— Numéro Huit, prévient-il entre ses dents serrées.
— J'AI UN PRÉNOM, je hurle en me levant d'un bond.
Ses iris s'écarquillent alors, surprit, et je ne me contrôle plus. La rage bouillonne plus fort en moi encore, et je me lève de mon lit pour m'avancer vers lui. Je l'assène de toute ma rancœur, mais le tremblement de mes mains ne cache en rien la peur que papa peut me faire ressentir.
Je le déteste.
Soudain, papa hoche la tête dans le coin de la pièce, et maman arrive vers moi, l'air attristé. J'écarquille les yeux, surprise, et recule d'un pas, sentant l'angoisse monter en moi. Je sais parfaitement ce qu'il va se passer, et je suis terrifiée rien qu'en y pensant.
— Maman ? Je balbutie.
— Ne t'inquiète pas, ma chérie. Ça va aller.
Elle attrape mon bras, et je relève un regard vers mon père, comme pour le supplier silencieusement, même si je sais cela inutile. Son regard s'accroche au mien, dégoûtée, et je sens mon cœur s'écrouler dans mon estomac.
— Je pense que quelques jours en isolement ne vous ferez pas de mal, numéro Huit, lance-t-il d'un ton si détaché qu'il me file un tas de frissons. Vous pourrez ainsi réfléchir à votre comportement.
— Quoi ? Papa, non ! Crie Klaus, les yeux écarquillés.
Je serre les dents, tout aussi enragée que terrifiée, et me laisse faire lorsque maman tire sur mon bras pour me faire quitter ma chambre. Je sais bien qu'elle n'y est pour rien, qu'elle a été conçu pour répondre aux ordres de mon paternel, mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir de ne pas m'aider. De ne pas nous aider.
Je le déteste. Je le déteste, je le déteste !
Quand la porte du placard improvisé en petite chambre se referme sur moi, je laisse éclater mon hurlement de peur et de frustration. Seule dans le noir et dans le silence, je n'ai plus que ça à faire.
De nos jours
— Ouuhh, Gabriella, mi hermana ! Tu es avec moi ?
J'écarquille les yeux, soudainement sortie de mes pensées, et tourne mon regard vers Klaus. Il secoue les mains vers moi, comme pour me réveiller, et je secoue la tête de droite à gauche.
— Hein ?
— T'es sûr que ça va ? T'as pas encore décuvée, c'est ça ?
Je fronce les sourcils, recollant doucement les fragments de mes souvenirs, et offre un sourire moqueur à mon frère pour me reprendre, enfermant une nouvelle fois tout ce que je peux trouver indésirable dans une boîte au fond de mon cerveau.
— Non, c'est bon. Je suis en pleine forme.
— Super, la voiture de Cinq est là-bas et Luther est parti le voir, alors je voulais savoir si tu pouvais nous ouvrir l'arrière de ce joli bolide pour qu'on s'infiltre.
Il papillonne des cils, cherchant à m'avoir à l'usure, et je glousse, vaincue. Je matérialise une épingle à nourrice que je lui jette et m'avance vers la voiture avec un amusement feint.
— À toi l'honneur.
Il glousse, jubilant de son énième ânerie, et fonce vers la porte arrière du van. Après l'avoir crocheté, Klaus ouvre discrètement la porte de celui-ci et se faufile à l'intérieur avant de me tendre la main pour m'y inviter. Cherchant par tout les moyens à occuper mon esprit, je l'attrape volontiers et m'engouffre à l'intérieur.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
FanfictionÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 5
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