Mes cheveux de coiffés, je maquille mon visage et sors de la salle de bain dans un nuage de parfum.
— Comment t'as eu ça ? Me demande Lila en m'observant de haut en bas.
Je hausse les épaules, peu habituée à ce genre de question, et tire une cigarette pour m'en allumer le bout.
— Bah je l'ai matérialisé.
— Cool, soupire-t-elle dans un sourire.
— Où est Diego ? Je demande en soufflant ma taffe.
— Dans la chambre, il se repose.
Un sourire moqueur s'étend sur mon visage. J'inspire une nouvelle bouffée de la fumée toxique, la garde quelques secondes en bouche, et la souffle dans les airs.
— Diego ? Se reposer ? On connait pas le même gars.
Elle glousse, prenant de bon cœur ma réplique quelque peu cinglante, et hausse les épaules.
— C'est vrai qu'il est pas très malin, ton frangin.
Là dessus, je ne peux pas la contredire. Diego est l'archétype parfait d'un abruti. Il fonce sans réfléchir, parle droit devant lui, et s'étonne ensuite de se faire avoir.
Soudain, mon regard glisse sur Elliott, qui s'étale à la préparation d'un plat qui, rien qu'en le regardant, me donne envie de vomir. De la gelée entoure des petits bouts de nourriture inidentifiable, le tout dans un petit bruissement dégoûtant.
— Qu'est-ce qu'il fait ?
— Du thon pourri.
— Non ! S'exclame-t-il avec exaspération, c'est une terrine de thon !
— Si tu le dis, répond-t-elle en haussant les épaules.
Je lorgne le repas de travers et grimace.
— Je n'ai pas faim.
— Recule-toi, me demande-t-il alors. Tu risques de mettre des cendres dedans !
— Remarque, ça rajouterait du goût, je rétorque dans un sourire moqueur.
— Je vais chercher Diego, nous annonce Lila en s'approchant d'une nouvelle pièce, dont l'entrée est camouflée d'un rideau.. Ce truc là, ça donne carrément l'eau à la bouche.
Je retiens à grande peine le ricanement qui vient me chatouiller la gorge et tire une nouvelle fois sur ma cigarette. Suivant Lila du regard, je viens m'étaler sur l'un des fauteuils confortables, alors que Elliott termine sa mixture.
— Tu viens manger ? Elliott a préparé du thon pourri.
— Pour la dernière fois, c'est une terrine de thon. Une ter-rine !
— Calme-toi, chéri, je lance avec moquerie.
— Non, merci, entends-je alors la voix de Diego grincer. Elle est où ma chemise ?
— Attends, tu vas où comme ça ?
Je roule les paupières dans un sourire amusé et me penche sur la préparation de Elliott. Diego est comme ça, et il fallait s'y attendre. Il n'est pas du genre à resté posé tranquille en attendant de guérir d'une blessure. Comme toujours, il fonce puis réfléchit après. Ou bien, il fonce et ne réfléchit pas du tout, ça dépend.
— Tout est lié à Kennedy et mon père est impliqué dans cette histoire. C'est pour ça qu'il nous a attaqué hier soir. Il sait que bientôt...
Soudain, sa voix est entrecoupée par un cri de douleur. Je fronce les sourcils, perplexe, et tourne mon regard vers la vitre face à moi. Seul la forme de leur corps m'est visible, mais je comprends sans problème qu'elle a dû appuyer sur sa plaie pour lui prouver qu'il ne pourra rien faire dans son état. Je le sais car c'est exactement ce que j'aurais pu faire, à sa place.
— Ah, ouais, l'entends-je se moquer, t'es clairement en état d'aller te battre, tu devrais même y aller maintenant.
— Tu comptes m'aider ? Je demande doucement Elliott, comme par peur de me brusquer.
— Shht, je fais signe en pointant la vitre du doigt dans un murmure bruyant.
— T'es complètement malade, ou quoi ? S'insurge Diego.
— T'as failli te faire descendre, hier soir. Prends un jour de repos.
Un silence s'estompe entre les deux, et leurs mots ne me parvient qu'en murmure. Je n'entends pas clairement leurs paroles, et j'en profite pour me baser sur le crépitement de ma cigarette.
— Mais merde ! Crie soudainement Diego, Je comprends pas ce que tu veux !
Quand leurs silhouettes se dessinent, imbriquées l'une à l'autre, accompagnées par des bruits de baisers et des gémissements et je laisse échapper un grognement. J'écrase ma cigarette dans un cendrier que je viens de matérialiser et fixe le repas dégoûtant de Elliott qui, au vu de la situation, m'attire un peu plus maintenant.
— Tu avais besoin d'aide, c'est ça ?
Il inspire quelques feuilles de menthe, indifférant à la scène horrible de mon frère se tapant quelqu'un à quelques mètres de moi, et hoche la tête.
— Oui, s'il te plaît.
Le bruit de la robe de Lila résonne contre la vitre et je me lève d'un bond, parlant plus fort pour camoufler ces bruits.
Cinq, va en Enfer !
— OK, c'est parti.
Il attrape son repas, fermant les yeux quelques secondes pour occulter ce qu'il se passe à côté, et je le suis jusque la cuisine, plus loin, afin d'échapper à ce qu'il se passe si près de nous.
Bordel, il fallait que ça tombe sur moi... J'adore le sexe, bien sûr, mais imaginer mon frère - et premier amour de jeunesse -, nu comme un verre en train de se taper une jolie cinglée, ça me débecte.
— C'est dégoûtant, je maugrée, c'est comme si je voyais tout...
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 19
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