48- L'esprit d'équipe

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Chanson : Losing my religion - R.E.M.

"Ne restent pas coucher à revivre
tes rêves. Lève-toi et réalise-les"

C'était officiellement la rentrée, donc, officiellement le retour du calvaire pour Ray. Il devait désormais sans cesse être cloisonné seul chez lui avec pour seule compagnie une dame qui n'avait d'yeux que pour son père apparemment. Ray qui se plaignait d'Amélie, son ancienne tutrice ayant démissionné, il ferait tout pour l'échanger contre cette démone aux airs angéliques qu'était Carole.

Cette femme de la quarantaine était une femme exigeante et coincée. Elle n'aurait sans doute pas hésité à frapper le bout des doigts de Ray si elle en avait eu la possibilité. Toujours habillé comme si elle sortait d'une autre époque, ses cheveux frisés par les bigoudis et la photo de son chat en fond d'écran de son téléphone, elle avait tout l'air d'une version améliorée de Dolores Ombrage dans la série Harry Potter. Ray se doutait bien que si ce n'était que pour satisfaire l'homme riche qu'était Noah Montgomery, jamais cette dame ne se serait retrouvée a enseigné l'histoire des États-Unis à Ray dans son salon.

Le jeune homme se fit la promesse de se débarrasser de Carole en moins d'une semaine. Autrement, il se promit de s'épiler les jambes. Juste pour prouver à son orgueil qu'il aurait réellement besoin d'une fessée sur les doigts parfois. Cette femme allait abdiquer, elle allait démissionner et Ray trouverait une autre tutrice pour la remplacer. Jamais il ne supporterait de rester quelques instants soient-ils en compagnie de cette harpie.

Alors que Carole avait décidé de prendre une marche pour sa pose récréation. Ray alla en vitesse à la recherche de son sac de hockey, puis des clés de sa voiture. Il démarra dans un sourire satisfait, fort heureux d'avoir pût semer sa tutrice aussi facilement.

La seule raison pour laquelle Ray était en mesure de se réjouir de la rentrée des classes, c'était le retour du hockey. Son sport préféré lui manquait affreusement et, même s'il n'y avait pas d'entraînement aujourd'hui, le grand brun n'hésita nullement à se rendre à l'aréna. Il prévient Ernest d'abord. S'entraîner en équipe était toujours plus plaisant que s'entraîner seul. Le latino n'était jamais contre le fait de manquer des cours et à ce qu'il paraissait, Anna non plus.
Les deux jeunes arrivèrent au parking à peine quelques secondes plus tard que Ray. Ils se saluèrent amicalement avant de tous trois se diriger vers l'aréna, les deux garçons portant des sacs tandis qu'Anna traînait un livre, étonnamment.

Comme la jeune fille s'occupant de l'aréna était la meilleure amie à la sœur aînée d'Ernest, cette dernière ne voyait jamais d'inconvénient à ce que le grand brun s'y ramène avec une bande de copains. Ernest la suspectait de plutôt s'intéresser aux lesdits copains qu'au hockey, mais il n'en dirait rien. Enfin sauf aujourd'hui peut-être. Ernest n'avait rien manqué du comment l'amie de sa sœur suivait Ray du regard depuis tout à l'heure.

Ernest était parfois au comble du découragement lorsqu'il voyait les filles pratiquement bavées d'envie au passage de Ray. Pas qu'il soit jaloux de cela, il était même très content pour son ami d'avoir autant de succès. Seul problème, Ray n'en faisait rien. Il ne flirtait jamais, n'adressait pas de regard discret à la moindre fille (mise à part sa sœur ou encore Anna) et n'avait jamais donné son opinion sur quelconque paire de fesses que ce soit.

- Elle est plutôt chaude non? demanda Ernest en faisant allusion à la blonde à l'accueil.
- Pas mon style, répondit Ray sans la moindre once d'hésitation.
- Il préfère les cheveux bruns, déclara Anna dans un sourire malicieux.

Ray lui donna un léger coup de coude qui fit rire la jeune fille plus qu'autre chose. Anna était la seule à savoir le style de Ray en matière de relation amoureuse. Elle était la seule avec laquelle il s'était confié en ayant l'esprit tranquille. Anna était plutôt flattée de cela, il était plutôt rare que les gens lui parlent de leurs soucis. Jamais au grand jamais elle n'allait parler à Ernest ou encore à Sam de ce que le grand brun lui avait avoué, mais, de son point de vue, voilà longtemps que Ray aurait dû en parler.

Le Murmure du Silence [en pause]Where stories live. Discover now