— Je sais pas. C'est la première fois de ma vie que je me fais massacrer le cul comme ça. Quelqu'un va me dire...

Il lève alors ses mains, faisant mine de tenir quelque chose, et je fronce les sourcils devant cela.

— Tenez, monsieur. Ce qui reste de votre cul.

J'arque un sourcil sur le sommet de ma tête, perplexe devant ce discours plus qu'étrange, alors que Allison tourne son regard vers le nôtre, visiblement aussi perplexe que moi. 

— OK. Je crois que Luther a un souci. 

— J'ai combien de doigts, là ? Lui demande Klaus en lui montrant ces derniers.

— Merde, les gars. Vanya !

J'écarquille les yeux, tournant mon regard vers chacun de mes frères, sans pour autant y voir ma sœur. Soudain, comme pour me rassurer, cette dernière arrive vers nous dans un grognement de douleur.

— Ça va, tout le monde est vivant.

— Et toi, ça va ? Je m'enquis.

Elle hoche la tête, me rassurant immédiatement, et vient s'asseoir à côté de moi dans un gémissement de douleur. Sa tête vient se caller sur mon épaule, comme pour se reposer, et je la laisse faire sans aucune opposition.

— Ben l'est aussi, apparemment, lance alors Klaus.  

— Ouais, et en plus c'est un connard, crache Allison.

— C'est tous des connards, grince Diego.

— Des connards qui savent se battre, le corrige Luther.

— Bon, s'énerve immédiatement Cinq, le prochain qui dit "connard" reçoit mon poing dans la gorge.

— Connard, je chantonne rien que pour l'énerver.

— Connard, me suivent les autres.

Je souris, amusée, tandis que Cinq roule des yeux avec effarement. 

— Papa vous a expliqué pourquoi il dit que c'est ses gosses ? Demande alors Diego avec agacement.

— Ouais, à moi, ricane Klaus en soulevant sa main, il me l'a expliqué. Vous êtes prêts ? On l'a tellement répugné quand on lui a rendu visite au Texas qu'il a adopté des enfants radicalement différents de nous, juste pour pas nous avoir dans les pattes.

J'écarquille les yeux, effarée, et laisse échapper un rire jaune. Cet enfoiré ne changera décidément jamais.

— Papa à son paroxysme, soupire Diego, faisant écho à mes pensées.

— C'est clair.

— Donc il ne voulait plus de nous ? Questionne Vanya, la voix douloureuse.

— Parce qu'il a déjà voulu de nous ? Lance Allison avec perfidie. 

— J'vous l'avais dis qu'on aurait pas dû lui demander un coup de main en 63, s'énerve Luther.

Je hausse les épaules, assez d'accord avec lui, tout en mimant de nettoyer mes ongles abîmés par les combats que j'ai enchaîné.

— Surtout qu'il nous a servi à rien, le vieux.

— Je crois que vous oubliez le plus important, là, nous coupe Cinq avec sérieux. Si papa ne nous a pas adoptés, il a changé le cours de l'Histoire. Qui sait ce qui a pu changer entre temps.

Je fronce les sourcils, avalant difficilement cette vérité. Cinq a raison. Ici, la 'Umbrella Academy' n'existe pas, et sûrement beaucoup d'autres choses encore. On nage dans l'inconnu. Encore.

— Tu devrais pas le savoir, toi ? 

— Désolé, Allison, mais ça me prendra un peu plus d'une vingtaine de minutes et un traumatisme crânien pour comprendre ce qui se passe, si ça te convient bien sûr.

— Non, c'est tout le contraire, tranche-t-elle vivement.

— Ecoutez, c'est pas grave, clame alors Vanya. On a toujours la mallette de la 'Commission'. Dans le pire des cas, on remonte le temps et on rattrape ce détail.

Je hoche la tête, acquiesçant son idée, alors que Klaus claque des doigts dans une moue approbatrice.

— Voilà !

— Bon, grommelle Cinq comme le vieux qu'il est réellement tout en se levant. J'ai deux problèmes avec ce que tu viens de dire. Premièrement...

— Et allez, bah voyons ! Se plaint Klaus.

Je roule des yeux, poussant un long et bruyamment grognement, avant d'exploser mon dos contre le dossier du banc sur lequel je suis assise.

— Putain, Cinq, on t'a jamais dis que tu étais soûlant.

Son regard colérique coule vers Klaus tout en passant par moi alors qu'il hausse le ton, irrité.

— Le voyage dans le temps, c'est pas si simple que ça.

Je lève les yeux au ciel, fatiguée par ce discours qu'il a toujours, alors que Diego bougonne de son air colérique à la fois si craquant et si énervant qui lui appartient bien.

— Ça va, on a comprit que ton taf était dur. Viens-en au fait !

— Et deuxièmement... Il se trouve que j'ai plus la mallette.

J'ouvre la bouche à m'en décrocher la mâchoire alors qu'il nous annonce cela. Je me lève d'un bond, furibonde, et m'avance précipitamment vers lui.

— Putain, tu te fous de notre gueule, là !

— Ouah, ouah, ouah, tente de m'apaiser Klaus. Tout doux, le loup !

— Elle est où cette putain de mallette ? S'énerve à son tour Allison.

— Aux dernières nouvelles, elle était à l'académie, nous explique-t-il.

— Bah voyons, je m'exclame avec colère.

— Et tu ne peux pas la matérialiser ? Me demande Allison avec espoir.

Je fronce les sourcils, tournant mon regard vers le sien, et secoue la tête de gauche à droite.

— Je ne connais rien de sa composition. Dans le meilleur des cas, je ne pourrais créer qu'une mallette random.

Nous sommes maudits, ce n'est pas possible autrement. C'est à croire que l'histoire ne nous a pas dans ces petits papiers ! 

Nous échappons à deux apocalypses et, lorsque nous pouvons enfin rentrer à la maison, notre saloperie de père décide de ne pas nous adopter et, pour couronner le tout, Cinq perd cette fichue mallette. Le sort s'acharne, putain !

— Il me faut un verre, je grommelle en me massant les tempes.

— Voire une bouteille, me rejoint Klaus en se levant d'un bond.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now