— Hein ? Comment ça ? S'enquiert Luther dans une voix molle.
— Oh, longue histoire.
— Donc il faut croire que c'est le nombre maximum de participants, reprend Klaus en tapotant sur la table à l'aide d'une spatule, qu'on pourra atteindre. Votre attention, ça ne sert à rien de tourner autour du pot alors je vais me jeter à l'eau... Oui.
Je fronce les sourcils en déposant ma tasse sur la table, intriguée, et fixe le regard perdu de mon frère, attendant qu'il nous en dise plus.
— Klaus, le presse Luther.
— J'ai invoqué papa cette nuit, avoue-t-il de but en blanc.
J'ouvre la bouche à m'en décrocher la mâchoire, surprise par cette annonce. La sobriété de mon frère a sûrement à voir avec cela, mais cela m'étonne qu'il ait finalement décidé d'utiliser son pouvoir pour invoquer notre paternel.
Il nous lance un regard à tour de rôle, comme pour chercher une aide, et je reste bouche-bée. Je sens le regard de mes autres frères me frôler, et je leur rend pour y lire un soupçon de méfiance que je n'aime pas voir.
— Je croyais que t'avais pas pu invoquer qui que ce soit depuis longtemps, lâche Luther.
— Ouais, je sais, mais je suis clean maintenant. Tada !
Ses iris pétillent de fierté lorsqu'il nous dit cela, et je sens mon organe vital se réchauffer à cette vue. Je suis fière de lui, de ce qu'il se force à accomplir et, rien que ça, ça me donne envie de tenter l'expérience, moi aussi.
— J'ai fait ça hier pour parler à quelqu'un de spécial, explique-t-il rapidement comme pour expédier l'information, et j'ai fini par avoir une conversation avec notre bon vieux paternel en personne.
Dans un soupir, Luther se tourne vers l'armoire derrière nous, et je fronce davantage les sourcils.
— Quelqu'un aurait de l'aspirine ?
— L'étagère du haut, à côté des gâteaux.
— Hé, je suis sérieux, les gars ! Je vous le jure, c'est vraiment arrivé.
— Pourquoi il mentirait ? J'appuie, énervée par leurs comportements.
— Bon, d'accord, soupire Cinq. Admettons. Qu'est-ce qu'il avait à dire, le paternel ?
— Eh bah, comme d'habitude, il m'a fait la leçon au sujet de mon apparence, du fait que j'ai gâché ma vie. Il a même parlé de toi, Gaby, tout ça pour dire que même toi, tu t'en sortais mieux.
Je laisse un sourire acide glisser sur mes lèvres et prend une nouvelle gorgée de mon café.
— Ça lui ressemble bien, j'admets.
Quand Luther et Allison étaient sa réussite, Klaus et moi étions ses erreurs. Tout était sujet à nous discréditer, à nous faire nous sentir comme de la merde et je crois que c'est ce qui m'a toujours poussé à agir contre son autorité, comme pour lui donner raison. M'utiliser pour rabaisser mon frère, c'est du vu et revu.
— Bla-bla-bla, rien de surprenant jusque là, continue Klaus. Même le passage dans l'au-delà n'a pas réussi à adoucir notre vieux bougre. Mais il a également abordé le sujet de son meurtre, ou de son non-meurtre justement, parce que...
J'écarquille les yeux en entendant la fin de sa phrase et me redresse sa ma chaise, piquée au vif. Klaus nous pointe à l'aide de sa spatule et, d'un coup, lâche la bombe.
— Ce n'était qu'un simple suicide.
Mon cœur doit rater deux ou trois battements d'affilés. Je reste crispée sur ma chaise, fixant son visage dans l'attente d'un "Haha, je vous ai bien eu !" mais rien ne vient. Bien sûr, je le crois sur parole : Klaus n'irait jamais mentir sur de telle choses, mais je ne comprends pas pourquoi notre paternel aurait fait ça.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 13
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