— Tu ressembles à deux gouttes d'eau à ta mère, Gaby, me souffle Klaus, la détresse dans sa voix.

Lui ressembler n'est pas le bon mot : je suis le portrait craché de cette femme, allant même jusque mes grains de beautés sur la joue. 

— N'importe quoi, s'emporte Diego, le regard accroché au dossier. Si on est pas nés, comment on existe ?

— Tout juste.

— Qu'est-ce que t'es en train de dire, là ? Panique Viktor.

— Je suis en train de dire que quand on a sauté ici, on a crée un paradoxe temporel. Et pas n'importe quel paradoxe, c'est du paradoxe du grand-père dont je vous parle, là.

Ses yeux écarquillés et sa voix pressée ne rassure en rien mes nerfs crispés. Si je n'ai aucune idée de ce qu'est ce paradoxe, il n'est pas compliqué à comprendre que l'on est dans la vraie merde, cette fois encore.

Bordel, c'est comme si notre existence tout entière était le problème.

— C'est quoi, ce truc putain ? Je m'énerve immédiatement, les nerfs à vif.

Les sourcils froncés, la mine chiffonnée par ce que je prends comme de l'inquiétude, Cinq nous explique alors ce qu'est que ce paradoxe. En gros, nous sommes arrivés dans un monde où nous n'avons pas à être, et l'univers à du mal à l'avaler. 

Un soupir m'échappe alors que je m'allume une cigarette, cherchant à faire taire l'envie oppressante de me farcir tout l'alcool du bar, ce qui ne m'aide pas lorsque Allison ne s'en gêne pas. Diego et Cinq s'avance près d'un billard, débutant une partie servant sans doute à apaiser nos nerfs, et je m'assois sur celui-ci tandis que Stan s'amuse à faire tournoyer la queue du billard autour de lui, comme une arme.

— Je comprends rien du tout, se plaint Diego.

— Comme d'habitude, crache Allison avec médisance.

— Bah, nos mères se sont fait descendre, ce qui veut dire qu'on devrait pas exister, explique Viktor. Pourtant, c'est le cas. 

— Du coup, je poursuis en faisant apparaître une queue de billard à mon tour, jouant ma partie, l'univers a dû mal à le digérer, d'où le problème.

— C'est même très problématique, appuie Cinq de son naturel optimisme. 

— Stanley ! L'engueule violemment Diego, C'est vraiment pas le moment de faire du karaté, tu m'entends ?

— Ouais, bah maman m'a dit qu'il faut que je m'entraînes !

— Ouais, bah elle a pas tord... T'es vraiment naze.

— Je t'ai sauvé, pauvre tache !

— Bordel, je peux pas vous laisser deux minutes tout seuls, je glousse, moqueuse.

— C'est bon, on a comprit, s'énerve Allison. Cinq, cette histoire de paradoxe, qu'est-ce que ça implique ?

— C'est dur à dire. Jusqu'ici tout n'était que théorie, mais on dirait que certaines choses disparaissent.

— C'est-à-dire ? Je m'enquis immédiatement.

— Quel genre ? Demande à son tour Viktor.

— Pour l'instant des homards.

— Ouais, et une chiée de vaches aussi, apparemment ! S'écrie Klaus en se redressant. 

Le dossier serré entre ses mains, je ressens immédiatement la douleur qu'il semble ressentir. Les sourcils froncés, je relâche ma queue de billard vient m'asseoir à côté de lui. Sa tête vient automatiquement s'étaler contre mon épaule, et le soupir de Cinq me parvient alors.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now