Dans un roulement d'yeux, Klaus allonge son bras autour de mes épaules, et je soupire bruyamment, fatiguée par tout ces "couac" que l'on enchaîne depuis plus d'un an pour ma part.
Je fronce les sourcils, attendant que Cinq se décide enfin à nous parler de ce nouveau problème, alors que ce dernier déballe tout gaiement des baguettes pour s'inviter à notre repas.
— Bon, t'accouches boomer ? S'énerve Diego en crachant une pellicule de nourriture prémâchée.
— Oh, beurk, je grince.
— Oh, la ferme !
— Ça va, Diego, commence enfin Cinq, visiblement satisfait d'avoir une nouvelle fois énervé notre frère. Voilà le délire : papa ne nous a pas adoptés petits, mais ça n'empêche pas qu'on ait existé.
J'écarquille les yeux, surprise par cette information pourtant plus que logique.
— Ooh, bougonne Klaus dans une moue défaitiste.
— On a grandi ailleurs, dans une famille différente, c'est tout.
— Et donc ?
— Donc, où est-ce qu'on est de nos jours ?
— Papa nous a adopté aux quatre coins du globe, j'énonce, les sourcils froncés. On pourrait être n'importe où.
— Certes, mais il y a aussi de grandes chances que chacun d'entre nous ait une autre-version de lui-même qui se balade dans le coin, à vivre une vie totalement différente.
— Han ! S'exclame Luther en sautillant sur sa chaise, C'est nos doppelgänger !
— Nos quoi ? Je demande dans une grimace perplexe.
— Nos doubles, en gros, me répond Klaus en roulant des yeux, mais c'est pas un mot, ça.
— Si, si ! Au Texas, on a parlé de nos sosies ! Il faut que tu leur explique la psychose de la paranoïa, Cinq !
— Oh là, là, le coupe Diego, attends deux secondes... Je croyais qu'il y avait aucun problème.
— Oui, bon c'est vrai que techniquement...
— Aïe, aïe, quand on commence une phrase par "techniquement", c'est jamais bon signe...
Je souris, lançant un regard amusé à Klaus après avoir volontairement utilisé des mots qu'il avait lui-même employé à Dallas. Il souffle du nez, visiblement amusé par mon appropriation de ses termes, alors que Cinq poursuit son charabia dont je ne comprends pas la moitié.
— Techniquement, si on reste trop longtemps avec son sosie, on devient cinglé. Donc si jamais vous croisez le vôtre, on...
— On le tue, le coupe Diego.
— On se le tape, lance Klaus d'une même voix.
Un rire nasal m'échappe devant ces deux options complètement différentes mais qui leur corresponds si bien.
— Évitez-le, termine Cinq dans une œillade interloqué.
— C'est quoi votre problème, sérieux ? S'étonne Luther en les regardant à tour de rôle.
— Oh, s'te plaît, tu grimperais pas le mont Luther peut-être ?
Le regard de mon frère se tourne alors vers moi, cherchant du soutien, et je hausse les épaules, avalant une nouvelle bouchée de mon repas.
— Perso, je suis sûre que ça serait le pied de se taper une autre Gaby.
— Oh, pitié...
— Euh, attends, lâche Diego en fermant les yeux, comme pour échapper à une image imprimée dans sa rétine, comment on fait pour s'assurer de ne pas croiser notre double dans ce monde exactement ?
— Facile, claque Cinq avec supériorité, on incarne la diversité des super héros puisque, comme l'a dit Gaby, papa nous a ramené des quatre coins de la Terre. Sauf ici, à l'évidence. Si ça se trouve, ils sont dans un autre fuseau horaire.
— C'est pas faux.
— Ouais.
— C'est pas comme si je l'avais déjà dis, je bougonne.
— Tu me passes le moo shu, réclame Cinq sans la moindre formule de politesse.
— J'ai des doutes, quand même, ajoute Klaus en lui tendant ces derniers. C'est pas un peu abusé, le fait que papa nous ait pas adopté et que ça n'ait rien changé du tout ? Moi, j'suis vexé.
— Attendez, grogne Diego en s'empiffrant davantage, je reviens.
— J'ai jamais dis ça, Klaus, continue Cinq sans l'écouter.
Je hoche la tête, balançant ma main dans un vague salut, alors que celui-ci s'échappe de notre table comme s'il avait le feu au cul. Mon attention se reporte sur Cinq, pour lequel nous n'avons visiblement pas du tout la même définition du mot "couac".
— On fait comment pour savoir ce qui a changé ? Je demande, les sourcils froncés.
— Ne nous embêtons pas sur ces détails, balaye mon frère de la main. Tout ce qui compte, c'est qu'on a réussi. On a sauvé le monde, on a arrêté l'apocalypse et on est rentrés à la maison sains et saufs en temps et en heure. Peu importe ce que papa a changé ou même le monde dans lequel on est tombés. On est capable de le gérer. On a gagné.
Je hoche la tête dans une moue approbatrice. Cinq n'a pas tord, finalement. Nous sommes tous ensemble, loin d'un autre futur apocalyptique ou de quoi que ce soit dans ce style. Que la 'Umbrella Academy' n'ait jamais existé ou que papa ne nous ait pas adoptés ne change rien. Nous sommes enfin tranquille, et c'est tout ce qui compte.
— On a gagné ?
— Ouais !
— Allez, ça se fête !
Je me lève d'un bond et tire sur le bras de Luther, le forçant à se joindre à Klaus et moi pour notre petite fête de la tranquillité.
— Allez, viens boire un verre avec nous pour fêter ça !
— Toi aussi, Cinco, lui lance Klaus en enroulant son bras autour de son cou, allez !
— Pourquoi pas ?
— Je ne serais pas contre une deuxième marguarita.
Un sourire étirant mes lèvres, j'avance devant mes frères pour rejoindre ce bar aux allures délicieuses et envoûtantes, prête à déguster cette victoire avec eux.
La fin du monde est loin derrière nous, désormais, alors il s'agit bien de là de la meilleure des occasion pour faire une petite pause sur mon arrêt d'alcool.
— À la nôtre ! Trinquons-nous après avoir reçu nos commandes.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 31
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