Je retire le bouchon de la baignoire violemment et sors de celle-ci, plongeant ma réflexion sur l'aide que je dois apporter à Cinq, et seulement sur cela. Il m'a l'air changé depuis son retour, comme s'il avait perdu la boule. Après tout, vivre dans le futur pendant pratiquement dix-sept, plus pour lui, doit faire un coup au cerveau.

Une fois séchée, je matérialise la tenue que je compte porter aujourd'hui. Je n'ai jamais vraiment apprécier me servir de mes pouvoirs, ceux-ci me rappelant bien trop mon vieux père, mais il faut bien admettre qu'être capable de créer n'importe quel objet est vachement pratique. Je n'ai jamais besoin de m'encombrer d'une valise, puisque tout mes vêtements sont gravés dans ma mémoire et facilement reproducible. De plus, je n'ai pas le besoin de perdre mon argent dans ce genre de chose, puisque je peux les matérialiser.

J'enfile une jupe crayon bleu marine que j'accompagne d'un chemisier simple, auquel je laisse trois boutons ouverts afin d'offrir ma poitrine aux premiers regards venus. J'accompagne ma tenue de quelques bijoux hors de prix et me maquille tranquillement, prenant mon temps comme j'ai toujours eu l'habitude de le faire. Enfin, une fois prête, je quitte la salle de bain dans un nuage de parfum, tombant nez à nez avec Cinq et Klaus, visiblement déjà prêts. Mon regard s'accroche à la chemise à froufrou de mon frère, et je glousse avec amusement.

— M'oblige pas à te mettre une fessée, le menace Klaus dans un sourire moqueur.

— Ah, te voilà, s'exclame Cinq en se tournant vers moi. Fais-moi le plaisir de créer une tenue plus approprié à ce crétin avant que je ne lui fasse bouffer sa chemise.

Je souris, amusée par l'agacement exagéré de Cinq, et lève ma main vers Klaus, offrant une moue faussement attristée à notre petit numéro Cinq.

— C'est dommage, j'aimais bien sa chemise, moi.

— Moi aussi ! 

Je ricane et, concentrant mes forces sur les vêtements ridicules de mon frère, je modifie sa tenue en un costume trois pièces bleu marine, assorti à ma jupe. Les yeux écarquillés, Klaus porte ses mains sur le tissu de sa nouvelle tenue, et je tourne mon regard vers Cinq.

— Satisfait ?

— Oui, satisfait. Alors allons-y, maintenant.

— Putain... J'ai eu l'impression d'être à poil devant une tornade.

Sa réplique m'arrache un rire franc. Il sourit, fier comme un coq, et j'attrape mes clés de voiture, passant devant les garçons.

— Je conduis, je l'informe. C'est ma condition.

— Si ça peut te faire plaisir, soupire-t-il.

Assise à côté de Klaus, je croise ma jambe par dessus l'autre en analysant le bureau dans lequel je suis. Face à nous, un homme en blouse blanche nous offre un sourire arrogant qui ne me plaît pas beaucoup, et je serre les dents pour ne pas réagir à chaud.

— Comme je l'ai dis à votre fils tout à l'heure, les informations concernant nos prothèses sont strictement confidentielles. Sans le consentement du client, je ne peux tout simplement pas vous aider. 

— Comment peut-on avoir son consentement si vous refusez de nous donner son nom ? S'énerve Cinq en appuyant ses mains sur le bureau de verre.

— Ce n'est pas mon problème, répond-t-il dans un sourire que je rêve d'effacer. Désolé, je ne peux rien faire de plus pour vous. Alors...

Mon regard coule sur celui de Klaus, les yeux grands ouverts, et je laisse un sourire glisser sur mes lèvres lorsque je comprends qu'il s'apprête à faire une énième connerie.

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Donde viven las historias. Descúbrelo ahora