Son regard se lève vers nous et un sourire faux vient alors s'étaler sur son visage, m'arrachant presque le cœur.

— Vous avez l'air fâchés. Je vais faire des cookies.

— Attends, maman, je m'empresse en la suivant. Je vais t'aider.

Maman n'aurait jamais fait de mal à papa, quand bien même il l'aurait mérité. C'est la femme la plus gentille que je connaisse, la plus douce aussi, et elle ne ferait jamais de mal à une mouche. Je déteste Luther et Allison pour ce qu'il souhaite lui faire, à elle qui pansait nos plaies et venait nous border le soir. À elle qui essuyait mes larmes et venait me donner à manger, le soir, lorsque j'étais isolée de force à cause de mon comportement.

— Tout va bien, ma chérie ? Me demande maman tandis que je l'aide à préparer la pâte à cookie.

Je relève mon regard vers le sien et force un sourire pour la rassurer. 

— Oui, maman. Tout va bien.

Lorsque le soir tombe, je n'ai toujours pas cessé de me torturer quant à ce vote que mes frères et moi avons dû faire quant à notre mère. Bon sang, Luther cherche tellement à trouver un coupable, un but à sa vie après la mort de notre paternel, qu'il tente de transformer sa mort en une enquête stupide. Il s'efforce à trouver des causes ridicules, quitte à menacer de tuer notre propre mère. Parce que c'est exactement ce qu'il souhaite. La débrancher. La tuer.

— Putain, je soupire en m'attrapant une bouteille.

Je déteste trop penser. Ma mémoire ne doit pas être stimulée de la sorte, et j'ai trop peur de voir mes angoisses resurgir. Alors je bois, je bois jusqu'à ce que plus rien ne compte, parce que je n'ai que ça.

Tout à coup, me faisant lâcher ma bouteille de surprise, j'entends plusieurs coups de feux être tirés dans le couloir de l'étage, tout prêt de ma chambre. J'écarquille les yeux, surprise, et sors rapidement de la pièce pour voir ce qu'il en est. Je tombe soudainement nez à nez avec Diego, poursuivi par deux personnes inconnues dont des masques terrifiants cachent leurs visages. Mitraillettes à la main, les deux nous tirent dessus sans interruption, et j'esquive de justesse leurs balles.

— C'est quoi ce bordel ?

— J'en sais rien, me crie Diego en attrapant mon bras pour me pousser contre une porte.

Les sens en alerte, nous nous penchons sur le bruit des pas des deux tireurs afin de les avoir au bon moment. Diego leur saute alors dessus, frappant violemment l'un d'eux, et j'écarquille les yeux lorsque celui avec le masque rose lève son arme vers Diego.

— Cha-Cha, descend-le !

Rapidement, je modifie son arme en une simple règle de bois et profite de sa stupeur pour exploser ma jambe contre ses côtes. Elle grogne, surprise, et commence à riposter à mes attaques. Son pied vient s'écraser contre mon plexus, et je m'écroule contre le parquet dans un grognement douloureux.

— Ton flingue, abruti, crie celle au masque rose.

Le second lui jette son arme, et je fonce me mettre à l'abris pour éviter une balle perdue.

Je n'ai aucune idée de qui sont ces types, ni même la raison pour laquelle ils sont là. L'alcool que j'ai ingurgité réduit mes capacités, et je me sens soudainement folle de rage face à moi-même.

— Tu peux pas modifier son arme ? Me crache Diego.

— Pas le bon état d'esprit, j'explique en reprenant les mots de Klaus.

— Putain de merde...

— Ouais, comme tu dis.

Rapidement, je matérialise à mon tour la même mitraillette et commence à tirer, les forçant à reculer s'il ne souhaite pas se faire perforer. Je laisse ainsi Diego se mettre à l'abris au rez de chaussé, et fonce le rejoindre dès ces deux-là assez loin. Je peste, prise de peu par cette attaque, et tourne mon regard vers mon frère.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Where stories live. Discover now