— Ne l'insulte pas ! Diego est juste... Il a besoin de garder le contrôle sur une situation, tu vois. D'être le héros de l'histoire.
Papa a passé notre enfance à le rabaisser, à se moquer de son bégaiement ou bien de son pouvoir "peu utile au sein de l'académie". En grandissant, il a développé cette personnalité de leader quelque peu insupportable qui, combiné à ce côté sanguin qui le caractérise si bien, créer quelques étincelles, parfois.
— D'accord, d'accord. Excuse-moi, beauté. Mais tu sais, il ne doit pas se gêner pour t'insulter, de son côté.
Je le sais bien, puisqu'il a toujours été ainsi. Il crie, insulte, s'emporte, puis revient comme une fleur plus tard, lorsqu'il se rend compte qu'il est peut-être allé un peu loin. Je suis pareil, et nos deux personnalités peuvent parfois créer plus qu'une étincelle mais bien un vrai feu.
— C'est habituel, entre nous. Depuis la mort de notre Ben, en tout cas.
Ses sourcils se froncent lorsque j'évoque notre Ben, mon défunt frère qui me manque encore bien trop.
— Comment il est mort ?
— Un accident tragique, je répond dans un soupir. Il était le meilleur d'entre nous...
Lorsque je parle de Ben, cette douleur ne me quitte pas. Elle me brûle, me désarme, me torture.
— Tout le contraire du mien, ricane-t-il comme pour tenter d'apaiser la situation.
— C'est clair, je glousse alors tristement. Ben était gentil : le plus doux d'entre nous, même si c'était parfois un sacré emmerdeur. Je ne comptes plus les conneries que l'on faisait à trois, avec Klaus.
Les souvenirs me submergent et un sourire triste m'échappe malgré moi. Je nous revois courir dans les couloirs ou gâcher volontairement les entraînements de papa, à lui filer des cheveux blancs.
Ben était l'un de mes frères préférés, et j'ai cru mourir avec lui quand il est parti.
— Klaus, c'est celui avec le chapeau, c'est ça ? Demande alors Ange, comme pour changer de sujet, Il n'était pas là, tout à l'heure.
— Oui, je ne sais pas où il est, il doit...
— Tututu, ma petite salope, je suis là, en chair et en poil !
Un sursaut m'échappe lorsque le ton chantant de cette voix que je reconnais de suite me parvient. D'un seul et même corps, Ange et moi nous tournons vers Klaus, et je lâche une grimace de dédain face à cette affreuse chemise qu'il s'obstine toujours à remettre.
— Oh, nan... T'as pas osé la remettre, quand même !
— Et si !
De son grand sourire malicieux, Klaus vient se jeter sur mon matelas, s'imposant entre Ange et moi dans un long soupir qui m'arrache un gloussement. Il tend sa main vers ce dernier, jouant des sourcils d'un air dragueur, et roule des yeux, amusée.
— Enchanté, moi c'est Klaus, son préféré.
— Ange, celui qu'elle suce.
J'écarquille les yeux, outrée par ce ton qu'il ose employé devant mon frère, et frappe mon poing contre son crâne. Il rit de bon cœur, visiblement trop amusé, et protège sa tête comme un enfant battu.
— Aïe ! Aïe, c'est bon, je rigolais !
— J'laime bien, celui-là, m'annonce alors Klaus en déposant ses lèvres sur ma joue dans un baiser baveux. T'as bien choisi !
— Bien sûr que je l'ai bien choisi, je lance dans un sourire moqueur. J'ai de très bons goûts, mais je peux savoir où tu étais ?
Il hausse les épaules, balayant mes mots d'un geste de la main théâtrale.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 36
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