— Je crois que je te trouvais plus agréable avant que t'aies couché avec une fille !

J'écarquille les yeux, surprise par cette nouveauté qui s'ajoute à la longue liste qui n'en termine plus, et tourne mon regard vers Luther. Il entrouvre la bouche, sans un mot, et je souris avec perfidie.

— Oh, tu as enfin tiré ta trempe, mon lapin ?

Les yeux de Allison s'écarquillent, et Klaus secoue sa main pour effacer ses mots, mais il est trop tard. Et, bon sang, je suis bien trop heureuse de voir Luther dans cette position !

— Mais c'était pas... Franchement, c'était pas sa faute, parce qu'il était raide défoncé, pas vrai ? Et la fille a cru qu'il portait un genre de costume et...

— Tu l'as ferme.

— D'accord...

Je peine à retenir mon éclat de rire devant sa mine coupable. Je touille ma boisson sucrée à l'aide de ma paille, mordant ma lèvre pour ne pas glousser comme une adolescente. Il tourne son regard vers Allison, qui s'en va d'un pas fâché, et je laisse un rire nasal m'échapper. Klaus vient tout juste de me défendre de la meilleure des façons et, de ce fait, je lui en suis une nouvelle fois reconnaissante.

— L'écoute pas, Gaby..., me chuchote-t-il doucement.

— Merci de m'avoir défendu.

— Tu as fais pareil pour moi.

Il me sourit, l'air attristé, retourne s'asseoir à sa place, tout près de Diego, laissant planer un silence que seuls les bruits des joueurs estompent. 

Mon regard posé sur ma canette, je sursaute violemment lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Mon regard s'accroche à celui d'un vieillard, et je frissonne devant la lueur lubrique que ses yeux agitent.

— Excusez-moi, vous êtes bien Gabriella Hargreeves ?

— Hm, oui pourquoi ?

— Je suis un grand fan de vos photos. J'ai même acheté votre calendrier ! Le mois de juin est mon favori...

Je laisse échapper un soupir exaspéré, et pour cause, le mois de juin est sans doute la photo la plus "olé-olé" que j'ai pu faire. La lingerie passe en second plan, là-dessus, et elle est bien l'une des seules photos que je ne supportes pas de voir. L'ensemble en dentelle ne cache en rien la couleur rosée de mes deux boutons de chair ainsi que la forme de ma féminité, que mes doigts caressent par dessus le tissu dans un appel grossier à la débauche. J'ai détesté poser de la sorte mais cette photo me valait une belle promotion, et je ne dis jamais non à quelques billets verts...

Cependant, je ne peux qu'avoir envie de vomir lorsque j'apprends que des vieux octogénaires comme lui, pouvant facilement être mon père, se touchent sur mes photos.

— Bon, écoute papy, je vais être brève. Je suis occupée, là, je pense que ça se voit ? Donc merci beaucoup, et ciao.

 Il se renfrogne presque immédiatement. Les sourcils froncés, il serre ses poings tremblants et m'assène un regard empli de haine.

— Vous, les jolies filles, vous pensez que tout vous êtes donnés. Vous jouez les divas et vous pensez que tout vous est offert, tout ça parce que vous avez un joli cul.

— Oui, c'est ça, alors va fantasmer ailleurs, vieux dégueulasse.

Il se retire, maugréant tout un tas d'insultes, et c'est au tour d'une autre femme de venir. Tenant son fils par les épaules comme s'il s'agissait du plus beau des trésors, elle s'avance vers Cinq dans un grand sourire.

— Excusez-moi.

Je lève les yeux au ciel et enroule ma paille autour de ma langue, sirotant le nectar sucré de mon soda. Décidément, les casses-couilles de cette ville se sont donnés le mot.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now