Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 37

— Eh bah arrêtez les recherches, réplique mon frère, c'est la dernière sur Terre. Du moins c'était la dernière.

Rageuse, ma sœur la laisse tomber au sol et part s'asseoir contre les marches. Durant quelques secondes, j'hésite à la rejoindre et à la rassurer, mais ma fierté m'en empêche, aussi me penché-je sur Cinq, ce dernier analysant ce qu'il reste de la mallette.

— Ouais, elle a cramé.

— Tu comptes nous dire où tu étais ? Je redemande.

—Oh, oui, dès que les filles voudront bien m'écouter.

Je glousse, amusée par sa remarque alors qu'il défroisse les pans de son costume en se tournant vers Luther et Diego.

— Eh, les pipelettes, on arrête de jacasser. Urgence, on a une petite réunion de famille.

— Klaus n'est pas là, je proteste.

Les sourcils froncés, mon frère se tourne vers moi. Pour sa défense, il est vrai que je sais souvent où se trouve mon frère mais là, ce n'est pas le cas, et mon angoisse ne fait que se réveiller à cette pensée.

— Où il est ?

— J'en sais rien, se souffle.

— Bougez pas, nous intime Diego, je reviens.

Alors qu'il part en courant vers l'étage, Lila vient se faufiler à ma hauteur, s'accrochant à mon bras comme une sangsue.

— Pitié, me laisse pas seule avec eux, supplie-t-elle dans un ton faussement apeurée.

Je pouffe, pas de réel humeur à rire de sa blague, alors que Cinq tente de le retenir, ses poings serrés me prouvant l'urgence de cette réunion.

— Diego, attends... Et un autre de perdu, génial.

— S'te plaît, tu peux te magner un peu, Cinq, ordonne Allison avec hargne.

— Puisque c'est demandé si gentiment, très chère sœur, notre petit paradoxe a fait naître un véritable Kugelblitz.

Je fronce  les sourcils à l'annonce de ce mot et me penche vers lui.

— Qu'est-ce que c'est ?

— La merde, en somme, claque Lila en haussant les épaules.

Un soupir m'échappe lorsque cette dernière m'annonce cela de la manière la plus normale qui soit. Ce qui n'est pas totalement faux, pour nous. Ce n'est rien d'autre que la troisième merde que l'on affronte en un peu plus d'an an pour ma part.

— Un verre ? Me propose-t-elle alors.

— Plutôt même deux.

Alors que nous nous rassemblons autour du bar, je fais un effort surhumain pour ne prendre qu'un seul des shots que me tend mon frère, et non la magnifique bouteille de rhum qui semble m'appeler depuis tout à l'heure. Afin d'affronter cette énième mauvaise nouvelle, j'ai besoin d'alcool, s'en est vital, mais je ne peux tout de même pas craquer et me bourrer la gueule comme je l'aurais fais avant. Craquer ne m'est pas permis.

— Donc ce Kugelblitz, là, reprend Viktor, les sourcils froncés, c'est quoi ?

— C'est la fin de tout. Le moindre caillou, la moindre étoile, le moindre atome sera aspiré par un trou noir. 

— C'est de la matière qui s'effondre au hasard un peu partout dans le cours du temps jusqu'à ce qui ne reste plus rien.

Les sourcils froncés, je gobe mon verre de shot comme s'il s'agissait de là d'un verre de lait.