— Harold Jenkins est notre seul priorité. 

— Là-dessus, on est d'accord.

— Bon, on y va ? Je crache.

— Allez-y sans moi, OK ? Lâche Klaus avec désinvolture.

Surprise, je me tourne vers lui. Assis contre l'un des canapés, il fixe le sol d'un air perdu avant de relever son regard verdâtre vers le nôtre.

— Tu ne viens pas ? Je lâche, les yeux écarquillés.

— Je dis pas ça pour vous vexer, hein. C'est moi qui ai l'impression que c'est beaucoup trop de pression pour ce tout nouveau moi clean.

— Tu viens, ordonne Diego.

— Non, non, vaut mieux pas. Et comme on le sait tous, mes pouvoirs... Ils servent pas à grand chose, en fait, alors je crois que je vous ralentirais plus qu'autre chose. 

Je le sonde quelques secondes, sans trop savoir quoi dire. D'un côté, il est vrai que le pouvoir de Klaus ne sert pas vraiment lors de combats mais je ne pense pas non plus qu'il s'agisse d'une bonne idée de nous séparer en trop de petits morceaux. Trop de menaces pèsent sur nous. 

— Lève-toi, Klaus.

— Tu peux pas me forcer.

Un rire nasal m'échappe et je prends cela comme un pari que je dois remporter. Je lève ma main vers lui et, dans un sourire niais, je souffle.

— Hm, tu es sûr ?

Son regard s'accroche au mien, comme pour chercher à trouver la réalité, et je transforme le canapé en l'un des tapis dont l'académie est déjà rempli. Perdant son perchoir, Klaus s'écrase contre le sol dans un grognement, et je souris plus fort.

— Aïe, bougonne-t-il en se relevant. Bon... Peut-être qu'un peu d'exercice, ça me ferait pas de mal. Mais franchement, Gaby, je retiens.

— Tu t'en remettras, je ricane en posant ma main sur son épaule.

— Allons-y, lance Diego en s'avançant vers la sortie.

Derrière lui et Cinq, nous fermons la marche et quittant l'académie. Souhaitant dégriser cette ambiance pesante, j'abats mon coude contre les côtes de mon frère puis vient me coller à lui, profitant de son râlement enfantin.

— Sérieux, faire disparaître le canapé c'était un coup bas, Gaby.

— J'ai pas été sobre comme ça depuis des plombes, je donne comme excuse. Je dois bien me réhabituer à utiliser mes pouvoirs.

Dans la voiture, je décide de prendre le volant pour aller plus vite. Nous sommes en journée et si, par malheur, un flic passait par là, voir un gamin de treize ans conduire une voiture ne serait pas à notre avantage, sans parler du fait que Diego s'est enfuit de prison.

Je démarre alors la voiture, Cinq à côté de moi, et me dirige jusque la maison de Harold. S'il n'était plus présent dans son autre maison, alors il y a de fortes chances qu'il soit retourné chez lui.

Arrivée sur les lieux, je matérialise un pistolet à bout portant et m'engouffre à l'intérieur, sur mes gardes. À peine fus-je entrée que l'odeur métallique et désagréable du sang me prend au nez. Je grimace, avançant de quelques pas, et écarquille les yeux en tombant sur le cadavre de Harold, étalé sur le sol entre plusieurs débris. Tout son corps est transpercé par des dizaines d'armes blanches, comme des couteaux ou des ciseaux.

— Oh, la vache, je commente dans un souffle.

— Je m'attendais vraiment pas à ça.

— Ouais, ça c'est le moins qu'on puisse dire.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now