▬ Chapitre 51 : Alma.

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   3 mai 1926, 11h34.

   Arrow House, Birmingham.

- Mais si ce n'est pas notre Shelby préférée qui débarque!

   John manque de trébucher sur Circé qui a sauté de la voiture à toute vitesse, puis aide Alma à descendre de l'automobile qui vient de la conduire jusqu'à Arrow House. Alma n'avait pas prévu d'y remettre les pieds de sitôt, mais c'est l'anniversaire du petit Charlie et le comportement de son père est difficilement la faute de l'enfant.

- Merci, John. (Une fois les deux pieds sur terre, elle lisse furtivement les pans de sa robe, une verte claire assortie de perles blanches qu'elle n'avait pas portées depuis des lustres.) Alors, comment va le héros du jour?

- Je vais très bien, merci d'avoir demandé, répond-il pince sans rire. 

   Elle hausse un sourcil théâtralement perplexe et s'accroche au bras qu'il lui tend.

- Je parlais de l'autre héros du jour, John, corrige-t-elle tandis qu'ils se dirigent vers le manoir. Le petit qui n'est pas encore assez grand pour boutonner sa chemise correctement - quoique cette description puisse s'appliquer à vous deux et que la confusion est facile, je te l'accorde.

   John Shelby s'arrête le temps d'inspecter le boutonnage de sa chemise - qui s'avère être parfaitement en ordre, bien sûr -, puis doit rattraper Alma à grandes enjambées.

- Ma chemise va très bien, marmonne-t-il.

- Tu en es certain?

- Parfaitement. Je vais pas m'faire avoir une deuxième fois - je veux bien tomber une fois dans le panneau, mais deux...

- Ah bon, dit-elle sobrement en réprimant un sourire.

- Ah ouais, confirme-t-il. Ouais.

   Ils ont fait le tour du manoir et arrivent aux abords du jardin. Pour les deux ans de Charlie, c'était, selon Ada qui l'avait appelée pour l'informer des horaires, un petit comité qui avait été convié, mais les Shelbys n'ont visiblement pas la même définition de ce qu'est un petit comité qu'elle. Des stands de jeux ont été installés pour les plus jeunes - ici, il y a un demi-tonneau rempli d'eau dans lequel il faut pêcher des pommes avec les dents ; ailleurs, Curly fait faire des tours de poney pour les enfants ; là, un spectacle de marionnette divertit petits et grands. Alma repère Charlie assis sur les genoux de son père à regarder le spectacle.

   Pour commencer, Alma entreprend de se diriger vers un buffet où sont servis divers cocktails et apéritifs - si déjà elle doit croiser la route de Polly Gray aujourd'hui, autant que cela soit avec un petit remontant dans le sang. Elle se met en route, puis remarque que John Shelby s'est arrêté et entend le bruit de tissus étant ajusté.

- Je veux bien tomber une fois dans le panneau, répète-t-elle en pivotant sur elle-même le temps de l'attendre, mais pas deux...

- Oh, c'était pas ma chemise qui était mal fermée, c'était ma braguette. (Il la rejoint en deux enjambées.) Et elle vérifie, en plus! Tss, Alma... garde tes yeux à la hauteur des miens, d'accord?

- Je n'ai rien fait du tout, se défend-elle en sentant le rouge lui monter aux joues. 

- Ouais, ouais, rétorque-t-il en cognant affectueusement son épaule avec le haut de son bras. T'inquiète pas, Al, je ne dirais rien à personne. 

   Tout en faisant mine de réajuster ses gants pour se donner de la contenance, elle le gratifie d'un regard désapprobateur sans néanmoins pouvoir s'empêcher de sourire. Ils finissent par arriver devant le buffet et Alma prend un verre contenant un liquide rouge - un cocktail à la fraise, pense-t-elle, mais il s'agit en réalité d'un mélange à la cerise et elle propose à John de finir sa boisson à sa place. 

Thomas Shelby » Peaky BlindersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant