Chapitre 19

Depuis le début
                                        

— Bordel de merde, pourquoi Diego ne m'a pas dit qu'il avait une sœur aussi cool ?

Malgré moi, je souris comme une idiote. Cette fille est louche, c'est même si gros que s'en est risible, mais je comprends que Diego s'en est entiché. Elle est complètement folle, le genre de folie que l'on ne peut qu'aimer. Et si mon instinct me crie de m'en méfier, mon cœur, lui l'aime déjà pour sa personnalité compatible à la mienne.

Je hausse les épaules, marquant une fausse indifférence, et lui offre à mon tour un sourire jusqu'aux oreilles.

— Il faut croire qu'il a peur que je ne lui fasse de l'ombre.

Je me retourne alors vers Elliott, celui-ci n'ayant toujours pas bougé de sa place, et claque des doigts pour le réveiller. Il sursaute, fixe le plafond comme par peur de voir quelque chose lui tomber dessus, et je soupire bruyamment. 

Les gens des années soixantes sont ridiculement bêtes.

— Ta salle de bain, je réclame, elle est où ?

Il me fixe sans un mot, le temps que mes mots le transpercent, puis me pointe enfin une petite salle du doigt. Sans le remercier, je m'avance vers celle-ci, laissant mes talons abîmés claquer contre le sol.

— Si jamais tu as besoin de serviette ou...

Ne le laissant pas finir sa phrase, je claque la porte derrière moi avec véhémence. Un soupir m'échappe, et je me laisse glisser contre le froid du carrelage. Le bout de mes doigts tremblent, ma respiration se saccade par moment, et je ferme les yeux pour me calmer. 

Un an. Un an que je suis quasiment clean, puisque l'on ne compte pas les quelques coups que je peux parfois boire, et cela reste toujours aussi dur de me contrôler. Chaque dose de stress, chaque shot d'adrénaline est un potentiel moyen de me faire perdre pied. Une addiction n'est jamais simple à soigner et j'ai l'impression de souvent perdre pied.

J'en ai envie, mais je ne peux pas.

Je dois tenir bon, mais c'est dur.

La boisson est un moyen trop simple de fuir la réalité, je ne veux plus de cette vie-là. C'est dur, mais je tiendrais.

Mes vêtements glissent sur ma peau alors que je fais couler l'eau de la baignoire. Lorsqu'elle est enfin pleine, j'attache mes cheveux pour éviter de les mouiller, me glisse à l'intérieur et ferme les yeux dans un soupir d'aisance lorsque la chaleur de l'eau me prend. Je barbote à l'intérieur, repose mes muscles et calme mes pensées, puis matérialise l'une de ses radios que l'on trouve partout dans ces années-là. La musique se lance, grésillante, et je chantonne les paroles pour fuir mes pensées. La voix de Lesley Gore se mélange la mienne, et je me penche sur les paroles pour oublier qu'une possible nouvelle apocalypse me pend au nez.

« You don't own me.

Je ne t'appartiens pas.

Don't try to change me in any way

N'essaie en aucune manière de me changer.

You don't own me

Je ne t'appartiens pas.

Don't tie me down, Il will never stay.

Ne m'attache pas, je ne resterai pas. »


Quand mon bain se termine enfin, je me sens reposée et plus calme. Une fois sèche, je matérialise la tenue que j'ai aperçu il y a quelques jours dans une vitrine et que je trouvais tout simplement splendide : une robe à fleur blanche et rouge accompagné d'une ceinture bordeaux ainsi que de longues cuissardes en cuir blanches. 

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant