Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\

Chapitre 15

Je hoche la tête, en accord avec les propos de Klaus. La question ne nous a jamais été posé, pour nous. Nous avons grandi en connaissance de nos dons et avons été élevé avec ceux-ci. Pour Vanya - si elle en a réellement -, c'est complètement différent. Elle a besoin de nous, de sa famille.

— Si ce que Pogo m'a dit est vrai, même en partie, poursuit Luther sans une once de regret, Vanya est quelqu'un de dangereux et pas que pour nous. 

— Tu délires, putain ! Je hurle, folle de rage. 

Soudain, me coupant dans mes cris, des bruits de pas se font doucement entendre derrière nous. Je me tourne, les sourcils froncés, et entrouvre la bouche avec surprise en y découvrant Allison. Le teint pale, la gorge décoré par une compresse, elle se tient à l'entrée en nous regardant, sans comprendre. Mon cœur se stoppe quelques mini-secondes, mon regard coule vers la prison où Vanya est enfermée, et je fixe Allison à la recherche de réponses.

Vanya n'aurait jamais fait ça, hein ?

— Allison, qu'est-ce que tu fais là ? Lui demande alors Luther, Tu devrais retourner te coucher.

Rapidement, elle ouvre le calepin qu'elle tient en main et commence à écrire dessus. Je sens mon cœur se décrocher de ma poitrine devant cette image, devant le fait qu'elle ne parle pas.

« Fais-là sortir ».

— Désolé, je peux pas. T'as vu ce qu'elle t'a fait.

Je peste, prête à exploser, alors qu'elle écrit de nouveau sur son calepin et, lorsque je lis ces mots, je sens clairement mon âme se fissurer. Je tourne mon regard vers Vanya, celle-ci tapant contre la porte en hurlant des sons que nous n'entendons pas, et je n'arrive pas à me faire à cette raison : elle a tenté de tuer Allison.

« Ma faute ».

— Elle bougera pas d'ici, je regrette.

Elle tente de passer de force, tout comme je l'ai moi-même tenté, mais je n'ai plus la force de rester à regarder ma sœur enfermer dans cette cage. Luther la retient, l'empêchant de passer, et je serre si fort les dents qu'elles grincent désagréablement dans ma bouche.

— Le temps qu'on sache ce qu'il se passe, c'est tout, éructe-t-il 

— Allez, viens, me chuchote Klaus en me prenant par le bras.

Je hoche la tête et enserre mon bras autour du sien comme on le ferait avec une bouée de sauvetage. Suivi par Diego, nous quittons le sous-sol pour remonter jusqu'en haut, laissant Vanya ici toute seule. Je dois trouver une solution pour la libérer. Il nous faut calmer Luther, lui faire comprendre qu'il pète les plombs. Cependant... Bon sang, Vanya a tranché la gorge de notre sœur et a sauvagement tué Harold, ou Leonard, peu importe. Je ne comprends rien, c'est comme si j'étais en train de tomber dans un trou sans fond, comme dans Alice aux pays des Merveilles. Mon esprit est embrouillée. Je ne souhaite qu'une chose : boire pour calmer les rouages de mon cerveau, mais je me le suis promis : je dois tenir bon. Et surtout, je ne peux certainement pas craquer alors que Vanya a besoin de nous.

Durant toute notre enfance, je lui ai tant de fois manqué de respect. J'ai été odieuse, méchante et envieuse, tout simplement parce que je voulais être normale. À cause de papa, nous l'avons tous laissé de côté, et elle en a trop souffert. Maintenant, je veux être là pour elle, apprendre à la connaître et à la comprendre. 

Soudain, m'arrachant à ma réflexion, les murs se mettent à trembler violemment, relâchant de nombreux débris de poussières. J'écarquille les yeux, écoutant les nombreuses explosions que je peux distinctement entendre, et sors précipitamment de ma chambre, tournant mon regard Klaus et Diego, puis vers celui de Luther.