— Parle pour toi, je lance en posant mon verre dans un tintement agréable. Tu es une vraie bombe, maintenant.

Elle glousse, comme si elle ne prenait pas vraiment à cœur mon compliment, et je peux la comprendre. Petite, j'ai été une vraie peau de vache avec elle. À tord et à raison.

— Viens là, dans mes bras, s'exclame Klaus en la serrant dans ses bras. Ah, ça faisait longtemps ! Trop longtemps !

Je souris, toujours aussi amusée par la manière que possède Klaus de toujours tout faire très rapidement et très fort. Il la lâche, gardant ses mains sur ses épaules, et le sourire crispé d'Allison termine de me faire lâcher prise, me faisant glousser comme une idiote face à ce tableau.

— D'ailleurs, j'espérais te croiser parce que je voulais que tu me signes un autographe pour ma collection !

Allison est devenue une vraie star du cinéma. Cependant, il est facile de comprendre qu'elle a obtenu sa place à l'aide de ses pouvoirs, comme elle l'a toujours fait. 

— Tu sors de désintox ? Demande-t-elle soudainement en attrapant son poignet.

L'air dans le vague, il dégage son poignet et se trémousse dans tout les sens. Le sujet de la drogue a toujours été un sujet que je n'aimais pas prendre avec lui. Je n'étais personne pour juger sa manière de se calmer ou quoi que ce soit et, à sa place, je n'apprécierais pas que l'on s'amuse à me dire que "ce n'est pas la bonne chose à faire".

Comme si nous n'étions pas au courant...

— Non, non... La contredit Klaus, Je ne fais plus ce genre de choses. Si je suis là, c'est pour me convaincre que notre vieux père nous a vraiment quittés. Et c'est le cas ! Il a claqué !

J'étouffe un rire, camouflant comme je le peux mon sourire, et hoche la tête devant l'enthousiasme de notre frère.

— Youpi !

— Et tu sais comment j'en suis sûr ? Poursuit-il, Parce que, s'il était encore en vie, je te parie qu'il ne laisserait pas un seul d'entre nous mettre les pieds dans ce satané bureau. Il passait son temps ici, quand on était petits, à manigancer son prochain supplice ? Vous vous souvenez ?

— Et comment, j'appuie dans un rictus tandis qu'il s'assoit dans le grand fauteuil qu'occupait notre père jadis.

Tout comme moi, Klaus adorait rendre notre père fou de rage. C'était notre petit rituel, à lui et moi. Et lorsqu'il allonge ses pieds sur ce bureau en bois que notre père a dû payer une fortune, je comprends sans soucis qu'il ne tente que d'énerver son esprit, s'il ne se trouve pas trop bas en Enfer.

— Vous vous rappelez comment il nous regardait ? Mate c'te tronche. Ah, heureusement que ce n'était pas notre vrai père. Ça nous a évité d'hériter de ses gros yeux noirs.

Disant cela, Klaus place ses doigts aux niveaux de ses orbites afin de les étirer au maximum. Il tourne sa tête vers chacune de nous en poussant un grognement, et le rire d'Allison me parvient aux oreilles, si bien que je m'esclaffe à mon tour.

Je n'avais pas ris comme ça avec mes frères et sœurs depuis... Pratiquement jamais, en fait. Papa était toujours en train de nous veiller, et nous n'avions pas souvent le droit de nous amuser. Tout ce qui a toujours compté, c'était la 'Umbrella Academy'.

— Numéro Trois...

— Sors de ce fauteuil, clame soudainement une voix derrière nous.

Reconnaissant le timbre dur de Luther, mon rire s'étouffe dans ma gorge et je me tourne vers lui. Son air sérieux me rappelle tant celui de notre père que je sens chacun de mes muscles se crisper, et je dois mordre ma langue pour ne pas l'incendier d'insultes comme je l'aurais si bien fait avant. 

— La vache... Luther ! S'exclame Klaus, On peut dire que t'en as pris du poids, au fil des années...

— Klaus.

— Ne t'inquiète pas. Pas la peine de me faire la morale, j'allais partir. Du coup, si... Si vous voulez, vous pouvez parler entre vous...

Mais alors qu'il tente de quitter la pièce, Luther place sa main contre son torse pour le retenir. Je hausse un sourcil, commençant doucement à sentir la colère gonfler en moi devant son petit numéro de chef de la bande, et l'observe faire. 

— Repose ça.

— Excouisez-moi ?

— Magne-toi. Maintenant.

— Oh, mais c'est qu'il en a dans le pantalon, notre petit Luther, je crache dans un sourire acide.

Son regard coule sur le mien, sévère, et je lui offre un sourire qui, je le sais, pourrait rendre n'importe qui fou de rage. Le genre de sourire qu'offre les têtes à claques à l'école primaire.

— D'accord, s'énerve Klaus en se dégageant de sa poigne et en vidant ses poches. Ça va. C'est jamais qu'une toute petite avance sur notre héritage, rien de plus. Ça vaut quand même pas la peine de craquer ta petite culotte !

Je glousse en observant Klaus quitter la pièce et, un sourire perfide aux lèvres, je commence à le suivre, ralentissant volontairement le pas à côté de Luther.

— Un plaisir de te retrouver, numéro Un. 

Il ne répond pas, droit comme un "i", et je ricane plus fort en rejoignant Klaus. Nous nous éloignons de quelques pas du bureau de notre père, et je coule un regard amusé vers lui une fois assez loin de notre frère.

— Alors ? Belle trouvaille ?

Il me sourit, l'air aussi enthousiaste qu'un enfant le jour de Noël, et sort de derrière sa veste un très joli coffret qui m'a l'air de valoir pas mal.

— Et comment ! Mate cette merveille !

Il embrasse le bois, fier de lui, et je lui tape gentiment sur l'épaule pour lui souffler ma présence silencieusement. Si je ne savais pas ce qu'il ferait de cet argent, je lui aurais offert avec plaisir la boule à neige que j'ai réussi à chipper. Cependant, je n'ai pas réellement envie d'être complice de la dépendance de mon 'grand' frère. 

— Je vais me servir un verre en bas, on se retrouve après.

— Et comment, on doit trinquer pour le bon vieux temps !

Je ris de bon cœur et descend les escaliers jusque le salon principal où se trouve toutes les bouteilles de notre père, laissant Klaus dans son désir de vendre ce coffret pour s'acheter de nouvelles drogues. Mes pensées s'entrechoquent, et je décide de me servir un tout nouveau verre pour les faire taire.

Putain. Je suis de retour à la maison...

Ꮜꮇᏼꭱꭼꮮꮮꭺ Ꭺꮯꭺꭰꭼꮇꭹ ///Terminée\\\Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin