Chapitre 21

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— Ça va, t'inquiète.

Il sourit, l'air pas du tout serein, et enfourne dans sa bouche une toute nouvelle cuillerée de son repas.

— Je vais la chercher, nous annonce Cinq. Tu pourras ramener Vanya sans l'étouffer si possible ?

— Mouais, je vais essayer.

Les sourcils froncés, je claque ma main contre sa tête, lui faisant avaler de travers sa mixture. Il grogne, mécontent, et se masse la zone virulement.

— Aïe ! T'es malade ?

Dans un roulement de paupières, Cinq effectue un nouveau saut, nous abandonnant tous les trois.

— Non, attends, tente Elliott en tendant sa main.

Puis il se tourne vers nous, ses iris pétillant d'une soif d'aventure que je ne comprends pas bien.

— Euh, qu'est-ce que je dois faire ?

— Prépare-toi à avoir de la compagnie.

Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je fais apparaître dans le creux de ma main des lunettes de soleil dans un style aviateur. Je les enfonce sur mon nez, le cœur battant la chamade à l'idée de retrouver les membres de ma famille, et plante ma main contre ma hanche dans une attitude fière que j'adore aborder.

— Alors, on y va ?

— Je finis juste mon repas.

Pressée, je relève une nouvelle fois ma main, profitant de ses petits picotements que me font ressentir mes pouvoirs, et modifie son assiette en l'une de ses pochettes Louis Vuitton à la mode dans ses années-ci.

— Habille-toi, mon grand. 

(...)

 Affalée contre le rocking chair placé tout prêt de Diego, je fixe le plafond en espérant que Elliott finira bien par se taire. Les retrouvailles avec Vanya ont été assez brève mais intense et si elle a oublié tout de notre histoire, je prends cela comme un signe de pouvoir me rapprocher d'elle et pouvoir tout recommencer. Elle a l'air plus détendue, plus douce, et j'ai très envie de la connaître, désormais.

— Vous saviez qu'avant, la gélatine était un mets de choix ? Poursuit Elliott dans son explicative barbante. D'ailleurs, pour en fabriquer, il faut faire bouillir tout un paquet d'os d'animaux, de cheval, cochon, bœuf, peu importe. Mais y'a pas grand monde qui a un paquet d'os d'animaux sous la main, en général. Il a fallu attendre qu'un petit groupe de New-Yorkais audacieux aient la brillante idée de la faire sécher pour que vous et moi, ont ait la possibilité de goûter cette salade d'ambroisie.

 Pitié, tuez-moi.

— Si on accepte d'en manger, claque Diego d'un ton las, tu l'as ferme ?

— Ça peut se négocier. Je vous sers ?

Dans une grimace dégoûtée, j'observe le mélange de gélatine et de céréales qu'a préparé Elliott. Il en attrape une partie dans une cuillère, faisant raisonner un tintement bruyant qui me file la nausée, et je secoue la tête avec médisance.

— Nan, désolée. Hors de question que je touches à ce truc.

— Je suis assez d'accord, grommelle Luther avec le même dégoût avant de tourner son regard vers Vanya. Ça va, toi ?

— Non... Je suis au fond du trou.

— Tu dirais combien sur une échelle de un à "éradiquer toute vie sur cette planète" ? Lance Diego en s'amusant à jouer avec son couteau.

Les sourcils froncés, je cogne mon coude contre ses côtes, lui décernant par la même occasion une œillade colérique qu'il ignore tout simplement.

— Sans déconner, grogne Vanya.

— Tu vas le poser ton couteau, abruti ? Lance à son tour Luther, Elle fera rien.

— La dernière fois qu'on s'est vu, elle m'a suspendu dans les airs en me faisant agoniser avec des tentacules d'énergie. C'est normal que j'aie besoin de temps pour digérer.

— J'aimerai beaucoup voir un de ces tentacules, se mêle à nouveau Elliott.

Je roule des yeux, exténuée par sa bêtise, et tire la langue dans une grimace enfantine qui tire un gloussement à ma sœur. Elle se redresse alors, la mine plus sérieuse, et pousse un soupir.

— Je me souviens pas du tout de ce que j'ai fais mais je suis désolée, si ça peut te rassurer.

Il laisse alors planer un silence de quelques secondes durant lequel il la fixe comme pour chercher le vrai du faux, puis baisse enfin son arme dans un hochement de la tête.

— Ça me rassure. Ça va pas trop en ce moment, en fait. Euh...  J'ai rencontré une fille.

Je fronce les sourcils, me penchant sur le léger sourire si niais qu'il tire à la pensée de Lila, et le laisse poursuivre.

— Je pensais que je lui plaisais aussi mais il se trouve qu'elle est...

Soudain, le coupant dans sa phrase, le rire particulièrement connu de Allison retentit dans l'habitacle, suivi par celui de la porte s'ouvrant. J'écarquille les yeux, mon organe vital explosant dans ma poitrine suite à ce son que je n'avais pas entendu depuis son accident, il y a de ça plus d'un an pour ma part, et me lève pour rejoindre la balustrade. La voix de Klaus me parvient, je me penche un peu plus vers l'entrée, et mes yeux se couvrent de larmes lorsque mon frère m'apparaît. 

Un an. Je ne l'ai pas revu depuis un an. Et, putain, ce que mon frère m'avait manqué.

— Klaus ! Je crie.

— Gabyyy ! Ma petite salope, viens ici que je te prennes dans mes bras !

Je rigole de bon cœur et cours rejoindre mon frère et ma sœur. Mon corps fond dans le sien et je profite de sa chaleur corporelle qui m'avait tant manqué alors qu'il passe sa main dans mes cheveux, le regard rivé sur nos autres frères et notre sœur, toujours en haut.

— Putain de merde, je sais que c'est impossible, mais on serait pas devenus beaucoup plus sexy qu'avant ?

— Tu m'as manqué, espèce de connard, je lance en me décalant de lui pour poser mes mains sur ses joues.

— Oh, toi aussi ma pupuce, tu sais pas à quel point. Sans tes blagues, le monde est si fade ! 

— Vanya, souffle Allison avec douceur.

— J'arrive pas à croire que j'ai deux sœurs !

Ils descendent enfin de l'étage, nous rejoignant en bas, et je me détache de Klaus pour embrasser ma sœur.

— J'adore ta robe !

— Merci, Gaby.

Nous nous embrassons tous, heureux de nous retrouver, et nous chambrons comme nous l'avons toujours fais. Il m'est alors impossible d'arrêter de sourire tant je suis heureuse d'être à nouveau auprès d'eux.

Quand j'étais plus petite, j'aurais littéralement tout donné pour être loin de mes frères et sœurs. Le seul qui comptait, c'était Klaus : mon frère et meilleur ami. Mais après tout ce que nous avons vécu, je sais qu'une vie sans eux n'est pas la vie qu'il me faut. Je les aime bien trop. Ils sont ma famille, et je refuse d'être à nouveau séparés d'eux. 

Un an, c'était trop.


Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang