Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 19

Autant dire que je préfère suivre mon instinct, sur ce coup.

— J'ai revu un vieil ami de la famille, hier soir, lui répond Cinq dans un soupir.

Ne cherchant pas plus loin, Lila reprend ses soins sur Diego. Je l'observe faire, ébahie face à la précision qu'elle use, et lorsque j'ouvre la bouche pour lui demander où elle a bien pu apprendre cela, le bruit d'un ronflement à l'autre bout de la pièce me parvient aux oreilles. Les sourcils froncés sur mon front, je tourne mon regard vers la source de ce bruit. Attaché dans une chaise, un bâillon couvrant sa bouche, un homme dort paisiblement.

— Tu l'as pas détaché ?

— Fallait que je le fasse ?

Bon, OK, elle est définitivement cinglée.

— Euh, et je peux savoir qui c'est ?

Sans répondre à ma question, Cinq pousse un soupir fatigué et s'éloigne de nous. 

— Bon, c'est pas tout ça mais je dois retrouver Vanya. 

— Attends, je lance en me levant à mon tour, je t'accompagne.

— Je ne vais pas commencé à t'emmener partout comme un petit chien-chien, Gabriella. 

— Allez, sois cool, j'appuie dans une moue, j'ai pas envie de jouer à la babysitter.

— Ça, c'est pas mon problème.

J'entrouvre la bouche, prête à répliquer, quand il disparaît dans un éclair bleuté. J'écarquille les yeux, retenant de justesse mon hurlement de rage, et pousse à la place un grognement rageur.

— Comment vous faites pour ne pas l'égorger ? Me demande Lila dans un ton tout à fait naturel.

Je tourne un regard vers elle, plongeant mes iris dans les siennes, et soupire une nouvelle fois.

— Honnêtement ? J'en sais rien du tout.

Elle sourit, m'offrant ses dents bien alignées, puis retourne à sa tâche.

— Je t'aime bien, toi !

Quand les ronflements de l'homme attaché se métamorphosent en une plainte ridicule, je décide de m'avancer vers celui-ci. Rapidement, je modifie les cordes et le bâillon qui le lient en de simples pétales de roses, l'une des fleurs que j'apprécie le plus, et lui sourit avec moquerie. Ses yeux se plongent dans les miens, terrorisés, et je le salue de la main.

— Enchantée, je suis Gabriella.

— Oh.. Oh mon Dieu ! Tu es comme eux ? 

J'arque l'un de mes sourcils, cherchant à comprendre le sens de sa phrase, quand il vient s'approcher doucement de moi. La manière avec laquelle il me fixe, comme si je venais d'une autre galaxie, vient répondre à mes questions, et je lâche un soupir épuisé. Ce type nous prend pour des extraterrestres...

— Oh, putain, tu es de ce style...

Il tremble, comme perdu dans tout ce qu'il peut vivre, et je le comprends. Voir Cinq faire son petit tour de passe-passe doit faire un choc pour ceux dont la magie n'a jamais fais partie du quotidien.

— Je.. Je m'appelle Elliott, se présente-t-il d'une voix penaude.

— Eh bien, Elliott, je vais te dire quelque chose. Si tu continues de me fixer comme tu le fais à présent, je te promets de te faire bouffer ton intestin grêle. Me suis-je bien fait comprendre ?

Le corps de ce pauvre Elliott se tend, son teint blêmit, et il hoche la tête si vivement que je crains de le voir se rompre le coup. Le ricanement de Lila me parvient, si fort qu'il englobe toute la pièce, et je me tourne vers elle.