— À plus, beauté !
Je roule des yeux, non sans ce maudit sourire aux lèvres, et balance ma main dans l'air pour l'envoyer boulet. Lorsque son corps disparaît complètement, j'attends quelques secondes d'être certaine qu'il soit parti avant de m'adosser à l'embrasure de ma porte, fixant Luther d'un regard sévère.
— On est d'accord que ce que tu viens de voir reste entre nous, hm ?
Il entrouvre la bouche, ses yeux allant du couloir à moi, et lorsqu'il sourit, je fronce les sourcils encore plus fort.
— Oh, oui, bien sûr. Ange et toi c'est... Inattendu, je dirais !
— Je suis plutôt d'accord avec toi, je grogne.
Je ne suis pas de celle qui aime les histoires d'amour heureuses, avec le prince charmant et tout le tralala. Moi, j'aime les orgies, le sexe et l'éclate.
— C'est super, s'enthousiaste-t-il tout seul, on va pouvoir se faire des rendez-vous à quatre : moi et Sloane, et toi et Ange !
J'observe son visage quelques secondes, recherchant un trait d'humour, et manque de vomir en remarquant qu'il est bel et bien sérieux. Je roule des yeux, quittant ma chambre en resserrant mon drap contre moi, et secoue la tête en me dirigeant vers les douches.
— Tu peux rêver, mon gros.
— Oh, allez Gabriella, ça pourrait être sympa !
Mon frère est littéralement un abruti. Mais, à choisir, j'aime le voir ainsi, enfantin et innocent, que celui qu'il était à la mort de papa et durant notre enfance. Luther a toujours été désireux de bien faire. Il a sacrifié son enfance aux plaisirs de notre paternel et quatre ans de sa vie à ses caprices. Il était devenu un adulte froid, rigide et incapable d'éprouver quoique ce soit : en somme, il devenait lui. Alors, à choisir, j'aime mille fois ce Luther-ci, transi d'amour et doux comme un agneau, au point même de m'en faire rejeter mon déjeuner.
Une fois douchée, habillée et maquillée, je rejoins Luther dans le hall de l'hôtel, ne trouvant personne d'autre avec qui traînasser avant d'aborder le sujet de nos mères décédées. Je le sais bien, si je reste trop seule, plongée dans un silence terrifiant, mes pensées prendront le dessus et je souhaiterais les faire taire. Le truc, c'est que je ne sais les faire taire qu'avec une bonne bouteille de rhum. Et je ne veux plus retomber là dedans, plus jamais.
Mon flacon de vernis en main, j'entreprends de vernir mes ongles à la perfection, écoutant Luther chanter ses chansons débiles à l'eau de rose. Cet idiot s'est mit en tête de faire une mixtape pour sa bien-aimée et après ce qu'il a pu entrevoir ce matin, je n'ai d'autre choix que de l'accompagner. Je ne sais pas où se trouve Klaus et Diego est obnubilé par son désir de détruire les Sparrow. En somme, il est mon seul espoir, dans cette famille.
— Qu'est-ce qu'il fout ? Me souffle alors la voix de Diego.
Posté derrière moi, ramassant plusieurs bouteilles, il fixe notre frère dans une grimace dégoûtée qui m'arrache un gloussement. Je hausse les épaules, peignant mon dernier ongle en noir, et lui pointe du doigt les cassettes.
— Il devient fou.
Alors le regard de Luther se pose sur nous et son sourire s'estompe, comme un enfant prit sur le fait. Il lance alors un regard à sa caisse, l'air dubitatif, et je referme mon flacon de vernis nonchalamment.
— C'est quoi, ces bouteilles ? Demande enfin Luther.
— Des cocktails Molotov, lui répond-t-il. C'est quoi cette musique ?
YOU ARE READING
Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 34
Start from the beginning
