Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 32

— Dis-moi, Gaby, tu n'as jamais voulu rencontrer ta vraie mère ? Savoir qui tu aurais été sans ce vieux con ?

Honnêtement ? Absolument pas. Petite, j'en voulais énormément à mes vrais parents de m'avoir donné en pâture à cette ordure de Hargreeves puis, en grandissant, je n'ai tout simplement pas souhaité avoir une autre maman que Grace. 

Rencontrer ma mère... Non, je ne l'ai jamais souhaité. Davantage encore lorsque hier à peine, Cinq nous a défendu de nous approcher de nos doubles.

— S'il te plaît, Gabriella, accompagne-moi voir ma maman !

Je mordille ma lèvre, à deux doigts de craquer devant ses yeux de chiots battus, et secoue la tête dans un soupir.

— C'est pas une bonne idée, mec... Et si tu rencontrais ton autre toi ?

— Alors je lui ferais la bise, pas de quoi stresser ! Alleeezzz !

Lorsqu'il joint ses deux mains devant lui comme un supplice, le 'oui' est déjà au bord de mes lèvres. Mais, soudain, comme un signe du destin, la silhouette de Diego nous apparaît alors, tenant virulement un gamin par le bras.

— Ah, super, vous êtes là. Descendez, faut qu'on cause.

— C'est qui, ce gamin ? Le questionne Klaus en cachant son papier.

Le teint pale, la respiration courte, Diego vient me jeter un regard que j'interprète comme un "pitié, sors-moi de ce merdier !"

— Mon fils. Apparemment. Lila vient de me le déposer.

— Pardon ? C'est le gosse que t'as eu avec Lila ? S'exclame numéro Quatre.

— Oh, sympa la nuisette, meuf ! Crie ce gamin en ma direction.

Rapidement, aussi vif qu'il l'a toujours été, Diego abat sa main contre l'arrière de sa nuque, le grondant sévèrement sur sa manière de parler à sa "tante", et il me faut cligner des yeux quatre fois d'affilé avant de retrouver l'usage de la parole. 

— Attends, quoi ? Je cris, surprise, Lila est ici ?

— Était. Elle est partie en me déposant ce petit cadeau... J'ai pas la vibre paternel, moi, tu pourrais pas m'aider ?

Comme si je l'avais, moi.

J'ai toujours souhaité avoir des enfants, un beau jour. Mais j'ai très vite compris que je serais une mère décevante et vraiment pourrie. J'aime faire la fête, boire, et je n'ai aucun instinct de protection vis-à-vis des gosses. Je gâche aisément ma vie, je ruinerais aussi celle de ma progéniture.

Être maman, ce n'est pas fait pour moi.

Un soupir m'échappe tandis que je me lève malgré tout, déposant un baiser contre la joue mal rasée de Klaus. Ma bouche près de son oreille, j'en profite ainsi pour lui murmurer ma réponse, loin des oreilles de mon autre frère.

— Je ne pourrais pas t'accompagner, Klaus. Pas depuis que Diego a la garde d'un gosse : on risque de le retrouver noyé dans les bains publics, sinon. Mais si tu souhaites la rencontrer... Je serais de ton côté.

— Merci, Gaby...

Je lui souris, marquant mon soutien inébranlable, et m'avance jusque mon frère et son présumé fils.

— Je vais me laver, je vous rejoins. Ne l'égorge pas.

— Bordel, tu sais pas combien j'en rêve...

Une fois douchée et correctement vêtue, je rejoins Diego et Klaus à l'une des tables de l'hôtel. La mine déconfite de mon frère m'arrache un gloussement, et j'attrape une tasse de café au vol en venant m'asseoir à côté d'eux.