Chapitre 20

Depuis le début
                                        

— Puis-je savoir ce qu'une femme aussi ravissante fait à traîner dans le coin ? Me demande-t-il d'une voix rauque.

— Peut-être cherche-t-elle un endroit où libérer ses besoins naturelles ?

Je laisse un gloussement suivre ma phrase, priant pour que cet homme soit un abruti fini. Ses yeux louchent sur ma poitrine, décorée d'un minuscule nœud noir, sa langue vient humidifier sa lèvre inférieure, et je souris tout en jouant de mes charmes.

— Derrière vous, au fond du couloir.

— Merci, monsieur, je souffle en caressant avec douceur son avant bras.

Sa peau se couvre de chair de poule tandis qu'il m'offre un large sourire désireux. Je quitte les lieux, m'engouffrant rapidement dans le couloir, et pousse une longue et profonde expiration une fois seule. Cinq s'étant infiltré dans l'une de leur réunion, je n'ai rien d'autre à faire que d'attendre ici que cela se passe, ou de pouvoir intercepter papa. Descendre serait trop risqué. Au moins, de ma place, je pourrais toujours agir si jamais Cinq est découvert.

Soudain, attirant mon attention, un homme stoppe tout chemin face à moi. Je fronce les sourcils, l'observant sous toutes ses coutures alors qu'il ne bouge toujours pas. Tout à coup, comme réveillé d'une soudaine pulsion, l'homme fonce vers moi dans la nette intention de me frapper. J'écarquille les yeux, surprise, et esquive de justesse le premier coup, pour me prendre le second en pleine figure. Le goût familier du sang me parvient rapidement et je crache un molar ensanglanté contre le sol.

— Fait chier, je grogne en me massant la mâchoire. T'es l'un des Suédois, je présume ?

Muet, mon adversaire poursuit ses coups. Je les esquive difficilement, prise par surprise, et riposte avec véhémence. J'explose mon talon contre ses bijoux de famille et ses genoux viennent claquer contre le sol dans un grognement de douleur. La silhouette de Cinq se matérialise soudainement derrière lui, et ses bras entourent son cou pour tenter de le lui briser.

— Hé, je m'offusque, je m'en sortais très bien toute seule !

Me coupant dans ma phrase, le Suédois attrape son corps et le balance contre le mien, me faisant tomber à la renverse. Je grogne, mon dos cognant violemment contre le bois, et me relève aussi vite que je le peux.

— Très bien, alors je te le laisse, clame-t-il en se téléportant.

— Emmerdeur, je grince.

Un sourire vient orner mes lèvres tandis que je me place en position de combat. Ces types ont attaqué Vanya, je pense qu'il s'agit là d'une très bonne excuse pour les défoncer comme bon me semble. Et, bien que je sois un peu rouillée, je garde une très bonne forme physique. 

Mes coups pleuvent et nos attaques s'enchaînent. Il est rapide, très rapide même, mais je parviens à garder le rythme. Mon but est tout simplement de l'épuiser un maximum avant de m'en débarrasser le plus vite possible. D'après Cinq, ils sont trois, alors je ne peux pas me permettre de m'amuser trop longtemps avec celui-là. 

Les sourcils froncés, j'explose mon coude contre son intestin, assez fort pour lui couper le souffle. Mon adversaire s'écrase au sol, la bouche ouverte pour tenter de se reprendre, et je lève mon talon contre sa nuque, tout juste assez fort pour lui faire perdre connaissance. J'expire, reprenant rapidement mon souffle, et passe ma main dans mes cheveux pour les passer en arrière.

— Tu m'as cassé un ongle, enfoiré, craché-je en tapant mon pied contre son ventre.

Le bruit familier d'un poing cognant contre un corps me parvient alors aux oreilles, et je fonce vers celui-ci pour y trouver mes frères se battre avec deux de ces hommes. L'un d'eux tient Diego en arrière, une ceinture enroulée autour de son cou, tandis que le second se bat à mains nue avec Cinq. Je regarde Lila foncer vers Cinq, l'aidant à se défendre contre son ennemi, et me décide à aller aider mon autre frère sans même hésiter un seul instant. Ma main se lève vers celui-ci et je modifie rapidement la ceinture qui lui décore le cou en une plume qui tombe gracieusement contre le sol. Les yeux écarquillés, Diego tourne son regard vers moi et, une main posée contre sa gorge, tente de reprendre son souffle.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant