Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 25

— C'était un accident, je me justifie. Et puis, toi aussi tu as tué des gens, tu as fais la guerre du Vietnam !

— C'est pas la même chose !

— Y'a que le nom qui change, je réfute dans un sourire.

Mais je peux comprendre sa surprise et, honnêtement, je la ressens aussi. En fait, je ne suis même pas choquée ou effrayée du fait d'avoir tué quelqu'un, et cela me fait peur. Ce n'était pas volontaire, et John m'aurait tué si je n'avais rien fait mais... Je ne regrette pas mon acte, je m'en fiche tout simplement. Et c'est ce qui me fait peur.

Mes doigts tremblent alors que j'agrippe fermement mon volant. Je ferme les yeux quelques secondes, calmant mon esprit de mes pensées, et la musique grésillante de l'auto radio me parvient enfin. Je rouvre les yeux, fixant les doigts de Klaus sur ce petit bouton, et son sourire termine d'apaiser mes pensées trop voraces.

— Allez, ma petite salope ! On fonce sauver Allison, youhouuu !

Je glousse malgré moi, amusée, et prend enfin la route, suivant les indications de mon frère concernant l'adresse de ma sœur. 

— Et toi, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Je demande enfin, Tu as fais un mauvais trip ?

— Mouais, on peut dire ça...

Soudain, l'air furieux, il tourne son regard vers l'arrière de la voiture, pointant du doigt un point invisible. Ses lèvres forment des mots que je tente de comprendre sans trop quitter la route des yeux, ce qui m'est impossible à faire.

— Interdit de me rentrer dedans ! Crie-t-il alors.

Je fronce les sourcils, perdue, et tourne mon corps vers l'arrière de la voiture.

— À qui tu...

— Attention !

Suivant son cri, Klaus rattrape le volant et dévie de justesse la voiture contre laquelle j'allais m'encastrer. J'écarquille les yeux, surprise, et reprend ma conduite en soupirant pour calmer mon rythme cardiaque devenu trop frénétique.

— Bon je... Je peux être honnête avec toi, Gaby ? Mais tu dis rien aux autres, hein ?

Je fronce les sourcils plus fort et hoche la tête silencieusement. La musique en fond n'apaise en rien la situation désormais tendue.

— Tu vois quand j'ai dis que Ben n'était plus là... Bah, j'ai menti.

Une grimace suit ses paroles alors qu'il lâche un sourire doux, comme pour apaiser la brûlure de ses mots. J'écarquille les yeux et, violemment, tire un gros coup de volant pour me garer à la va-vite sur le trottoir. J'écrase le frein, stoppant virulement le véhicule, et il pousse un hurlement de surprise. Je me tourne alors vers lui, les yeux si grands ouverts que cela me pique, et tire le frein à main avec colère.

— Tu QUOI ?

Il ricane, effrayé, et son regard se tourne une nouvelle fois vers l'arrière de la voiture.

— Oh, la ferme, toi.

Je me calme instantanément lorsque mon corps se tourne de lui-même vers l'arrière de la voiture, là où l'esprit de Ben se trouve sûrement.

— Ben est ici ? Je bredouille.

— Oui, et c'est cet enfoiré qui m'a possédé. C'est pas agréable, je te le garantis.

Mon regard ne quitte plus ce siège vide tandis que mon cœur accélère sa cadence brusquement. J'aimerais lui dire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Désolée pour ta mort violente et prématurée ? Tu me manques ? J'aurais dû t'aider ?