49- Entre toi et moi

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Chanson : Skinny Love - Birdy

"Entre toi et moi, il n'y
a que l'espace qu'on
veut y laisser"

S'il y avait bien une chose que Sam détestait, c'était d'être prise par surprise. La jeune fille détestait les imprévus, les événements tragiques ou encore les fêtes surprises. En fait, Sam n'aimait pas du tout les surprises, encore moins les mauvaises comme celle qui l'avait attendu après avoir fini son chiffre au Walmart. La jeune fille n'avait même pas prévenu son père qu'elle ne rentrerait pas à la maison de sitôt qu'elle était partie en direction de l'hôpital.

Pauline avait beau l'avoir prévenu que la situation dans laquelle se trouvait Lou n'était pas dramatique, c'était tout de même inquiétant de savoir que son copain siégeait dans une couchette immaculée pour cause d'une crise d'allergie qui aurait potentiellement pu être mortelle. La jeune fille se faisait un sang d'encre pour Lou s'il ne répondait pas à ses messages au bout de quelques heures alors, savoir qu'il s'était retrouvé aux urgences la mettait dans tous ses états.

La brunette était montée dans un autobus aussitôt qu'elle avait su, laissant sa collègue finir le ménage seule. Elle avait ensuite déambulé jusqu'à l'accueil de l'hôpital, là où Pauline l'avait accueillie d'une chaleureuse étreinte avant de l'emmener voir Lou. Ce dernier avait un teint pâle et une peau aussi froide qu'à l'habitude. Il n'avait pas trop l'air mal en point, mais Sam savait que la catastrophe avait été frôlée de près, trop près à son goût.

Assise près de Lou, elle enlaça ses doigts à sa main qui n'était pas rattachée à cette petite machine au pied du lit avant de poser sa tête contre le matelas. Le grand brun lui sourit doucement, ravalant sa salive par sa gorge toujours douloureuse. Il était certes content de la voir, mais il aurait préféré que les circonstances soient différentes. Qu'elle ne soit pas obligée de le voir dans une telle position de faiblesse. Il savait que cela allait arriver un jour, mais aujourd'hui n'était pas chose nécessaire.

Il fallait dire que Lou ne faisait jamais réellement attention à ce qu'il mangeait. Il n'était pas à l'affût des noix et arachides comme n'importe quelle autre personne y étant allergique le ferait. Il était un peu insouciant dans sa façon de manger tout ce qui lui tombait sous la main, oubliant son Epipen quelque part dans sa chambre une fois pour deux. S'il ne reconnaissait pas l'odeur, Lou se serait retrouvé aux urgences beaucoup plus qu'à trois reprises.

- Tu peux rentrer chez toi, tu sais? Le jeune homme lança à sa copine.
- Et te laisser tout seul ici? Hors de question! rétorqua Sam.
- Mes grands-parents sont là, rigola Lou.
- Pour l'instant ils sont partis chercher se à manger, grommela la jeune fille.

Lou souris puis caressa les cheveux de Sam. Ils n'étaient ensemble que depuis deux semaines, mais cela paraissait faire une éternité tellement ils étaient soudés. Lou ne se souvenait même plus ce que c'était de n'être qu'ami avec elle. Bien sûr, il lui en reste des souvenirs, mais pour ce qui est des émotions, des sensations, il avait tout oublié. De même que ce qu'il éprouvait lorsque la petite brune allait parler à d'autre garçon que lui, désormais, il savait très bien qu'il était le seul qui comptait.

- Tu n'aimes pas trop les hôpitaux? demanda Lou, ayant remarqué comment Sam évitait de toucher à presque tout excepté lui.
- J'y suis trop souvent allé. Quand j'étais petite, je faisais des bronchites à répétition et Ray se cassait toujours quelque chose. Aller à l'hôpital était devenu routinier, raconta la jeune fille.
- Si tu n'aimes pas ça, tu peux retourner chez toi, le grand brun proposa dans un sourire.
- Je me trompe ou tu essaies de te débarrasser de moi? s'offusqua Sam.

Lou éclata de rire puis incita Sam à venir se coucher à côté de lui, ainsi, il la prit dans ses bras. Il n'essayait pas de se débarrasser d'elle, comme elle le croyait. Même qu'il était content qu'elle refuse sa proposition. Il se doutait cependant que la jeune fille avait mieux à faire que rester cloîtrer dans une chambre en pédiatrie avec son copain en crise d'allergie. Il ne voulait pas lui prendre du temps pour une chose qu'elle n'appréciait sans aucun doute pas. Le grand brun déblatéra tout cela à sa copine, ce qui lui valut un bisou sur la joue.

Le Murmure du Silence [en pause]Where stories live. Discover now