6- Loin des yeux près du coeur

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Chanson : This Town - Niall Horan

Parfois, les miracles viennent
deux par deux.

Savoir que sa sœur s'était bien intégrée à Marblehead ne redonna pas d'aplomb à Ray même que ça lui refilait une bouffée de nostalgie. Savoir sa soeur loin de lui le tuait à petit feu. Son absence le rongeait de l'intérieur. Dès deux jumeaux, ce fut toujours celui qui supportait le moins leur séparation. Déjà petit, à la maternelle, il piquait une crise s'il n'était pas en même temps au même endroit que sa soeur.

Peut-être la jeune fille avait-elle moins de mal que lui, car elle ne l'avait pas associé à sa nouvelle vie. Elle allait désormais dans une école que Ray n'avait jamais fréquentée, elle voyait des gens qu'il ne connaissait pas, vivait dans une maison où il était allé huit fois au maximum. Tandis que pour lui, chaque boutiques, chaque coins de rue, chaque mur de sa maison lui rappelait cruellement Sam. Elle lui manquait à un tel point que ce matin, il avait fait une crise d'angoisse en plein cour d'anglais. Chose disparue de sa vie depuis déjà quatre ans. Appeler la petite brune sur Skype lui avait fait du bien, il se raccrochait à l'idée, que sa jumelle pensait à lui malgré tout.

Il n'avait pas parlé de ses angoisses avec sa mère, jamais de toute façon il ne voudrait que son beau-père, Troy sois au courant.

Les mains crispées sur le bord de l'évier de la salle de bain, Ray fixait son reflet en se répétant continuellement qu'il était pathétique, qu'il était faible. Il avait vu sa soeur il y a moins de quarante-huit heures et voilà quil pleurait comme un bébé, car elle lui manquait. Il essuya ses larmes du revers de sa manche et passa sa main moite dans ses épais cheveux noirs.

Lorsqu'il eut réussi à régulariser sa respiration grâce aux judicieux conseils de sa psychologue, il déverrouilla la porte de la salle de bain et se dirigea d'un pas lent vers la cuisine où il trouva Troy sur son ordinateur de travail et sa mère en plein nettoyage de vaisselle.

-Avec qui tu parlais au téléphone ? Nadia demanda.
-Sam, il répondit, appréhendant la réaction de sa mère.

Celle-ci soupira puis essuya l'assiette qu'elle avait en main avec son linge à vaisselle. Parler de la soeur de Ray est désormais un sujet extrêmement sensible avec la mère des jumeaux. Lorsque Ray voit le cou de sa mère rougir de la sorte, il sait que les larmes ne tarderons pas à déborder.

- Elle te passe le bonjour, Ray dit, neutre.
- Ne me prend pas pour une conne Ray je t'en supplie ! la mère de famille s'écria, ravalant un sanglot.

Le grand brun alla prendre la brune qui lui servait de mère dans ses bras. Celle-ci étant seulement un peu plus grande que sa jumelle, il la dépassait d'une bonne tête. Le grand baraqué blond qui avait finalement levé la tête de son écran sourit à Ray, geste que le grand brun ne lui rendit pas.

Ray méprisait fortement cet homme, il avait beau être une vedette au sein de son équipe locale dont personne de la famille ne se souvenait jamais du nom, ici, cétait Ray l'homme de la maison. Que faisait-il sinon les soutenir financièrement ? Rien. Pourtant sa mère semblait voir en lui un homme bon, un amant, un mari ainsi qu'un père pour son fils. 

-Promets-moi que jamais tu ne me détesteras comme elle sil te plaît, le supplia sa mère.

-Promis, je t'aime maman, il souffla avant de déposer un baiser sur sa tête.

De ses deux parents, ce fût toujours été de sa mère dont Ray avait été le plus proche. Sa relation avec celle-ci avait joué un élément décisif dans son choix de rester à New York plutôt que d'aller à Marblehead. Mais parfois lorsque les jours se faisaient durs, comme aujourd'hui, son seul désir était d'emballer ses effets personnels et de partir d'un bon vers la côte du Massachusetts.

Le Murmure du Silence [en pause]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora