9- Une note à la fois

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Chanson : Sun - Sleeping at last

"La musique est mon
échappatoire, elle met
en sourdine le monde et
leurs problèmes"

Lou n'aurait jamais su dire s'il était doué où non pour la musique. Tout ce qu'il pouvait affirmer avec certitudes, c'est qu'il aimait cette musique, il aimait les notes que produisait son instrument lorsqu'il en jouait. Le jeune homme n'avait guère à se soucier de ce que les autres pouvaient bien penser des mélodies qu'il produisait, s'il allait trop vite, s'il allait trop lent, s'il se trompait d'accord. Il pouvait jouer librement, comme bon lui semblait, lorsqu'il était seul.

Louis suivait des cours de piano depuis ses sept ans. Il venait d'une famille dont la musique n'était importante que pour le troisième âge. C'était tout d'abord sa grand-mère, Pauline, qui lui avait appris à jouer de ce merveilleux instrument. Celui qui se trouvait chez ses grands-parents était un piano à queue, il avait sa propre place dans le coin du salon. La maison était assez grande pour se le permettre. Il y avait une cuisine, une salle à manger parfaite pour les grosses réceptions et un salon immense où siégeaient deux divans, une télévision, un foyer au bois ainsi que le fameux piano.

C'est d'ailleurs là que Louis se trouvait en ce moment, jouant aléatoirement des mélodies connues et des mélodies sortant de son imagination. Il n'était pas mauvais pour composer des chansons, mais il était un chanteur terrible. Sa grand-mère s'en moquait parfois en disant qu'elle ne comprenait pas pourquoi son petit-fils était si mauvais compte tenu du fait qu'elle avait une voix d'ange. Ce qui était très loin de la vérité.

Pauline se pointa alors dans le salon, un bol de soupe bien bouillant en main. Elle le tendit à Louis et s'assoie près de lui.

- N'essaie plus de sauter de repas d'accord ? la petite femme demanda.
- Désolé, mamie, je n'avais pas vu l'heure, s'excuse Lou.
- Alors, mange ! Ensuite, lâche ce piano et va aider ton pauvre grand-père à corder son bois ! Pauline s'écria.
- Très bien mamie ! répondit Lou en riant.

Lou fini vite son bol de soupe et mis ses bottes. Il descendit au sous-sol, là où se trouvait la machine à lavée et l'atelier de son grand-père et se saisit d'une hache avant d'aller dehors. Il faisait gris ce jour-là, mais le fond de l'air était chaud.

Lou retrouva vite son grand-père qui était occupé à fendre des bûches et à les empilés. Bien que la maison soit disposée d'un système moderne de chauffage, son grand-père n'avait jamais perdu l'envie d'alimenter un feu de bois. C'était chaleureux et agréable, surtout pendant le temps des fêtes.

Lou commença alors à fendre des bûches alors que son grand-père, Hippolyte, les empilait. Le grand brun n'appréciait pas particulièrement cette tâche ménagère. Certes cela lui permettait de se faire des bras, ce qui était très pratique pour ses frappes au baseball. Par contre, cette tâche lui occasionnant parfois de maux de dos qui pouvaient s'avérer agaçants. Il ne comprenait pas comment son grand-père pouvait s'y débrouiller plus longtemps que lui. Question d'habitude sans doute.

C'est après une bonne demi-heure que Pauline sortit de la maison avec son tablier rose de cuisine pour annoncer aux garçons que sa tarte au sucre était prête.

Si la vieille femme n'était pas bonne en chant, son talent culinaire compensait largement. Sa tarte au sucre était devenue légendaire à l'école primaire de Lou où elle en apportait environ une par mois lorsqu'elle allait chercher son petit fils après les cours.

À aucune de ses fêtes d'anniversaire, Lou ne se souvient avoir mangé du gâteau. À chaque fois c'était une tarte. La meilleure que le jeune homme ait jamais mangée était celle au drôle de mélange pommes et chocolat. C'était littéralement exquis.

Le Murmure du Silence [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant