Chapitre 13

Depuis le début
                                        

— Désolé, Klaus, j'ai pas le temps de jouer.

Klaus tente de le retenir, visiblement blessé par le fait qu'il ne le croit pas, et j'attrape son bras pour le retenir. Les sourcils froncés, j'enfonce mon regard dans le sien, épuisé, et exerce une pression assez forte sur son bras pour l'énerver, ou le réveiller, je ne sais pas trop.

— Réfléchis deux secondes, espèce d'abruti. Il peut discuter avec les morts et, si tu prenais un temps soit peu le temps de le regarder, tu verrais immédiatement qu'il est clean. Il ne mentirait pas. Pas sur ça.

— Je te jure que c'est la vérité, Luther, je ne te mens pas, appuie mon frère.

— Pourquoi il aurait fait ça ? Demande Cinq, dubitatif. 

— Il a dit que c'était le seul moyen de nous forcer à nous retrouver à la maison.

— Papa se suiciderait pas comme ça, grince Luther.

— Papa était capable de tout pour nous manipuler, je rétorque avec sécheresse. 

C'était un monstre, un manipulateur aguerri et un enfoiré de première. Se suicider pour porter le coup de grâce, c'est assez bien son genre, en fin de compte.

— C'est toi qui a dit qu'il était déprimé, lance soudainement Cinq, me faisant froncer les sourcils. Qu'il ne sortait jamais de sa chambre ou de son bureau.

— Non, je n'ai vu aucun signe. Les personnes suicidaires présentent des comportements étranges.

— Oh, comme t'envoyer sur la Lune, tu veux dire ? Je pique.

Son regard, furieux, glisse sur le mien avec colère. J'y réponds avec un sourire acide, vexée qu'il puisse prendre mon frère pour un menteur, et son regard se tourne enfin vers celui-ci.

— Je t'assure, Klaus, que si tu mens...

— Je mens pas !

— Monsieur Klaus dit la vérité, clame soudainement la voix de Pogo derrière mon dos.

Surprise, je me tourne vers celui-ci, accrochant mon regard au sien, triste. Il s'arrête près de nous, la mine coupable, et j'avance d'un pas vers lui, sous le choc.

— Tu le savais ?

— À grand regret, j'ai épaulé monsieur Hargreeves dans l'exécution de son plan, nous avoue-t-il alors. 

— Quoi ? S'indigne Luther.

— Et Grace aussi.

Mon sang se gélifie dans mes veines et je sens mes ongles s'accrocher au bois de ma chaise. Tout s'éclaire dans mon esprit et ma douleur revient tout un coup.

Maman était si étrange parce qu'elle avait épaulé notre père dans son suicide. Son système en avait prit un coup...

— Ce choix a été difficile pour nous deux. Bien plus que vous ne pouviez l'imaginer. Avant la mort de votre père, un ajustement du programme de Grace a été effectué afin de la rendre incapable de prodiguer les premiers soins lors de cette soirée fatidique. 

— Un vrai malade, souffle Cinq comme une confession. 

— Et la vidéo de surveillance qu'on a vu ? Demande Luther sous le ton d'un reproche. 

— C'était simplement un moyen de brouiller les pistes.

Je crois que je vais vomir. Trop d'informations me bousculent, et je me sens soudainement prise de vertige. Papa avait encore réussi, il nous avait une nouvelle fois tous manipulés.

— Votre père avait espéré que le fait de vous retrouver tous ici à enquêter sur sa mort raviverait votre désir d'agir à nouveau en équipe.

Je le déteste.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant