Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 35

— Elle a raison, m'appuie Luther avec désespoir, et si vous essayez de les connaître au lieu de chercher la guerre, vous le verriez !

Luther et moi avions toujours été en désaccord, par le passé. Il était le bon fils à papa, et moi la bombe à retardement. Et c'est fou de voir à quel point, en cette situation, je ne me sens plus proche de personne d'autre que lui...

— Si c'est vrai, me coupe Allison dans une œillade venimeuse, alors elle répondra à mes questions.

Mon sang bouillonne dans mes veines alors que ma colère, elle, décuple sous ses mots.

— Tu as osé utiliser tes pouvoirs contre moi, putain, je souffle avec rage.

— C'est vrai, ça ? Crache Diego avec colère en se tournant vers notre sœur, tu lui as lancé une rumeur ?

— J'ai pas eu le choix, et tu le sais, se justifie-t-elle froidement. Alors si tu souhaites régler cette histoire une bonne fois pour toute, laisse-moi gérer.

Je serre les dents, entre deux feux. Je n'ai jamais été aussi furieuse contre Allison qu'en ce moment-ci. Elle n'est plus elle-même et je ne supporte décidément plus sa manière d'être, à souhaiter que chacun ait mal comme elle. Mais alors, m'empêchant de répondre, la voix de Ange s'en mêle, ses doigts accrochés aux épaules de sa sœur.

— C'est moi qui répondrait, claque-t-il. Elle est blessée.

Le regard de ma sœur s'accroche au sien, comme pour peser le pour et le contre, puis elle hausse les épaules, marquant son indifférence. Mon corps entier se tend lorsqu'elle s'approche du Sparrow, son aura colérique de plus en plus forte, maintenant.

— Tu déconnes, Gabriella, me souffle la voix de Diego à côté de moi, comme pour m'achever.

Oui, je déconnes, et en beauté même. Parce que je suis amoureuse, et que ça me terrifie.

Je ne suis pas faites pour l'amour.

— Je le sais, je répond simplement.

— Alors tu l'aimes, c'est ça ?

Je hoche la tête, incapable de formuler les mots tant ma gorge se serre. J'ai l'impression de le trahir, d'être contre mes frères et ma sœur, et ça me déchire, putain. Mais c'est plus fort que moi, il est plus fort que moi.

— Putain de merde, soupire-t-il, plus pour lui que pour moi, dans une douleur que je peine à comprendre.

Mon corps se tend et mon cœur se serre lorsque Allison se place devant l'homme qui me met dans de tels états, prête à tout pour obtenir ce qu'elle souhaite. Près d'eux, le corps de Sloane tremble si fort qu'elle semble à deux doigts de se briser, et je ne peux qu'être davantage amoureuse devant la dévotion d'Ange pour sa sœur, prêt à subir l'interrogatoire du ma sœur pour sauver la sienne.

— Allison, fais pas ça, je la supplie.

— C'est bon, me rassure-t-il. Fais ton putain de tour, si ça peut te rassurer.

— J'ai entendu dire que tu allais dire la vérité.

Ses yeux se teintent de blanc, signalant la réussite de ce foutu tour, alors qu'il serre les dents, comme pour retenir sa colère. Je suis si tendue que j'en souffre et, lorsque la main de Diego se pose doucement dans le creux de mon rein, comme pour me soulager, je me permets une respiration douloureuse. Parce que, quoi qu'on en dise et quoi qu'on fasse, ça a toujours été Diego, le remède de ma douleur.

— Où est la mallette ? Demande-t-elle avec férocité.

— J'en sais rien, répond-t-il rapidement, les sourcils froncés et la mâchoire contractée.

— On l'a laissé chez vous et c'est notre seul moyen de nous sortir de là, s'énerve-t-elle. Je te demande où elle est ! Où est la mallette ?

Elle s'approche davantage, criant ses paroles, et mes yeux s'écarquillent lorsque du sang s'échappe de la narine du noiraud. Je réagis rapidement, sans même laisser à Diego l'opportunité de me retenir, et frappe mon poing si fort contre sa mâchoire que les os de cette dernière frémisse violemment sous mon coup. Elle recule de quelques pas, passant sa main sur sa lèvre fendue, alors que mes mains tremblent tant ma rage me brûle. Contre le mur, j'entends la respiration haletante du Sparrow, et ma rage ne fait que grossir davantage.

— Gaby !

— Il t'a dit qu'il ne savait pas où elle était, tu as eu ce que tu voulais alors arrête ! Putain, Allison, il va falloir t'y faire : Claire n'est plus là !

Son poing vole si vite que je n'ai pas le temps d'esquiver. J'écarquille les yeux, surprise, et recule de quelques pas, crachant contre le sol un molar ensanglanté.

— FERME TA GUEULE, PUTAIN !

— Ange ! Entends-je Sloane crier alors qu'elle fonce vers lui.

— Ça suffit, Allison ! S'écrie à son tour Luther.

— Va falloir nous dire que quel côté vous êtes, putain, crache à son tour Diego.

Mes yeux parcourt ceux de Diego, écarquillés par la surprise, alors que j'essuie violemment le filet de sang contre ma mâchoire.

— Je pensais que tu nous aurais mieux compris, au vu du fait que tu aimes Lila comme un dingue, toi aussi. Mais t'es visiblement toujours aussi con !

Les yeux de mon frère s'écarquillent, comme s'il venait de se prendre une gifle, et il avance d'un pas vers moi, la mâchoire serrée.

— C'est qui que tu traites de con ?

— Ça suffit, je veux plus vous voir ! Hurle Allison avec colère, Vous avez intérêt à bien les surveiller, vos putains de Sparrow, ou je jure que je vous ferez moi-même choisir un camp.

Je serre les dents et attrape la main d'Ange, mes doigts tremblants violemment contre sa poigne alors que je l'entends encore haleter. Il lèche le sang coulant jusque ses lèvres et serre ma main, comme pour me détendre un tant soit peu. Mais c'est impossible.

La guerre est lancée.