Enfin, Pogo arrive, appuyant péniblement sa cane pour s'avancer vers nous, et je décide de calmer mes nerfs devant lui et notre mère. Il offre un regard triste à Luther, celui-ci serrant l'urne à moitié vide de notre père dans ses bras, et hoche la tête en sa direction.
— C'est quand vous voulez, mon garçon.
Prenant une forte inspiration comme pour se donner du courage, Luther ouvre l'urne et vide son contenu sur le sol, celui-ci s'écrasant péniblement à ses pieds. Je coule un regard amusé à Klaus, croise ses lèvres pincées dans une tentative de ne pas rire, et détourne le regard avant de m'esclaffer devant tout le monde.
— Ça aurait sûrement été mieux avec un peu de vent.
— L'un d'entre vous souhaite-t-il prendre la parole ? Nous demande alors Pogo sans une mine attristée.
Aucun de nous ne répond, et je lève les yeux vers le sommet de mon parapluie afin de ravaler les mots qui me viennent immédiatement en tête. Si je devais prononcer ne serais-ce qu'un mot pour cette ordure, je dirais simplement qu'il était un monstre. Un homme mauvais, sans aucune compassion, qui a fait de nos vies un véritable cauchemar. Et que j'espérais secrètement qu'il ait connu une mort lente et douloureuse.
— Très bien, soupire Pogo avant de prendre une inspiration profonde, commençant ainsi son discours. À bien des égards, Sir Reginald Hargreeves a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Pour cette seule raison, je lui serai éternellement redevable. Il était mon maître... Et mon ami. J'avoue qu'il me manquera beaucoup. Il laisse derrière lui un héritage complexe.
— C'était un monstre, le coupe alors Diego.
Amusé, Klaus pouffe d'un rire franc qui m'arrache moi-même un sourire. Je hoche la tête, rejoignant l'avis de Diego, et fixe les cendres de notre vieux père dans une grimace dégoûtée.
— Je suis d'accord. Si tu souhaites lui rendre hommage, Pogo, alors grand bien te fasse. Mais ne le fais pas passer pour ce qu'il n'était pas.
— C'était un homme cruel doublé d'un père indigne, poursuit Diego en relevant le menton. Et le monde se porte mieux sans lui.
— Diego, Gaby, nous gronde Allison, me faisant tiquer.
— Je m'appelle numéro Deux, crache Diego en levant son regard vers elle. Et tu sais pourquoi ? Parce que, pour lui, c'était trop demander de nous donner de vrais prénoms. Il a laissé maman s'en charger.
— Vous voulez que je vous prépare à manger ? Tente maman dans un sourire crispée.
— Non, c'est gentil maman, la rassure Vanya précipitamment.
— D'accord. Tant pis.
Les sourcils froncés, Allison fixe Diego avec colère. Je souris, perfide, et lui offre un regard noir.
Je ne suis pas quelqu'un de patient ou de calme. Et je ne supporte pas l'hypocrisie qu'ont certains membres de notre famille. Papa était un monstre, et il est hors de question que je le laisse s'en tirer avec une jolie petite cérémonie. Pas après ce qu'il nous a fait endurer. Pas après les traumatismes qu'il nous a tous filés.
— Qu'est-ce qu'il y a, numéro Trois ? Je crache en lui offrant une moue amusée, Je pensais qu'il fallait dire quelques mots, c'est ce qu'on fait.
— Vous avez fini de parler, je crois, tonne Luther dans un ton qui me donne envie de lui exploser la mâchoire.
Un sourire perfide aux lèvres, Diego s'avance vers lui afin de l'énerver un maximum.
— Tu devrais être de notre côté plus que qui que ce soit, numéro Un.
— Je te préviens...
— Vu ce qu'il t'a fait subir, poursuit-il sans s'arrêter. Il a fallu qu'il t'envoie à un million de kilomètres.
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Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\
Fiksi PenggemarÀ la douzième heure du premier jour d'octobre 1989, quarante trois femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Le seul facteur commun était qu'aucune de ces femmes n'étaient tombés enceintes auparavant. Sir Reginald Hargreeves, millia...
Chapitre 3
Mulai dari awal
