24- Le rêve américain

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Chanson : Sleep on the floor - the Lumineers

"Deviens celui
que tu es déjà"

Ray mit son sac de hockey dans le coffre et referma sèchement ce dernier. Il détestait lorsque Troy venait le chercher à ses entraînements de hockey. Il avait beau être le copain de sa mère, ça ne voulait pas dire qu'il avait tous les droits de se comporter comme s'il était son père. Pour Ray, Troy était une pourriture. Certes, l'homme faisait de son mieux pour devenir ce qui se rapprochait le plus d'un deuxième père pour Ray, mais cela était agaçant et pas du tout naturel. Il était certain que l'homme faisait cela uniquement pour faire plaisir à Nadia.

Pourquoi donc chercher à remplacer son père alors qu'il en avait déjà un ? Troy était une personne de trop dans le paysage, une personne qui ne faisait, et ne ferait, jamais partie de la famille.

Ray ne pouvait nier qu'il était doux comme un agneau en compagnie de sa mère, qu'il les aidait financièrement et qu'il lui avait fourni quelques dollars pour que le grand brun puisse s'acheter une voiture. Cela jouait bien évidemment en la faveur du mari de sa mère. Ray voyait tout de même bien que s'il le pouvait, Troy l'enverrait à coup de pied vivre chez au Massachusetts de manière à ce qu'il puisse vivre seule avec sa fiancée, sans un fils surprotecteur dans les pattes.

Le grand brun se mit alors à marcher, ignorant totalement Troy qui attendait que ce dernier embarque dans la voiture pour démarrer.

- Où tu vas ? il demanda.
- Je rentre à pied, déclara Ray, ce qui était une sorte de demi-mensonge.

Le joueur de baseball n'argumente pas et partie. Quel père model, pensa Ray. Le grand brun mit son capuchon sur sa tête et se mit à marcher dans les rues constamment en embouteillage de New York.

La pratique de hockey s'était plus ou moins bien déroulée et Ray avait besoin de réconfort. Vu ses nombreuses absences et sa non-motivation prononcée, Ray avait été déchu de son poste de capitaine. Cela ne l'avait guère surpris, mais ça ne veut pas dire que ça ne lui a pas causé un petit pincement au cœur. Après tout, lui et sa soeur avaient avaient travaillés si fort pour qu'il obtienne ce poste.

Ray avait cherché à s'éloigner de Troy pour être en mesure de téléphoner à Sam. Pour une raison qu'il ignorait, entendre parler de la soeur de son beau-fils mettait le conjoint de Nadia dans un état d'agacement peu justifié. Voulant éviter cela, le grand brun avait vu bon de rentrer à pied. Entendre sa soeur lui parler de ses amis le ferait peut-être sourire désormais. Sauf peut-être Daphné, il était incapable de la sentir celle-là. C'était comme une mauvaise impression, une impression qu'elle allait lui compliquer la vie d'une manière ou d'une autre.

Ray avait bien aimé rencontrer les amis de Sam. Bien entendu, il avait subi un réel choc lorsqu'il avait vu Gabriel. Il ne s'était pas du tout attendu à ce qu'il soit l'ami de sa frangine. Étonnement, cela lui avait plutôt plu. Au moins, maintenant, il sait qu'il pourra revoir le grand brun ainsi que son adorable petite bouille de soeur.

Ray, qui aimait tout de même regarder les gens avait bien décelé la complicité entre sa soeur et Louis, en même temps il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Cela l'avait bien fait sourire, Louis était un bon gars.

Ray composa alors le numéro de cellulaire de Sam. Cette dernière décrocha en moins de quelques secondes, ce qui signifiait qu'elle était déjà sur son téléphone.

- Coucou Crâne d'Oeuf ! tonna Sam.
- Coucou Cervelle d'Asticot, rit Ray.
- Tout va bien ? demanda Sam.
- Oui, j'avais seulement envie d'entendre ta jolie voix.

Le Murmure du Silence [en pause]Where stories live. Discover now