— Parce que je suis une putain d'égoïste, voilà. Même Klaus l'a remarqué, c'est pas une preuve ?
— Gabriella...
— Quoi ? Maman est morte par notre faute, ça se fête, non ?
Les yeux écarquillés, comme hanté par mes mots, Diego écrase sa paume contre ma bouche. Je ricane, au plus mal à l'intérieur, et penche ma tête pour me libérer de sa prise.
— Parle pas si fort, putain.
— Pourquoi ? C'est pas la vérité, numéro Deux ?
— C'est quoi, ton problème encore ? S'énerve-t-il. Pourquoi t'es comme ça ?
— C'est plus simple que d'affronter la réalité.
L'esprit dans le vague, le cœur en miette, je m'avance vers lui et dépose mes lèvres sur les siennes, chaudes et délicieuses. Leur goût fruité atténue ma douleur, endort mon esprit, et je tente de m'y perdre comme je sais si bien le faire. Il écarquille les yeux et me repousse rapidement, me laissant tomber contre le sol. Mon dos frappe douloureusement contre le parquet, et j'explose de rire pour camoufler ma douleur, autant physique que mental.
— M'utilise pas pour faire taire ta douleur, Gabriella ! Rage-t-il.
Énervé, il me tourne le dos et commence à s'en aller. Je ne sais pas pourquoi j'ouvre la bouche pour le retenir, ni même pourquoi je me confies, mais l'alcool est tout autant une aide qu'un traître, avec moi.
— Dis, Diego... Comment tu as su que tu l'aimais, ton lieutenant ?
Il se fige, visiblement surprit, et tourne son regard vers le mien, perdue dans le vague. Je soupire, tentant d'évacuer ma douleur, mais tout ce qui me vient, c'est la pensée que je ne mérites pas l'amour de Ezra, ni même de quiconque.
— Je ne comprends pas ce que mon cœur me fait ressentir quand il est là, je lui annonce faiblement. Ça me fait peur.
Il soupire, l'air abattu, et s'avance vers moi. Doucement, il passe une main dans mes cheveux pour en dégager mon visage, et je me laisse me perdre dans ses prunelles foncées, si douces et si envoûtantes.
— On ne le sait pas, on le sent. Et, à ce moment, c'est que tu es dans la merde.
Je glousse, les larmes aux yeux, et hoche la tête sans trop savoir quoi dire. J'entends presque mon cœur battre contre mes tempes quand sa main passe sur ma joue avec rapidité.
— C'est clair...
Je penche la tête sur le côté, le cœur lourd, et vide mon estomac sur le tapis de mon père, tout juste à côté de Diego. Il se recule, l'air dégoûté, et j'essuie ma bouche misérablement. Mais l'alcool n'a pas quitté mon organisme, et je me sens doublement plus mal, désormais. Je tente de me redresser, mais le reste vient s'agglutiner dans ma bouche, et je vomis une seconde fois.
Je suis pathétique.
— Putain de merde... Je vais chercher de quoi te nettoyer, attends-moi là.
— OK, chef...
Quand il revient, j'ai l'impression d'être une véritable épave. L'alcool quitte doucement mon organisme, mais pas assez pour que je contrôle mes dires et mes pensées. Seulement assez pour étouffer cette idiote de conscience qui me dit ce qui est bon ou non.
Accompagné par Klaus, Diego me balance un mouchoir ainsi qu'un verre d'eau et une pastille à la menthe. Je grommelle, mécontente, et attrape le tout sans me plaindre davantage.
— Allez, lève-toi, m'ordonne-t-il en attrapant mes bras. On y va.
— Mais j'ai pas envie, moi.
— Je te laisserais pas ici à te bourrer la gueule comme une putain d'ivrogne, alors tu viens avec nous.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 9
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