Il serait mentir que de dire que je n'ai pas peur de mon père. En toute honnête, j'en suis même terrifiée. Il est la raison de mon alcoolisme, de ma réticence à offrir ma confiance et la cause de tout mes traumatismes. C'est à cause de lui si j'ai si peur du silence et si les espaces clos me mettent mal à l'aise. Et c'est encore sa faute si je déteste mon don, si j'ai tant jalousé Vanya pour sa "naturalité". Mais je ne pouvais pas louper cela. Il y a trop de zones d'ombres, trop de choses auxquels il doit répondre. Il est tant de l'affronter tous ensemble, une bonne fois pour toute.
Suivant mes frères et sœurs dans l'ascenseur où Cinq patiente déjà, je pousse un long soupir destiné à abaisser la tension qui règne en moi.
— Tenez la porte, ordonne Allison.
— Salut, tout le monde, bougonne un Klaus complètement défoncé.
— Attendez-moi, je lance en me plaçant entre Diego et Klaus.
— Excusez-moi.
— Bien, sourit Cinq avec un soulagement camouflé, on est tous là.
Les portes se ferment, l'ascenseur se met en route, et cet espace clot ajouté à ce silence pesant jouent doucement avec mes terreurs. Je bats mon talon contre le sol, tentant de me calmer, quand une odeur nauséabonde vient envahir l'habitacle. Je plisse le nez, dégoûtée, tandis que Allison renifle l'odeur pour tenter d'en trouver sa source. Celle-ci venant tout près de Luther, je comprends sans grande peine qu'il est le fautif, aussi plaqué-je un mouchoir en tissu contre mon nez pour tenter de me protéger de l'odeur, sous le ricanement de Diego.
— Ooff...
— Putain de merde, je grince. Luther !
— Quelle horreur...
— Désolé, j'suis un petit peu nerveux.
Nous nous bouchons le nez, tentant de survivre à cette horreur, et les portes de l'ascenseur s'ouvre enfin. Je pousse mes frères et sœurs, sortant à la va-vite de l'habitacle pour reprendre ma respiration, imitée par chacun d'eux.
Bon sang, Luther est un véritable idiot, mais il a réussi à faire taire cette montée d'angoisse qui me submergeait. Je ne suis pas seule, encore moins la seule à avoir peur. Luther l'est aussi, et peut-être même plus que je le suis : notre paternel l'a envoyé durant quatre longues années sur la Lune, après tout.
— C'est pas humain, ça, lâche Allison, la voix étouffée par le tissu qui couvre son visage.
— De l'air !
J'avance à l'intérieur du restaurant, observant la décoration exotique que notre père a choisi, alors que la voix de Cinq résonne soudainement autour de moi.
— Bon. Quand papa sera là, c'est moi qui parlerai, d'accord ?
— J'ai quelques questions à lui poser, réfute Diego.
Un sourire amusé étire mes lèvres tandis que je rejoins la plus grande table, déjà agencée pour nous tous.
— Il faudrait éviter de l'effrayer, rajoute Cinq. Il peut peut-être nous aider à empêcher la fin du monde et à rentrer chez nous.
— Nan, Cinq. Il faut qu'on découvre pourquoi il projette de tuer le président.
Je roule des yeux et me saisis d'un des nombreux cocktails mit à table pour en prendre une gorgée. L'acidité du rhum explose sous ma langue, parcouru d'une légère touche de framboise, et je ferme les yeux pour en savourer l'arôme. Si je tente d'éviter l'alcool un maximum, ce genre de situation est clairement celle où je peux me permettre un petit écart, comme un carré de chocolat lors d'un régime. Sans trop abuser, juste assez pour me détendre.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
Fiksi PenggemarÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 23
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