— Il est mort, annonce Diego sans préambule. Y'en a un de nous qui est mort.

— Oui, bla-bla-bla, lâche soudainement Klaus en se tournant vers un point invisible. Ça suffit, maintenant.

Je fronce les sourcils, me penchant vers ce point pour tenter d'y voir quelque chose, mais rien ne vient. Je hausse les épaules, ne cherchant pas plus loin, et m'amuse à faire tournoyer mon cocktail à l'aide de ma paille d'un air absent. Enfin, Klaus se retourne vers nous, levant ses mains dans un "pardon" approximatif, et papa reprend enfin la parole.

— Quand bien même, qu'est-ce qui m'aurait poussé à adopter huit enfants aussi malpolis et aigris ?

— C'est vous qui nous avez élevés ainsi, je claque dans un sourire amer.

Me fusillant du regard, le regard de Cinq passe de moi à celui de notre paternel, et je pouffe d'un rire dur.

— Nous avons des aptitudes spéciales.

— Spéciales ? Dans quel sens ?

— On a des super pouvoirs, claque Luther en lui offrant un regard empli de haine que je ne pensais jamais voir chez lui. C'est assez clair ?

— Vous pouvez dire que je suis vieux jeu, mais j'ai bien du mal à me passer de ces petites choses que l'on appelle des 'preuves'. Montrez-moi.

Je glousse, ébahie par sa manière de toujours nous prendre de haut, même tant d'années avant notre adoption. Ce type est un putain de phénomène !

— Tout le monde veut voir des pouvoirs, d'un seul coup, ricane Allison en sirotant sa boisson. 

— On est pas des animaux de foires, s'énerve Luther. On va pas faire rebondir des ballons sur notre nez, et on va pas non plus applaudir comme des otaries pour votre amusement.

Mais le coupant dans sa rage, Diego balance l'un de ses couteaux vivement, déviant la trajectoire de celui-ci pour qu'il passe près du visage de notre père avant de s'écraser contre l'un des murs du restaurant. Alors, les sourcils froncés, papa sort un stylo et commence à gribouiller sur l'un de ses carnets. Les sourcils froncés, nous nous y penchons, tentant d'apercevoir ce qu'il fait.

— Qu'est-ce que vous écrivez ? Demande alors Diego.

— Vous en êtes à zéro sur deux, mon petit, crache-t-il avec supériorité.

J'écarquille les yeux et, sentant la rage me gagner, je lève mes doigts vers ce fichu carnet. Notre enfance a toujours été modelé sur ce modèle : notes, humiliations, entraînements. Papa a toujours été ainsi, et le revoir après sa mort ne change en rien la haine que je ressens pour lui. 

La chaleur inonde le bout de mes doigts et je modifie alors ce foutu carnet en l'une de ces bougies qu'il me forçait toujours à modifier, lors de mes entraînements. Ses sourcils se froncent sur ses yeux, il réajuste son monocle en observant mon oeuvre, puis son regard se relève vers le mien. Le sourire qui étire mes lèvres m'est si douloureux que j'en grince, alors que je pose ma tête dans le creux de ma paume pour le lorgner de cette même supériorité qu'il m'a toujours offert.

— Deux, c'est à peine exaltant.

Je bouillonne de colère, mes oreilles bourdonnant sous le ricanements de Allison. Mes doigts tremblent, j'entrouvre la bouche pour lui hurler toute ma rancœur, mais Diego m'en prive. Il se lève, prêt à en venir aux mains, et Cinq effectue un saut pour le bloquer.

— Diego ! Arrête !

— Voilà qui est intéressant, lance notre père.

— D'accord, soupire Cinq en avançant jusque sa place, voilà le topo. Luther : force surhumaine. Klaus peut communiquer avec les morts. Allison peut pousser n'importe qui à faire ce qu'elle veut.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now