Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 16

— C'est l'anniversaire de mon fils Kenny, aujourd'hui, et on se disait que tu préférais peut-être jouer avec des enfants de ton âge. Enfin, si tes deux papas sont d'accord.

Mon regard va de Klaus à Diego et je manque de recracher toute ma boisson. Je ne sais pas ce qui me fait le plus rire : le fait qu'elle prenne Cinq pour un gamin ou qu'elle pense que mes frères sont ensembles. 

Tout bien réfléchi, je le sais très bien.

— Je préférerais encore me faire arracher les deux pieds. 

La femme écarquille les yeux, outrée, et je ne retiens même plus mon éclat de rire lorsqu'elle s'éloigne, resserrant encore sa prise sur ce pauvre Kenny. Cinq se lève, se dirigeant vers les boules de bowling, et je m'avance vers mes deux autres frères pour continuer de me moquer librement.

— Dites-moi, qui fait la femme entre vous deux ?

— C'est moi, évidemment, me répond Klaus tout naturellement. 

— Si je devais sortir avec un mec, ça serait certainement pas toi, claque Diego sans relever ma question ironique. 

— T'arriverais jamais à me séduire.

— Et puis d'ailleurs, pourquoi elle a pas cru que c'était toi, sa mère ?

— Non mais tu m'as vu ? Une sirène comme moi ne pourrait jamais sortir un truc comme lui.

Profitant du départ de Luther et Allison, Klaus et moi nous lançons une petite partie de bowling, histoire d'apaiser la situation. Cinq a l'air d'être parti aussi, et nous nous devons d'attendre le début de l'orchestre.

Quand Allison revient, son manteau sur ses épaules, je prends cela comme un signe libérateur. Je modifie ses horribles chaussures, les remplaçant par les magnifiques Miu Miu que j'avais avant cela aux pieds, et me tourne vers Luther.

— Bon, où est Cinq ?

— Il est parti, lui répond Diego avec colère.

— C'et pas vrai, il est parti où ?

— Il nous a rien dit, je soupire en passant ma main dans mes boucles pour tenter de leur donner une forme. 

— Quoi ? Non, on a pas le temps de l'attendre, le concert commence dans trente minutes. 

— Bon, alors c'est quoi le plan ?

— Eh bien, je crois que... Euh... On devrait aller au théâtre Icarus.

— C'est un lieu ça, pas un plan, assène Diego en s'avançant vers lui. Quoi ? Attends, c'est tout ce que t'as, là ? Tu veux être note numéro Un, ça me va, mais tu dois nous faire travailler ensemble parce que pour l'instant, c'est du grand n'importe quoi.

Sa manière de dire les choses est un peu vive mais je suis complètement d'accord avec Diego. Sous ses airs de supériorité, Luther est tout aussi, voire plus, paumé que nous. Il ne sait plus sur quel pied danser et tente de garder la face. Mais ça foire, comme toujours.

— T'as raison, avoue-t-il étrangement rapidement. Il nous faut un plan. 

Je fronce les sourcils, me posant quelques secondes sur un plan tout à la fois rapide et sans danger pour Vanya, quand des bruits de pas se font entendre, rapidement suivis par des balles. J'écarquille les yeux, surprise, et m'abaisse contre l'un des rangements de boules pour en esquiver l'impact. Plusieurs personnes masqués apparaissent, armés de mitraillettes, et tirent sur nous dans interruption.

— Baissez-vous !

Tous suivent mon exemple, et je tente de me pencher pour modifier leurs armes. Mais ils sont trop nombreux, et je prendrais un risque trop important.

— Ces qui ces mecs ? Hurle Diego.

— Ils sont peut-être venus pour l'anniversaire du petit Kenny ? Tente Klaus en se bouchant les oreilles.

Je lance ma main contre son épaule dans un râlement devant son idiotie. Il grogne, et je retiens à grande peine le sourire amusé que sa manière d'être installe sur mes lèvres. Les tirs poursuivent, droit dans notre direction, et je protège mon corps des impacts comme je le peux.

— Non, je crois qu'ils sont venus pour nous, répond Luther d'un naturel étrange.

Je fronce les sourcils, mon cœur battant au rythme des balles, et jette un regard à Diego. D'un commun accord, il sort l'un de ses couteaux tandis que je matérialise une mitraillette, me basant sur les modèles que j'ai appris par cœur. Je recharge, prépare mon arme, et nous nous redressons en même temps. Je tire une balle en pleine tête d'un des hommes, en même temps que Diego balance l'un de ses couteaux dans la tête de l'un d'eux. Nous nous cachons en même temps, et le bruit des deux cadavres vient faire écho aux tirs qui se poursuivent. L'un d'eux doit tomber contre l'une des machines, puisque la salle se teint de bleu, accompagné par les néons de couleurs et d'une musique. J'échange un regard perplexe avec Klaus, qui tend son cou vers les tireurs, échappant aux tirs, et je laisse un sourire orner mes lèvres. C'est à notre tour de riposter.

Visiblement en accord avec mes pensées, Luther s'arme de boules de bowling et les balancent plusieurs d'entre eux. Je me redresse rapidement et tire à mon tour, visant les têtes de chacun pour en finir le plus vite possible. Esquiver les tirs me prend trop de temps, et je n'en ai pas assez pour modifier les armes de chacun d'eux. 

Tandis que Diego, moi et Luther poursuivent nos assauts, Klaus attrape le gâteau du pauvre Kenny et le jette à travers la foule de tireur, celui-ci s'écrasant misérablement sur l'un d'eux.

— Pauvre Kenny, tu as gâché son anniversaire, je lance dans un ricanement.

— Gaby !

Le regard de Diego glisse sur le mien et je hoche la tête, comprenant ses intentions. Je concentre mes pouvoirs et, lorsqu'il lance l'un de ses couteaux à travers la foule, je le matérialise en une bombe, réglé sur cinq secondes, tout juste le temps pour qu'elle s'écrase à leurs pieds.

— Et boom, j'annonce juste avant l'explosion.

La chaleur de celle-ci vient caresser ma peau et je me penche vers notre abri pour me protéger de celle-ci. Allison nous pointe les quilles du doigts, les yeux écarquillés.

— On se tire, nous crie alors Luther. Les pistes ! Allez !

Je hoche la tête et nous courons jusque celles-ci. Je me jette à plat ventre, évitant les balles que certains poursuivent à tirer, et me laisse glisser à travers l'espace posté derrière. Nous courons jusque la sortie de secours, sans aucune pause, et je laisse échapper une forte expiration une fois en sécurité.

— Putain de merde !

— Oh, ma petite salope, cette explosion, c'était du génie !

— On se félicitera plus tard, nous calme immédiatement Luther. On doit retrouver Vanya.

— Ma voiture n'est pas loin, j'annonce en avançant d'un pas rapide vers celle-ci.