffre, alors que Diego soulève la main à l'instar d'un écolier bien éduqué.

— Des questions ? 

— Et si j'te bute, on nous rend pas notre Ben, par hasard ?

— Ça vaut le coup d'essayer, je glousse.

Alors, les lèvres pincées, Ange vient pincer mes côtes, m'arrachant un grognement de douleur. Il sourit, moqueur, et je roule des yeux, me retenant in extremis de poursuivre l'attaque. Plus loin, le gloussement de Fei apaise un tantinet la situation, et je ne peux retenir le mien devant la grimace de ce Ben plus que désagréable. 

— Continue de faire le malin et y'aura pas que tes doigts qui pisseront le sang.

— Ouah, la vache, se moque davantage Diego, t'avais raison Gaby ! Une bonne pipe ne lui ferait pas de mal. 

Alors que je le sens sur le point de craquer, la voix de Cinq s'élève, tout aussi autoritaire que l'était celle de papa durant notre enfance.

— Bon, si votre concours de pisse est enfin terminé, ce serait bien de revenir à notre plan, OK ?

— Quel plan ? Je nargue en roulant des yeux.

Alors, soudain, la silhouette de Viktor fait irruption dans le salon, et la boule de mon estomac s'estompe pour une seconde. Si je sais l'un de mes frères en sécurité, je n'ai aucune idée de l'emplacement du second, et cela me terrifie.

— Où est-ce qu'il est ? Attaque immédiatement Viktor.

Je fronce les sourcils, surprise par cet air énervé qu'il affiche si soudainement, et me redresse légèrement.

— Viktor.

— Vous avez fait quoi d'Harlan ?

J'écarquille les yeux, surprise, quand la voix d'Allison vient soudainement s'abattre sur nous, forte et rude.

— Eux, ils lui ont rien fait. Moi, si.

Putain de merde.

Les yeux aussi ronds que deux boules de bowling, je tourne mon regard vers celui de ma sœur. Dans une moue nonchalante, elle observe Viktor, et mon sang bouillonne davantage.

Ces deux-là se sont visiblement bien moqués de nous. Si nous avions décidés que Harlan devait être livré aux Sparrow, Viktor et Allison en avaient visiblement décidés autrement, agissant dans notre dos, puis se trahissant eux-mêmes.

— J'ai tué Harlan.

Ces mots lui échappent froidement, comme si elle venait d'annoncer avoir acheté du pain pour le repas de ce soir, et je frissonne malgré moi. Cette Allison-ci n'a rien à voir avec ma sœur, non... C'est comme si j'avais en face de moi une parfaite inconnue.