Chapitre 22

Depuis le début
                                        

J'écarquille les yeux, surprise, et observe mon frère sans un mot. Les yeux baissés, il poursuit son explicatif, la voix plus basse qu'à l'accoutumée. Puis il relève le regard, et mon souffle se raréfie dans mes poumons.

— J'ai vu des bombes nucléaire russes pulvériser le monde, et vous avec. Dans une guerre qui ne se produit que parce qu'on l'a attiré ici, et Hazel a donné sa vie pour sauver la nôtre alors il va falloir fermer votre gueule deux secondes et m'écouter.

Le silence s'abat, long et terrifiant, alors que nous fixons notre frère. Il a raison, tout est à cause de nous. Mais, en même temps, nous avons causé la première fin du monde en tentant justement de l'arrêter, alors ne risquons-nous pas de réitérer cela ?

— Je sais pas si nos existences à cette époque sont liées les unes aux autres. Et je sais pas si on trouvera une réponse à toute nos questions. Papa, lui, le saura. Il faut qu'on aille lui parler avant que tout ce qu'on connaît soit réduit à néant. 

— Super, claque Luther en se levant. Sans moi !

J'écarquille les yeux, surprise, et lance un regard à Klaus afin d'y voir le même étonnement que le mien. Luther avait été le premier à vouloir sauver le monde, alors pourquoi vouloir abandonner maintenant ?

— T'as pas entendu ce que je viens de dire ou quoi ?

— Si. Si, je viens d'entendre un homme de cinquante-huit balais réclamer son papounet pour qu'il arrange tout. Eh bah, ça sera sans moi, c'est tout.

J'entrouvre la bouche, le souffle coupé, alors qu'il offre un sourire moqueur à Cinq, avant de se tourner vers nous.

— Il serait temps de grandir un peu.

— Je rêve ou il nous fait la morale ? Je chuchote bruyamment.

— Ça devient intéressant, jubile Klaus dans un sourire.

— Luther ! Luther, reviens ! L'appellent mes deux sœurs.

Dans un même mouvement, Diego se lève et le suit.

— Attends.

— Diego, te fatigue pas. 

Tentant de le retenir, Cinq effectue un saut pour le bloquer dans les marches. Son corps d'adolescent fait clairement pitié devant la montagne qu'est notre numéro Un alors qu'il serre les dents avec méprise.

— Tout le monde reste tant qu'on a pas trouvé de solution. 

Sans un mot, Luther pousse un soupir avant de l'attraper par le col et de le balancer hors des marches, à même le sol. J'écarquille les yeux, ébahie, et me penche vers la balustrade pour voir Cinq se téléporter de justesse pour éviter la chute. Je reste sans voix et regarde mon frère descendre les marches nonchalamment, comme si son acte était totalement normal. Le regard empli de stupeur de Diego vient à ma rencontre alors qu'il hausse les épaules, suivant rapidement notre frère jusque l'extérieur du bâtiment.

— Ça, c'était un coup bas, je lance en me tournant vers Klaus et mes sœurs.

— C'est souvent comme ça ? Demande Vanya.

— Nos réunions de famille ? Ouais, assez.

— J'ai trouvé ça plutôt calme, moi.

Un sourire aux lèvres, Klaus s'empare de la bouillie horrible de Elliott pour en prendre une bouchée.

— Je sais pas vous mais là, je me ferais bien des tacos. Qu'est-ce que vous en dites ? Allison, tacos ?

— On les attend pas ?

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant