Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 15

— Klaus, tu viens de me sauver la vie, clame-t-il comme pour répondre à ma question.

J'écarquille les yeux, surprise, et observe l'air étonné de mon frère. Il mime un "aucune idée" à l'aide de ses mains, et j'écarquille les yeux en remarquant la silhouette de ma mère de par la fenêtre. Je m'avance vers celle-ci, le cœur battant si fort que j'en souffre, et lui fais geste de venir nous rejoindre.

— Maman ! Je crie devant l'académie qui s'effondre. Saute ! Je vais te rattraper ! Maman ! 

— Maman ! Crie à son tour Diego. Sors-de là ! 

— Dépêche-toi, maman !

— Maman !

Le bâtiment tombe en ruine, avec elle à l'intérieur, et je pense réellement lâcher prise lorsqu'elle nous envoie un baiser de sa main. Diego tente d'aller la chercher, Klaus la retient, et je laisse mes larmes rouler sur mes joues tandis que tout s'effondre.  L'endroit où nous avons tous grandit est réduit en cendres, et je ne pensais pas que cela me ferait si mal. Sans prendre en compte de mes pleurs ou de mon apparence, je me jette dans les débris enflammés et recherche ma maman, même en sachant pertinemment qu'elle n'aurait pas pu survivre à ça.

— Maman ! Je l'appelle encore, et encore, Maman ! 

— Maman, crie à son tour Diego en m'aidant dans mes recherches. Klaus, vient nous aider à chercher !

— Diego... Arrête.

Sa voix se brise alors qu'il retient le bras de mon frère. Enfoncée dans les décombres, j'essuie mes larmes salées d'un geste vif, le cœur à vif et l'âme chiffonnée. 

— Maman n'a pas pu survivre, je sanglote misérablement. Mais... Mais on peut peut-être la réparer !

— Non..., tente de me rassurer Klaus en me prenant dans ses bras tout en tirant Diego loin des débris. C'est fini, d'accord ? C'est fini...

Fini...

Je n'aime pas ce mot. Il semble fade. Triste. Terrifiant.

— Tu vas faire quoi ? Crache méchamment Diego, T'enfuir ? Tu veux abandonner tout le monde ?

— Non.

— Et Pogo, alors ?

— Il s'en est pas tiré, claque soudainement la voix de Luther derrière nous.

— Quoi..? Je souffle avec douleur.

— Vanya l'a tué. 

— Vanya ferait jamais ça, le contredit Diego.

Je suis incapable de parler. Mon monde est comme sur pause, et je suis tant concentrée sur ses larmes que je refoule que je n'ai plus la force de parler. J'observe ce qui m'a servi de maison être en cendres, tout ce feu qui nous entourent, et tourne un regard vers Allison. Elle s'avance vers moi, les iris brillants par les larmes, et me prend dans ses bras pour la première fois de ma vie.

Allison et moi ne sommes pas proches. Petites, nous nous disputions tout le temps et, adultes, nous nous ignorions simplement. Mais tout ça, tout ce qui nous arrive... Elle est peut-être la mieux placée pour me comprendre.

Alors je me blottis contre elle, serrant doucement sa taille comme par peur de lui faire mal, et écoute les douloureux mots de Luther concernant Pogo et Vanya.

— J'ai tout vu. Juste avant qu'on sorte.

— Maman, et maintenant Pogo, crache Diego en s'asseyant au sol.

— Hé, les gars !

J'écarquille les yeux à l'entente de la voix de Cinq et me sépare de ma sœur, essuyant vivement mes traces honteuses. Mon regard se tourne vers Cinq et je fronce les sourcils.

— T'étais où putain ? Je l'incrimine immédiatement.

Mais il ne répond pas. À la place, il nous tend un journal, nous rejoignant en quelques enjambés.

— On y est. L'apocalypse, c'est toujours d'actualité et c'est aujourd'hui.  

— Je croyais que t'avais dis que c'était fini, s'écrie Luther avec colère.

— Je m'étais trompé, d'accord ? Je suis tombé sur ce journal le jour où je me suis retrouvé coincé dans le futur, et le titre est toujours le même.

— Ça ne veut absolument rien dire, réfute numéro Deux. Le cours de l'histoire a pu changé depuis qu'il a été imprimé ce matin.

— Attends. Quand je l'ai trouvé, j'ai cru que la maison avait été détruite en même temps que tout le reste. Nous sommes là, la Lune brille toujours et la Terre est en un seul morceau, mais pas l'académie.

— Fais-voir ça, le coupe Klaus en lui prenant des mains. Je comprends pas...

L'esprit chiffonnée, je me penche sur le journal et le lis en diagonal en même temps que mon frère, à la recherche de réponse.

— Il suffit de m'écouter, espèce d'idiot ! Vanya a détruit l'académie avant que l'apocalypse ne se produise. Je pensais que Harold Jenkins en était la cause, il n'est que le détonateur et Vanya est la bombe. C'est Vanya qui est la cause de l'apocalypse. 

J'avale difficilement ces propos, à la fois si proche et si loin de la vérité.

« Vanya est la bombe »...

— Il faut qu'on la retrouve, soupire Luther d'une voix blanche.

Des sirènes se font soudainement entendre, suivi par des lumières aveuglantes, et je fronce les sourcils. Le passage de Diego en prison me revient en mémoire, et je tire sur le bras de Klaus pour presser les choses.

— On doit y aller, j'annonce précipitamment. 

— On se rejoint au Super Star, allez ! Ordonne Luther.

Rapidement, tirant Klaus pour aller plus vite, nous nous dispersons chacun de notre côté, laissant notre académie dans cet état délabré. On s'enfonce dans ma voiture, sans même parler, et j'augmente le son de ma radio à fond pour me perdre ailleurs que dans mes pensées.

Vanya va causer l'apocalypse aujourd'hui même...