— Oh, sainte Marie, mère de Dieu, je sais !
Je roule des yeux, amusée par cette nouvelle manière saugrenue qu'il a de parler. Devenir le gourou d'une secte sexuelle peut modifier certaines de nos habitudes, et je n'ai aucun mal à croire que chacun de ses fidèles parlaient ainsi.
Nous suivions alors Klaus jusque notre nouvelle petite cachette : l'hôtel Obsidian. Perdu dans un coin peu fréquentable, l'hôtel me semble pourtant digne d'obtenir au minimum 4 étoiles. La décoration chic et le buffet à volonté me donne tout simplement l'eau à la bouche. Je fronce les sourcils, dépoussiérant ma jupe vulgairement, alors que je sors la première de ce fichu tourniquet dans lequel nous nous sommes une nouvelle fois chamaillés, chacun de nous souhaitant passer le premier.
— Y'a deux entrées, pour info, crache Cinq en sortant à son tour.
— Tu n'avais qu'à la prendre, toi, je me moque.
— Oh, Hotel Obsidian ! S'écrie Klaus dans un gloussement, Tu m'as manqué espèce de vielle salope ! Imprégnez-vous d'elle ! Accueillez-là dans votre petit cœur.
— Hm, ce n'est pas dégueu, j'admets dans un sourire.
L'air offusqué, mon frère se tourne alors vers moi, ouvrant grand ses bras comme pour montrer la superficie du bâtiment. Je roule des yeux, feignant l'agacement.
— Ce n'est pas juste "pas dégueu", Gaby ! C'est une véritable merveille ! Vous savez, pendant son âge d'or, elle a tout de même abrité des dirigeants mondiaux. Roosevelt, Gandhi, Staline, Gorbatchev, Castro...
D'une oreille distraite, je l'écoute nous énumérer chacune des personnalités ayant pu franchir ce lieu. Mon regard se balade des murs tapissés jusqu'aux visages plus que coupables des personnes présentes, et je fronce les sourcils. Visiblement, il s'agit bien là de la planque parfaite.
Dans un regard furieux, Allison s'en va de son côté, probablement cherchant à passer un coup de fil à sa fille. Je la suis du regard, perplexe. Ray doit beaucoup lui manquer, presque autant que Claire, et je peux comprendre qu'elle soit à cran, aussi ne dis-je rien sur son comportement.
— Où tu vas comme ça ? Lui demande Klaus.
— Passer un coup de fil.
— Aujourd'hui, elle n'est plus qu'un hôtel sordide, reprend Klaus à notre plus grand malheur, une vulgaire salle des fêtes où viennent les âmes désireuses de ne pas êtres jugées selon les règles et normes de la société.
— En gros, c'est la planque idéale, le coupe Luther.
— C'est ça ! Elle est parfaite ! Et ce qui est vraiment chouette, c'est qu'elle veillera sur nous sans que personne nous demande rien de tout le séjour ! C'est cool, hein ?
Je hoche la tête, à peine réceptive à ses paroles. Ma migraine semble s'empirer à chaque pas que je fais et mes pensées bruyantes n'arrangent rien à tout cela. J'ai envie de boire un baril entier de n'importe quel alcool mais, je le sais, dès l'instant où je boirais en me sentant mal, je replongerais.
Il y a une forte différence entre boire un verre le sourire aux lèvres et le boire les larmes aux yeux. Ma barrière se forme ici.
— Vous venez ? Nous presse-t-il d'un air joyeux.
Je souris, sa bonne humeur m'étant toujours aussi contagieuse, et avance la première sur ses pas, rejoignant l'accueil de l'hôtel.
— Il est hyper chelou cet endroit, grommelle Vanya en ma direction.
— Parfait pour nous, donc.
D'un air sérieux, Klaus donne un petit coup sur la sonnette, prévenant de notre présence. Mon regard s'attarde alors sur le petit chien installé sur son couffin, celui-ci nous observant d'un air presque effrayé. J'en retiens à peine mon sourire. Bon sang, même les chiens se mettent à nous juger !
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 30
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