— C'est qui Viktor ?

Alors, les mains dans les poches, gigotant comme une gamine morte de trouille, elle relève la tête vers chacun de nous, comme pour nous affronter.

— C'est moi. Ça a toujours été moi.

J'écarquille les yeux, surprise, et l'observe sans un mot, cherchant à avaler ses propos. Il est vrai que j'ai toujours connu une sœur mal dans sa peau et malheureuse et, en y réfléchissant bien, le fait qu'elle soit née dans le mauvais corps n'a rien de surprenant. Si Vanya se sent mieux en tant que Viktor, alors soit : me voilà avec un sixième frère. Tant qu'elle - ou plutôt il - est heureux, alors je m'en fiche comme de mon premier string.

— Ça pose un problème à quelqu'un ? Demande-t-il d'une voix stressée.

— Non, j'ai pas de problème avec ça.

— Ça me va aussi, rajoute Klaus dans un sourire apaisant. Cool.

— Tant que tu es heureux, on s'en branle, je lance en lui offrant un clin d'œil.

Il nous sourit, ses yeux pétillants d'une manière que je n'ai jamais vu auparavant, et rien que cela me suffit amplement. Je ne veux qu'une chose : qu'il soit heureux, comme chacun de mes frères et sœurs.

— Je suis content pour toi, Viktor, se mêle la voix de Cinq. Mais aux dernières nouvelles, tu n'es pas le porte-parole de la famille.

— C'est clair, et s'ils t'avaient attaqué ? 

— Je sais, mais ça va aller. Marcus comprend parfaitement, nous rassure-t-il en venant s'asseoir à côté de moi. Il est vraiment comme nous, il a pas envie d'une guerre.

— Mais attends de quoi tu parles ? S'énerve tout de suite Diego, Il a essayé de nous buter, j'te signale.

— Lila aussi et pourtant t'as eu un enfant avec elle.

Je glousse, amusée, et frappe contre la main de mon frère, amusée par cette réplique parfaite pour agacer notre frère.

— C'est pas pareil ! S'énerve par ailleurs ce dernier.

— C'est même pire.

— Oh, toi, ta gueule !

— Ecoutez, nous coupe Viktor, on a passé un marché. Il a accepté de nous rendre la mallette de Cinq pour qu'on puisse sortir de cette ligne temporelle. On doit se retrouver tout à l'heure pour qu'il nous la remette.

— Oh, Dieu merci !

— Ouais, c'est une erreur de débutant. Il veut te piéger.

— Cesse de te plaindre, je chambre Diego en frappant mon coude contre sa côte.

— Oh, vraiment ? Rétorque Viktor avec nonchalance.

— Oui ! Mais on peut retourner ça contre eux. Et ensuite on leur déboîte leurs putains de gueules !

Je roule des yeux, à la fois amusée et agacée par sa manière de toujours chercher la guerre, et termine du traite mon café désormais froid. Viktor roule des yeux à son tour, poussant un long soupir d'exaspération, et j'enfouis mon visage contre ma tasse pour camoufler le rictus qui m'échappe.

— Oh, pitié, Diego, arrête ! Je t'assure que ça nous aiderait vachement si tu ne faisais rien, aujourd'hui.

— Oui, surtout depuis que tu as un môme, j'appuie. 

— C'est clair ! Tu te dois de devenir un père pour ta progéniture !

—  La ferme, vous deux ! Putain, je vais vous buter !

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now