Les yeux brûlants de colère de numéro Trois la sonde quelques instants avant qu'ils ne se posent sur Luther, sans même me prendre en compte ce qui, je l'avoue, m'arrange assez bien.
— Tu fais ce que tu veux, Luther, c'est toi qui vois. Moi, j'ai de plus grosses merdes à gérer.
— Comme quoi ? Essayer de reprendre les conneries que t'as fais à tes cheveux ?
Je souris, acide, alors qu'elle s'en va d'un pas rapide à travers l'hôtel, non sans me bousculer comme le ferait une petite collégienne. Là encore, il me faut compter jusque vingt pour ne pas la poursuivre et lancer les hostilités.
— Allison, attends, l'appelle Diego en la rejoignant.
— Bon... Je souffle en coinçant une main contre ma hanche, on s'en est plutôt pas mal tiré, non ?
(...)
Mes doigts entremêlés à ceux, tatoués, d'Ange, j'observe la route qui se dessine en face de moi. Viktor au volant, la radio grésillante chantonnant dans l'habitacle pour me préserver de ce silence, je ne me trouve tout simplement par prête à le laisser partir une seconde fois. Pourtant, il le faut, et je le sais bien.
— Putain, murmure-t-il, je n'ai pas envie de te quitter.
Moi non plus, je ne veux pas...
— Je repasserais te voir, rajoute-t-il contre mon oreille, laisse-moi simplement régler ça, OK ?
— Je t'aime, Ange, tu le sais ?
Il me sourit et mon cœur s'effondre dans mon ventre.
— Ouaip, depuis que tu as foutu une mandale à ta sœur pour moi, j'en suis certain.
Je glousse à sa réplique et, lorsque ses lèvres pressent les miennes dans un baiser aussi doux que douloureux, la blessure de mon cœur se soulage un tant soit peu. La voiture s'arrête et, rapidement, les phares ennemis viennent m'éblouir. Il me sourit une dernière fois, embrassant le bout de mon nez avec tendresse, et nous sortons les premiers du véhicule.
Face à nous, les silhouettes de Ben, Fei et Christopher m'apparaissent, et je m'efforce à rester le plus neutre possible lorsque Ange s'avance vers eux, son bras enroulé autour des épaules de Sloane.
— Salut, la compagnie ! Ouah, ta veste est magnifique, Ben !
— Contente de te savoir en vie, lâche froidement Fei en serrant sa sœur dans ses bras.
— Hm, ça se voit.
Rapidement, Luther décharge les dépouilles des Sparrow de notre coffre, les plaçant avec douceur dans leur propre corps comme signe d'un cadeau. Son calme m'impressionne et je ne suis clairement pas du même point de vu, mes nerfs me brûlant à l'envie de fracasser ce Ben bien trop sûr de lui et ce satané cube. À côté de moi, les mains dans les poches, Viktor me lance un regard compatissant, auquel je ne préfère pas répondre, sous peine de craquer pour de bon.
— Vous avez ce que vous voulez, lance alors ce dernier vers les Sparrow, c'est fini, maintenant.
— Nan, rétorque Ben d'un ton froid. On veut le vieux aussi.
— Tu fais quoi, là ? S'énerve alors la femme aux oiseaux.
— Tu voulais un plan, alors le voilà.
— Il est stupide, ton plan.
— J'suis d'accord avec Fei, se moque Ange dans un sourire sarcastique.
— Il faisait pas parti du marché, rétorque Viktor.
— Maintenant, oui.
— Il n'est pas avec nous, je réponds en croisant mes bras sous ma poitrine. Par contre mon poing dans ta gueule, ça tu peux l'avoir.
— Gaby, me gronde Viktor, l'air stressé.
— Elle a raison, se joint Sloane sous un ton en proie à la panique, ils bossent pas avec ce type, ils ont rien à voir avec....
— Alors ça ne leur posera pas de problème de le trouver et nous le ramener.
Alors que Viktor entrouvre la bouche, prêt à défendre Harlan, j'avance d'un pas, plaçant ce masque de catin que je ne connais trop bien sur mon visage.
— On est pas tes livreurs, mon bichon. Vous nous avez attaqué et, pas de peau, y'a un vieux avec des pouvoirs qui débarquent et butent deux de tes frères et sœurs. La faute à pas de chance, ou à ton manque de professionnalisme. N'empêche qu'il n'était pas dans le contrat, alors tu peux aller te faire foutre.
Son sourcil tressaute et sa mâchoire se contracte, ne faisant qu'attiser ce sourire moqueur qui me brûle les lèvres. Je joue avec le feu, c'est certain, mais je ne peux décemment pas vendre Harlan à cet enfoiré ou il le tuera. Et il nous a avant tout sauvé la vie.
— T'as une grande gueule, je trouve.
— Pourquoi, tu veux y goûter ?
Il sourit, froid et visiblement à nerf, avant de reprendre son discours, les poings serrés.
— C'est simple, nan ? Ramenez-nous celui qui a tué notre frère et notre sœur et tout sera terminé. Sinon...
Lorsque le cube se met à gronder, les Sparrow s'enfoncent jusque leur voiture. Mon regard s'accroche alors à celui, sombre, de Ange, et j'ai presque envie de tout lâcher et de foncer dans ses bras pour l'embrasser devant sa famille. Mais lui comme moi ne le pouvons pas. Alors, à la place, il m'offre ce si beau sourire qui réussit à me rendre folle, et murmure une simple phrase que je comprends de suite, malgré ce ton bas, avant qu'il ne retourne auprès de sa fratrie.
« Je te choisis toi ».
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 36
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