— Qu'est-ce qu'il s'est passé, ici ? Me demande-t-il en fixant l'inscription.
— Et qu'est-ce qu'il s'est passé de ton côté ? Je demande à mon tour, T'es couvert de sang.
Sans répondre à ma question, Cinq relève son regard vers la balustrade, où le corps de Elliott est recouvert d'un drap, et pousse un soupir. Il gravit les marches, m'ignorant délibérément, et je le suis dans un soupir colérique. Il soulève le drap, grimace devant le cadavre, et replace celui-ci sur son visage.
— Fais chier.
— Tu sais qui a fait ça ?
— Evidemment, lance-t-il sans plus de précision. Mouchoir.
Il tend sa main, sans même m'adresser un regard, et je laisse un sourire acide me traverser le visage. J'en matérialise un et le lui tend en accélérant le pas.
— Demandé si gentiment...
Dans un sourire crispé, mon frère attrape ledit mouchoir et commence à essuyer son visage. Les voix de Luther et Diego nous parviennent, et il tourne un regard effaré vers le mien.
— Qu'est-ce qu'ils foutent ?
— Ces idiots ont cherché le nom "Olga Foroga" dans l'annulaire et l'ont appelé.
— Non mais, putain...
— Euh... Excusez-moi, madame, entends-je la voix de Luther, je me demandais... Pardon ? Comment je m'appelle ?
Je ricane, amusée devant la douceur de Luther concernant celle qu'il pense être l'assassin de Luther, alors que Cinq s'affère à planquer l'espèce de valise qu'il se trimbale. Diego attrape le combiné violemment et prend alors la relève.
— Olga, t'as tué l'un des nôtres. Nous, c'est à toi qu'on va s'en prendre. Alors prépare-toi à mourir d'ici la tombée de la nuit, tu m'entends ?
— Hé ! Les coupe Cinq en retirant son veston, C'est "Öga för öga", bande de cons. Ça veut dire "œil pour œil" en suédois. Donc c'est les Suédois qui ont tué Elliott.
— Mauvais numéro, passez une bonne journée, chantonne alors Diego en raccrochant.
N'y tenant plus, je m'esclaffe devant leurs idioties. Mes deux frères s'échangent un regard honteux, et je ne peux rire que davantage.
— On l'aurait deviné.
— Ouais, tôt ou tard.
— Bordel, cette pauvre femme a dû faire une crise cardiaque, je ris plus fort. Faut pas s'étonner que vous n'avez pas votre bac, putain !
—Tu ne l'as pas non plus ! Gronde Luther;
Je ricane, balayant sa remarque d'un geste de la main. Aucun de nous n'avons été à l'école, papa favorisant toujours nos dons à notre bon développement, puis il nous a balancé dans le monde. Si maman et Pogo se sont chargés de notre culture et de notre éducation, nous n'avons jamais eu les connaissances académiques d'un enfant lambda.
Bon sang, je peux vous citer à l'envers chaque mots du Banquet de Platon, mais je suis incapable de résoudre une simple division.
— Oh, la ferme, me gronde Diego.
Rageur, il se tourne vers moi pour m'engueuler plus fort lorsque son regard croise celui de Cinq, couvert de sang. Il me le pointe du doigt, perplexe, et je hausse les épaules pour prouver que je n'en sais pas plus que lui. Luther le fixe à son tour, les sourcils si froncés que ses yeux disparaissent, et je croise les bras sous ma poitrine.
— T'as du sang partout, lui fait-il remarquer.
— Ouais, et pas qu'un peu.
Tout comme il l'a fait avec moi, Cinq les ignore et s'enfonce dans la salle de bain, probablement pour se débarbouiller.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 24
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