— Ah, Chet ! Mon frère ! Ça me fait tellement plaisir de te voir. Je voudrais la même suite que d'habitude, por favor

— C'est la première fois de ma vie que je vous vois.

— J'vous l'avais dis, discrétion assurée.

— Arrêtez de faire peur à mon chient, crache le dénommé Chet en direction de Luther et Diego.

Amusée, j'étouffe un rire contre mon poing. Ces deux idiots se renfrognent, comme deux gamins prit la main dans le sac, et se redressent immédiatement. 

— Il nous faudrait des chambres, demande poliment Vanya.

— Superbe. Puis-je savoir comment vous comptez régler ?

Suivant ces mots, Chet place une pancarte face à nous, informant qu'il nous faut payer dès maintenant. Mon regard glisse alors sur Klaus, grimaçant, celui-ci n'ayant visiblement pas prévu de payer. 

— Bon, tout le monde vide ses poches, nous ordonne Luther.

Mes mains s'enfoncent à l'intérieur de chacune de mes poches, sans rien y trouver.

— Moi j'ai...

— Des capotes, s'offusque Luther devant ce que sort Klaus.

Voyant Diego sortir l'un de ses couteaux, je pousse un long soupir et repousse sa main violemment. Un soupir m'échappe devant l'inévitable : aucun de ces idiots n'a de quoi payer ne serais-ce qu'une paillasse où coucher.

Ma main se porte alors à mon cou, y détachant le magnifique Vivienne Westwood qui le décore. Une magnifique pièce des années soixante, n'existant plus de nos jours, que j'ai pris plaisir à recréer à l'identique. 

— Que pouvons-nous avoir pour ceci ?

Les sourcils froncés, Chet attrape mon bijoux avec douceur et l'analyse minutieusement à l'aide d'une minuscule loupe. Il le repose enfin, son regard s'accrochant au mien, et je souris d'un air innocent. Pour sûr, ce type doit me prendre pour une voleuse, et je ne peux que le comprendre.

S'approchant alors de ces diverses clés, il nous tend deux trousseaux.

—  Deux chambres. Mazel tov.

— Seulement deux ? Klaus, tu me dois un collier !

— Oh, arrête un peu. Tu ne l'as même pas acheté, ce collier.

Je souris, amusée par sa remarque, et hausse les épaules d'un air nonchalant.

— Bon, lance Allison en attrapant l'une des clés, j'espère que ça ne vous dérange pas d'être serrés.

— Rendez-vous au bar d'ici deux heures pour parler stratégie, nous réclame Cinq.

— Moi, j'en ai déjà une, clame Diego en passant devant moi. On attaque les Sparrow, on récupère notre baraque et on tabasse notre père jusqu'à ce qu'ils disent qu'on est les meilleurs et qu'il nous aiment plus ! Boum !

Ma migraine s'intensifie alors qu'il élève davantage la voix. Je souris, amusée par son plan, et tape gentiment ma main contre son épaule.

— J'adore la fin de ton plan, mais laisse-moi prendre une douche, d'accord ?

— Oh, Gaby, défoncer le vieux n'attend pas ! Je nous fais gagner du temps, là.

— Relaaax, le chambre Klaus, d'accord ? T'en fais pas, d'accord ? Ces gros enfoirés risquent pas de bouger tout de suite, j'suis sûr qu'ils sont aussi claqués que nous.

Lorsque j'atteins enfin ma chambre, je ne prends même pas la peine d'observer la décoration pourrie et de très mauvais goût. Trois lits nous attendent, dont l'un superposé, et je ne prends même pas la peine de choisir le mien. Ma migraine frappe si fort contre mes tempes que je me demande encore comment j'arrive à tenir debout. Je suis épuisée, et je n'ai visiblement plus de jus. 

— Je vais prendre une douche.

— D'accord, n'oublie pas de nous rejoindre au bar, me demande gentiment Vanya.

— Oui, ne t'inquiète pas. Et je prends le lit du haut !

— Si tu veux, soupire Allison d'un air colérique.

Sans même écouter ce ton suffisant et orageux qu'elle m'offre, je me faufile jusqu'aux douches communes. Par chance, je n'ai aucun problème avec ma nudité : être nue devant quelqu'un ne me fait rien, un corps reste un corps, et le mien n'a rien de plus qu'un autre. J'ai de la poitrine et des fesses, comme chaque femmes, et je ne vois pas en quoi je devrais être complexée.

Le seul atout pour être désirable et sexy, c'est la confiance en soi. Le reste, tout le monde s'en branle.

Une fois déshabillée, je m'enfonce dans l'eau bouillante d'un des bains, fermant mes paupières pour reposer ma migraine et reprendre mes forces. Trop de choses tournent en moi, je ne comprends plus rien. J'ai toujours cru que ma fratrie et moi étions les seuls dotés de... Particularité. Mais, d'abord Lila, maintenant les Sparrow...

Bordel, c'est un sacré merdier dans lequel nous nous trouvons, cette fois encore...


Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now